Blog sur la production de framboises biologiques avec une méthode utilisant les "mauvaises herbes" comme engrais-paillage. la technique est une amélioraion du BRF:"Bois,Rameaux Fragmentés". elle nécéssite très peu de matériel donc très peu d'investissement; elle ne nécéssite pas non plus de travail de force style bêchage ou passage de motoculteur. en double-cliquant sur les photos,vous verrez mieux les détails. pour laisser un commentaire, choisir l'identité anonyme.

dimanche 4 mai 2008

L’OCDE paye chaque année à ses agriculteurs 350 milliards de dollars, contre un milliard d’aide à l’agriculture pour les pays en développement

article du blog de Fabrice Nicolino

http://fabrice-nicolino.com/biocarburants/?p=152

La fin de la nourriture à bas prix
Publié le 3 mai 2008

Le Belge Olivier de Schutter est le nouveau rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation. Interrogé par le journal Le Monde, il dit des choses qui me semblent importantes, même si je ne les partage pas toutes. Son point de vue sur le Brésil - décidément ! - rejoint celui de son prédécesseur le Suisse Jean Ziegler, grand ami du président Lula. N’importe. Un bon texte reste un bon texte.

La fin de la nourriture à bas prix

La communauté internationale a été prise de court par les émeutes de la faim de façon “inexcusable”, estime Olivier de Schutter dans un entretien au Monde. Ce professeur de droit belge, secrétaire général depuis 2004 de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme a été nommé, le 26 mars, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation par le Conseil des droits de l’homme, basé à Genève.

Le Monde : quelle sera votre première initiative pour faire face à la crise alimentaire ?
Olivier de Schutter : Je vais recourir à “l’option nucléaire”, en demandant une session spéciale du Conseil des droits de l’homme. Symboliquement, il s’agit de mettre les droits économiques et sociaux à égalité avec les droits civils et politiques, invoqués pour saisir le Conseil sur la situation au Darfour, en Birmanie, ou dans les territoires palestiniens. Le Conseil ne peut rester silencieux. J’espère qu’il trouvera sur ce dossier l’unité qui fait défaut ailleurs.
La communauté internationale a-t-elle été prise de court par les émeutes de la faim ?
Oui, et c’est inexcusable. Beaucoup criaient dans le désert depuis des années pour qu’on soutienne l’agriculture dans les pays en développement. Rien n’a été fait contre la spéculation sur les matières premières, prévisible, depuis qu’avec la chute de la bourse, les investisseurs se repliaient sur ces marchés. On paye vingt années d’erreurs. Avec l’augmentation de la demande alimentaire, l’offre ne suit plus. L’agriculture industrielle, fondée sur des intrants coûteux, montre ses limites.
Faut-il blâmer les institutions financières internationales ?
Oui.
Pendant vingt ans, elles ont gravement sous-estimé la nécessité d’investir dans l’agriculture - la Banque mondiale l’a reconnu fin 2007. Et les plans d’ajustement structurel du Fonds monétaire international ont poussé les pays les plus endettés, notamment dans l’Afrique subsaharienne, à développer des cultures d’exportation et à importer la nourriture qu’ils consommaient. Cette libéralisation les a rendus vulnérables à la volatilité des prix.
L’ampleur de la crise vous a surpris ?
Le plus étonnant est la rapidité de son explosion. Il a manqué une réaction coordonnée des Etats. Lorsque l’Indonésie ou l’Inde imposent des restrictions à l’exportation, cela fait monter les prix sur les marchés internationaux, et il est plus difficile pour les Philippines d’acheter le riz dont elles ont besoin. Ces réactions désordonnées se contredisent.
Le danger serait de mettre des pansements, en distribuant de l’aide alimentaire, sans travailler aux causes profondes derrière les réactions de panique des Etats.
Le pire est-il passé ?
La crise va durer jusqu’aux récoltes du début de l’automne, qui, si elles sont bonnes, vont diminuer la tension sur les marchés. Le thermomètre va baisser, mais la maladie reste. C’est un rappel à l’ordre. L’ère de la nourriture bon marché est derrière nous. Les acteurs internationaux sont mobilisés et je pense qu’on parviendra à éviter la famine. Mais la malnutrition, qui a un impact considérable sur le développement des enfants, est à redouter.
Les pauvres en milieu urbain et les populations des pays importateurs de nourriture seront les plus touchés.
Pensez-vous que le développement des agrocarburants, accusés de faire monter les prix, doive faire l’objet d’un moratoire.
Au sens juridique, non. Je suis d’accord avec sa dénonciation, avec des précisions. Il faut reconnaître le droit des pays à se développer. Le poids des bioéthanols au Brésil est tel que je n’imagine pas de retour en arrière. Certains agrocarburants de la première génération sont peut-être prometteurs : des plantes comme le jatropha, ou certaines variétés de sorgho, poussent sur des terres peu fertiles. Mais les objectifs ambitieux en matière de production de biocarburants que se sont fixés les Etats-Unis et l’Union européenne sont irresponsables. La production de colza, l’huile de palme, qui détruit les forêts en Indonésie, l’utilisation d’un quart de la récolte de maïs aux Etats-Unis, c’est un scandale, qui sert uniquement les intérêts d’un petit lobby, avec l’argent du contribuable. J’appelle au gel de tout investissement dans ce secteur.
Qu’en est-il des carburants de la deuxième génération, produits à partir de déchets agricoles ?
Ils ne sont pas une panacée, dans la mesure où ils consomment encore plus d’eau que ceux de la première génération.

