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lundi 28 janvier 2008

refus d'acheter:COMPACT fait son chemin

Courrier International n°896, 03/01/08
Jenny Uechi, Adbusters

Le mouvement Compact, qui compte 8 000 membres de par le monde, se propose de freiner la course a la surabondance.
San Francisco, 1951. L’arome de gateaux tout juste sortis du four se repand dans le salon. Les maitresses de maison du quartier passent de groupe en groupe, echangent des sourires en bavardant. On pourrait se croire dans n’importe quelle fete… Mais c’est une reunion Tupperware, et ces femmes sont la pour acheter.
En appliquant une couche de couleurs pastel sur les annees grises de la depression et de la guerre, des produits comme Tupperware ont inaugure une ere de prosperite, de renouvellement et de surabondance. Pour des millions de personnes, les biens de consommation tels que television ou Cadillac devinrent beaucoup plus que necessaires : ils furent l’essence de la vie elle-meme.
2005. Un groupe d’amis vivant dans la baie de San Francisco se reunit autour d’un diner a la fortune du pot. Lasses de la course sans fin a la consommation, ils veulent pousser a l’extreme le concept de “buy nothing day” [journee sans achat] en passant une annee entiere sans rien acheter. S’inspirant du pacte signe par les colons du Mayflower a Plymouth Rock [en 1620], ils nomment leur groupe The Compact et s’engagent a limiter leurs courses aux denrees alimentaires, aux medicaments et aux produits d’hygiene de base, en achetant d’occasion lorsque c’est possible [ils recourent egalement au don et a l’echange]. Aujourd’hui, avec 8 000 membres et 55 branches dans le monde (dont l’Islande ou Singapour), Compact se retrouve a la pointe d’un mouvement de contestation de la culture de la consommation [la liste des blogs se trouve sur http://sfcompact.blogspot.com/].
Les Compacters ne sont ni des extremistes ni des revolutionnaires : des millions de personnes sur la planete vivent ainsi depuis des generations. Mais ils menacent et remettent en question tout ce que l’on avait fini par croire au sujet de “la belle vie” dans le monde industrialise.
Ce mouvement a entraine des reactions passionnees, allant des applaudissements a l’indignation. Ses membres ont ete traites de “fanfarons complaisants” qui “ruinent l’economie americaine”. Une Compacter de Chilliwack, au Canada, raconte que, lorsqu’elle a adhere au groupe, ses amis ont reagi comme si elle avait rejoint une secte satanique. Que vous l’aimiez ou que vous le haissiez, Compact vous amene a vous interroger sur les veritables raisons de vos achats quotidiens.
Les motifs pour lesquels les gens rejoignent le mouvement Compact sont varies : certains cherchent a reduire leurs depenses, d’autres leurs dechets, d’autres encore veulent echapper au materialisme et opter pour des valeurs plus spirituelles. Cependant, tous s’accordent a dire qu’acheter n’est pas la solution a leurs problemes : au contraire, cela pourrait bien etre la cause de nombre d’entre eux.
“L’argent et les dettes semblent gouverner notre existence”, note Rúna Bjorg Gartharsdottir, membre de Compact en Islande. Elle a rejoint le mouvement pour briser ce qu’elle appelle le “cercle vicieux” de l’hyperconsommation : travailler trop pour depenser plus ; la desintegration sociale due a cet exces de travail ; les consequences du gaspillage sur l’environnement ; l’apparition de conflits pour controler les ressources destinees a repondre a la demande… Bref, une myriade de problemes relies entre eux par le desir apparemment inoffensif de s’offrir un iPod ou une collection de voitures de luxe.
Pour l’instant, la plupart des Compacters affirment que leur choix est strictement “personnel” et se defendent d’avoir un objectif politique. Mais ils continuent de susciter le mecontentement en tournant le dos a un ideal sacre, a la croyance partagee par des milliards d’individus que “plus” est mieux que “juste assez”.
Les marchands esperent que le mouvement restera marginal. Mais, selon des enquetes menees recemment par la sociologue Juliet Schor, 81 % des Americains estiment que leur pays est trop centre sur la consommation et pres de 90 % pensent qu’il est trop materialiste.
Quand on lui dit que son refus d’acheter pourrait ebranler l’economie de son pays, Rúna Bjorg Gartharsdóttir est assez fiere. “Ca demontre a quel point les forces du marche influencent actuellement la nation, affirme-t-elle.
Nous devrions controler nos propres vies et etablir nos priorites nous-memes.”
<http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=81121>

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paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.