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mardi 29 avril 2008

Stevia

Une plante édulcorante objet de pressions et de convoitises
Feuilles de Stevia
La Maison du stevia
Après la condamnation de Kokopelli pour commercialisation illégale de semences, Guayapi tropical, membre de la Plateforme pour le commerce équitable, risque d’être poursuivie pour commercialisation illégale de la stévia, une plante latino-américaine consommée depuis des siècles pour son pouvoir édulcorant.
Le 21 janvier dernier, Claudie Ravel, dirigeante fondatrice de la société de commerce équitable Guayapi tropical est ressortie des locaux de la Brigade de répression de la délinquance économique après trois heures d’audition et une épée de Damoclès au-dessus de la tête : si l’entreprise ne cesse pas la commercialisation de la stévia, sa dirigeante risque une peine de deux ans de prison et une amende de 37 000 € à titre personnel et 37 000 € pour l’entreprise.La fameuse stévia est une plante d’origine latino-américaine reconnue pour son effet sucrant (environ 300 fois plus que le sucre traditionnel) tout en étant acalorique. Sous forme de feuilles séchées, d’extrait ou d’additif, la stévia représente une alternative naturelle aux édulcorants de synthèse du type Aspartame ou Splenda. Seul problème : la stévia n’est pas autorisée en tant qu’aliment au sein de l’Union européenne. Non pas qu’une interdiction formelle et définitive ait été publiée, mais la stévia n’a jamais obtenu d’autorisation de commercialisation dans le respect d’une directive européenne de 1997 sur les nouveaux aliments. Cette réglementation couvre le champ des « nouvelles plantes » qui n’ont jusque-là pas été consommées au sein de l’Union mais aussi de leurs dérivés (extraits, additifs) et des OGM. La directive « Novel food » impose de prouver l’innocuité pour la santé humaine de la plante ou du produit afin d’obtenir une première autorisation de commercialisation.Guayapi tropical, membre de la Plateforme française du commerce équitable (PFCE) commercialise depuis 1992 la stévia sous forme de poudre de feuilles séchée, produite par une tribu d’Amazonie, les Satere Mawe. Mais la société n’a semble-t-il pas apporté de preuves suffisantes de cette commercialisation antérieure à 1997. Sous cette forme, la stévia est consommée depuis des siècles en Amérique latine. Pour la DGCCRF (Direction générale de la concurrence et de la répression des fraude), des siècles de consommation humaine de la plante ne remplace pas le respect de la réglementation. « Mon erreur est d’avoir été honnête en présentant la plante pour ce qu’elle est », constate Claudie Ravel. Nombres de magasins vendent la stévia en Europe mais sous l’appellation « base cosmétique » ou encore en tant que plante ornementale afin de contourner la législation.Guayapi n’en est pas à ses premiers déboires judiciaires. En 2005, la société a été condamnée en cassation pour tromperie sur la marchandise. Le packaging de la stévia indiquait le « pouvoir sucrant » du produit ce qui est réservé aux édulcorants autorisés. La mention a été retirée, mais les consommateurs l’achètent pour cette caractéristique.
Un marché de 250 millions d'euros
D’autres entreprises, comme Greensweet, installée en Auvergne, tentent de faire autoriser la stévia dans l’Union européenne, mais cette fois sous forme d’additif alimentaire. Greensweet, qui a fait des essais avec des groupes comme Danone et Unilever, a déposé un dossier auprès de la DGCCRF en 2006. L’autorité de la concurrence a demandé un complément d’information suite à l’avis négatif rendu par l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) en octobre dernier, malgré des études positives récentes comme celles du groupe d’experts de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) qui a renouvelé en 2007 une autorisation provisoire de consommation.Le marché mondial des édulcorants représente au niveau mondial « un milliard d’euros de chiffre d’affaires, 250 millions € en Europe » selon Joël Perret, directeur de Greensweet. Le potentiel économique d’un édulcorant naturel issu de la stévia est très important en ces temps où la méfiance grandit face aux additifs alimentaires de synthèse et notamment l’aspartame, édulcorant soupçonnée d’être cancérigène.Mais si le Japon a autorisé la stévia (40 % de part de marché) depuis plus de trente ans, tout comme une vingtaine de pays (Chine, Australie, Brésil…), d’autres comme l’Union européenne et les Etats-Unis ne veulent pas se presser.Aux Etats-Unis, la situation est encore plus étonnante. Si l’additif à base de stévioside (la molécule active) n’est toujours pas autorisé, la stévia est commercialisé légalement dans la catégorie des « compléments diététiques » depuis 1995.Ce particularisme laisse supposer une pression de l’industrie des édulcorants de synthèse pour empêcher l’arrivée d’un concurrent naturel sur le marché. Récemment, une nouvelle marque est arrivée sur le marché mondial, le Splenda, produit par la firme britannique Tate & Lyle qui vient d’inaugurer une nouveau site de production à Singapour.La situation pourrait bientôt changer. En juin 2007, Cargill et Coca Cola ont officiellement annoncé leur volonté d’obtenir l’autorisation de mise sur le marché américain de la Rebiana, additif à base de stévia afin de le substituer à l’aspartame dans le Coca light. La puissance de ces deux multinationales pourrait faire plier la Food and Drug Administration.Pour Guayapi tropical, un signe d’espoir est venu de la Commission européenne qui a annoncé, le 14 janvier, vouloir assouplir la directive « Novel food ». Cet assouplissement vise à reconnaître la qualité d’aliments traditionnels dès lors qu’une documentation prouve « l’utilisation passée de l’aliment dans un pays tiers ». Reste à savoir si cette simplification n’arrivera pas trop tard pour Guayapi. Un retard d’autant plus préjudiciable pour ce promoteur du commerce équitable qu’une autorisation de l’additif provoquera un bouleversement du marché de la production de la plante.
Philippe Chibani-JacquotMis en ligne le
09/04/2008
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