Etudions-les, mais ne nous voilons pas la face : il faut consommer moins d’énergie, utiliser moins d’automobiles, et ne pas se faire d’illusion sur la capacité des nouvelles technologies à nous permettre de poursuivre notre mode de vie occidental.
Le marché alimentaire va s’autoréguler ?
La “main invisible ” n’est pas la solution, c’est le problème.
J’étudie des mécanismes de taxation des mouvements spéculatifs, que l’Inde songe à mettre en place. Dans le domaine agricole, l’offre est relativement inélastique et les terres arables ne sont pas extensibles à l’infini. Par ailleurs, un petit nombre d’entreprises, Monsanto, Dow Chemicals, Mosaic, détiennent les brevets sur des semences, des pesticides, des engrais, qu’elles peuvent vendre à des prix élevés pour les petits producteurs. Il faut réfléchir à une modification des règles de la propriété intellectuelle de ces entreprises, dont les profits explosent.
Les pays riches doivent-ils mettre fin aux subventions agricoles ?
Je suis pour une suppression graduelle. L’OCDE paye chaque année à ses agriculteurs 350 milliards de dollars, contre un milliard d’aide à l’agriculture pour les pays en développement. C’est une honte. Mais si on supprime les subventions immédiatement, les pays en développement, qui importent ces produits, devront les payer plus cher.
Avant, les Etats-Unis et l’UE déversaient l’aide alimentaire quand il y avait des surplus. Les prix baissaient mettant en difficulté les producteurs locaux.
Il faut au contraire les encourager à produire , acheter leurs produits sur les marchés locaux et les donner aux plus pauvres.
Au lieu des cargos de blé qui traversent l’Atlantique, il faut une aide financière.

Propos recueillis par Philippe Bolopion
Article paru dans l’édition du 03.05.08.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je note une certaine évolution des propos que tu rapporte sur les déchet vert.
on est bien d'accord , il faut explorer cette voie mais cela ne nous dédouane pas de tres sérieuse économie d'énergie par ailleurs.
c'est pour ça que j'ai toujours dit (et je le redis) que je considérait que la production d'hétanol pur a parti de déchet vert devrait etre réservé a l'autoconsommation énergétique de production agricole et, a la rigueur, au transport en commun.
en effet, tu as raison, les production industrielles demande beaucoup d'eau , par contre les auto production meme si elle on un rendement en éthanol beaucoup plus faible son tres économe en eau (système d'un alambic modernisé) apparemment un lycée agricole du mali a mis au point un ""alambic" dont la chauf se fait en partie grace a ....l'énergie solaire et aurait produit l'année dernier 10 000 litre d'hétanol pur a partir de déchet vert poussant autour d'une lacune insalubre.
ce n'est qu'un exemple mais il montre bien que la piste est loin d'être finit d'explorer.
Ce qui me rassure c'est que nous les occidentaux on ne raisonne que de façon 'industrielle" ,les pays du tiers monde raisonne plus a l'échelle humaine, artisanale et locale.
soutenons les , il ont besoin d'échange sur les technique solaire , sur les éoliennes sur le bio , sur le compostage etc...
critiquer c'est bien , aider et échanger c'est encore mieux.
le papounet


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Qui êtes-vous ?

paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.