Blog sur la production de framboises biologiques avec une méthode utilisant les "mauvaises herbes" comme engrais-paillage. la technique est une amélioraion du BRF:"Bois,Rameaux Fragmentés". elle nécéssite très peu de matériel donc très peu d'investissement; elle ne nécéssite pas non plus de travail de force style bêchage ou passage de motoculteur. en double-cliquant sur les photos,vous verrez mieux les détails. pour laisser un commentaire, choisir l'identité anonyme.

mardi 20 novembre 2007

réhabiliter le cheval

Reportage. Le cheval reprend du service, Le Monde, 16/11/07

Jean-Louis Andreani, Trouville, Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados), envoye special

Ce matin, Pola est comme les enfants de maternelle qu'elle emmene a l'ecole : il lui faut un peu de temps pour se reveiller. Le meneur de l'attelage de ramassage scolaire de Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados) doit se montrer persuasif pour qu'elle conserve son trot regulier et sonore. Tous les matins, elle traverse cette ville de 4 000 habitants, entre Caen et Livarot, pour transporter en deux tournees 24 bambins d'un quartier peripherique. Depuis la rentree 2006, la percheronne grise de 4 ans assure le ramassage d'une partie des 127 eleves : a la suite du regroupement des deux maternelles, Herve Lucas, l'adjoint au maire charge du tourisme, a pense a la jument municipale, qui ramassait deja les corbeilles a papier publiques, arrosait les jardinieres...
Un an apres, le pari est reussi. "Le cheval, c'est la vedette !", souligne Regine Riguidel, la directrice de la maternelle. Ceux qui n'ont pas la chance d'aller a l'ecole avec Pola lui rendent visite a l'ecurie. Quant a ses "clients", ils sont issus de familles defavorisees, qui n'auraient pas pu les emmener dans un poney-club pour decouvrir l'univers de douceur que peut suggerer le regard d'un cheval. D'ailleurs, l'une des petites le dit : "J'aime bien Pola, parce qu'elle est gentille..."
M. Lucas est un recidiviste. Saint-Pierre-sur-Dives lui doit d'avoir ete, en 1993, la premiere commune de France a se doter d'une jument de trait. Un jour, en voyant un vieux fourgon diesel redemarrer tous les vingt metres, a grands coups de fumee noire, pour vider les corbeilles municipales, M. Lucas s'est dit que c'etait absurde. Au coeur de cette Basse-Normandie, berceau de l'elevage percheron, M. Lucas a achete Uranie. Ce fut un tolle.
Aux municipales de 1995, l'equipe sortante est battue ; la jument y est sans doute pour quelque chose. Le nouveau maire a promis de l'envoyer "a la boucherie". Grace a la mobilisation d'une partie des habitants, elle echappe au couteau.
En 2001, le vent electoral tourne de nouveau. Uranie reprend du service puis, vieillissante, cede la place a Pola de Nesque, de son vrai nom. "Quand je vois les gens s'arreter dans la rue pour regarder passer Pola, mon bonheur est la", souligne M. Lucas. Region et conseil general ont finance 50 % de l'investissement. Pour compenser les trois emplois nouveaux, quelques departs en retraite ne seront pas remplaces.
A une quarantaine de kilometres de la, sur la cote, Lasso, un puissant cob normand alezan, fait lui aussi resonner son pas calme sur le pave de Trouville, 5 500 habitants l'hiver. Il s'arrete devant chaque bar. Non que Lasso soit un soiffard : le cheval fait partie d'une equipe de cinq employes municipaux, dont trois bipedes, charges de la collecte du verre. Tous ont ete embauches par Olivier Linot, l'homme du "cheval territorial". Directeur general des services de la ville, il est president de la Commission nationale de developpement qui organise a Trouville, presque chaque annee depuis 2002, un congres sur ce theme.
M. Linot ne veut surtout pas passer pour un doux ecolo. Son raisonnement est economique, social et societal, avant d'etre ecologique. Au debut des annees 2000, Trouville s'inquiete du tonnage quotidien de ses ordures menageres. En fait, tout ce poids vient du verre usage de ses quelque 80 restaurants.
La mairie envisage alors une collecte separee, si possible avec un vehicule non polluant. Mais M. Linot est refroidi par le cout. Pourquoi pas un cheval, comme a Saint-Pierre ? Festival de Mai, le premier percheron affecte au tri selectif, fait son entree dans la ville. Pour moins de 10 000 euros, carriole comprise. La mairie embauche trois personnes, autant que pour un camion, affirme M. Linot. Meme si le cheval demande plus de disponibilite, week-ends compris. "C'est surtout une question d'organisation", souligne-t-il. Festival de Mai sera plus tard rejoint par Lasso.
Le nouveau cheval urbain peut ainsi etre eboueur, policier, auxiliaire pedagogique, therapeute... Dans les ceintures ou les poumons "verts" des villes, il est "ecogarde", agent forestier pour l'ONF. Partout, il a un gros avantage - le seul, disent ses detracteurs : il valorise l'image de l'homme. Du maire au gendarme, en passant par le modeste employe municipal a qui il donne une motivation precieuse.
La plupart des chevaux urbains sont utilises pour la surveillance. Selon les Haras nationaux, fin 2006, un millier de chevaux y etaient consacres. Au moins 25 villes ont desormais des chevaux dans leur police municipale. Parmi elles, Caen, Versailles, Bordeaux, Montpellier...
La Garde republicaine a ete la premiere a organiser des patrouilles a cheval en foret, puis a Paris et maintenant sur certaines plages l'ete. Elle a aussi repris du service pour canaliser les supporteurs de football ou de rugby pour la Coupe du monde. Quant a la police nationale, sa premiere unite equestre a ete creee en 1994 pour securiser le parc departemental de La Courneuve. Ses policiers montes y cotoient les gardes a cheval du conseil general, au pied des cites sensibles de Seine-Saint-Denis. Pour les sorties de matchs du Stade de France, 7 policiers a cheval remplacent 35 hommes a pied. Sur l'ensemble de la region, 80 cavaliers emploient 47 chevaux.
Le cheval est si apprecie qu'une discrete guerre des polices montees oppose policiers et gendarmes de la Garde republicaine. Pour tous, le cheval est considere comme un "mediateur" precieux. "Quand il y a des chevaux dans un quartier, les gamins vont parler au keuf, parce que c'est un dresseur de chevaux !" lance M. Linot, lui-meme issu d'un quartier defavorise. A 2,50 m de haut, l'oeil du cavalier voit large et loin. Le cheval ne pollue pas, entre la ou s'arretent les engins motorises, est plus rapide et imposant qu'un pieton. Son image est en effet ambivalente. Apaisant, il peut dissuader et participer aux taches repressives.
Quelque 70 communes participaient au congres de Trouville 2007, contre 15 en 2002. Les recalcitrants evoquent le crottin (probleme regle par des sacs pour les chevaux atteles), les dangers du cheval ; ils doutent de son efficacite, evoquent son cout... "On est dans un monde du mineral et on y rajoute du vivant, retorque M. Linot. Cela n'a pas de prix !"
<http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-979178,0.html>

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Les detracteurs, certainement des cons. Comme Peugeot qui fait sa pub pour que l'on change les vielles bagnoles pour des neuves soit disant moins polluantes. Et Peugeot t'es con de nous avoir vendu des voitures qui aujourd'hui ne vallent plus rien.Je ne t'en achèterai pas, tu vas me refiler une bagnole qui sera pourrie dans 4 ans. Hep, Peugeot, j'ai pigé, tu nous prend pour des billes.
Signé: l'aguate


archives

Qui êtes-vous ?

paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.