Blog sur la production de framboises biologiques avec une méthode utilisant les "mauvaises herbes" comme engrais-paillage. la technique est une amélioraion du BRF:"Bois,Rameaux Fragmentés". elle nécéssite très peu de matériel donc très peu d'investissement; elle ne nécéssite pas non plus de travail de force style bêchage ou passage de motoculteur. en double-cliquant sur les photos,vous verrez mieux les détails. pour laisser un commentaire, choisir l'identité anonyme.

samedi 29 septembre 2007

pour Quidam

la partie intéressante ne commence qu'au bout de 2:30 minutes
et ça dure une heure!
http://www.tv-radio.com/ondemand/france_culture/TERREATERRE/TERREATERRE20070224.ram

je suis d'accord c'est un peu lourd à certains moment mais c'est,à mon avis, le style de l'interview qui veut ça.

un détail:
cette idée de lutte des classes que voulait abolir DSK
je trouve que Kempf explique bien mieux que moi que cette idée était une vraie saloperie pour les pauvres et une bénédiction pour l'oliguarchie.

tu connais le Bénin.
est-ce que la redistribution immédiate des richesses serait une chance formidable pour eux?
ou est ce que leur intéret est d'attendre patiemment que les fruits de la "croissance durable" arrivent chez eux pour les sauver?
sachant que cette redistribution sera faite justement au bon vouloir de l'oliguarchie.

ç'est toujours mieux dire que ça se passe chez les autres

http://videos.tf1.fr/infos/media/jt/0,,3557518,00-milliards-euros-bonus-pour-city-.html


"d'un point de vue éthique,je pense que les gens sont payés pour leurs efforts"
"j'ai eu 1 500 000 d'euros": dit l'autre pas trop fatigué.
(je rappelle que c'est juste une prime)

pour appuyer ce que dit Kempf

La mondialisation accroît les inégalités
La mondialisation et la croissance se traduisent par des inégalités croissantes : c’est ce qu’a conclu l’OIT (Organisation internationale du travail), dans un document de synthèse publié au printemps lors de la Conférence mondiale du travail. Les médias n’en ont pas dit un mot. Le rapport, précisément documenté, n’en dresse pas moins un tableau limpide de la situation : le capital voit sa part augmenter sans cesse au détriment des revenus de la main d’œuvre. Au sein des sociétés comme entre pays, l’inégalité ne cesse d’augmenter. « La paix ne peut être fondée que sur la justice sociale », rappelle l’OIT dans ce document exceptionnel.
OIT - mai 2007

Chapitre 4. La contraction des salaires et l’augmentation des inégalités menacent le développement durable
L’OIT a pour mandat constitutionnel d’assurer la justice sociale et d’améliorer des conditions de travail «impliquant pour un grand nombre de personnes l’injustice, la misère et les privations, ce qui engendre un tel mécontentement que la paix et l’harmonie universelles sont mises en danger» . La tendance de plus en plus évidente à privilégier le rendement du capital au détriment de la main d’œuvre et le creusement des inégalités de revenu sont inquiétants, en raison notamment des menaces qui en résultent pour le développement durable dans une économie mondiale ouverte. Cela vient nous rappeler que pour l’OIT «le travail n’est pas une marchandise» et que la paix ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale.
Il ressort de nombreuses analyses que ces tendances trouvent probablement leur origine dans les effets de la mondialisation sur les marchés du travail, ainsi que dans des inégalités historiques. On remarquera surtout que la part des revenus du travail dans le revenu national baisse alors que celle des profits augmente dans beaucoup de pays. Les tableaux d’un chapitre des Perspectives de l’économie mondiale du FMI (avril 2007) montrent que dans 6 pays industrialisés la rémunération du travail salarié (salaires plus cotisations des employeurs à la sécurité sociale) est passée, entre 80 et 2004, d’environ 58 pour cent à 55 pour cent du PIB. Si l’on y ajoute les revenus du «travail» des personnes qui travaillent pour leur propre compte et autres travailleurs indépendants, la baisse est encore plus marquée : de 68 pour cent environ à 62 pour cent. Des études préliminaires du BIT portant sur un groupe plus important de pays industrialisés, de pays en transition et de pays en développement font ressortir la même tendance, quoique limitée en moyenne et variable selon le pays. Cette contraction de la part relative des revenus du travail renvoie au changement perçu de l’emprise respective du travail et du capital sur le marché suite à l’intégration de plusieurs pays fortement peuplés dans le système économique mondial et sous l’effet des évolutions techniques provenant des pays avancés et permettant d’économiser de la main-d’œuvre.
Lorsqu’une part croissante du revenu national va aux détenteurs du capital, et non aux travailleurs, l’inégalité dans la répartition des revenus tend à s’accentuer puisque le rendement du capital revient principalement à une minorité prospère. De plus, les salaires des cadres et des travailleurs relativement qualifiés ont souvent augmenté beaucoup plus vite que ceux de la main-d’œuvre non qualifiée, qui ont dans certains cas stagné, voire diminué, malgré la croissance économique.
En raison de ces deux tendances, dans beaucoup de pays, tant développés qu’en développement, les revenus des catégories supérieures ont augmenté beaucoup plus vite que ceux des catégories intermédiaire et inférieure.
Une autre façon d’étudier l’inégalité au niveau mondial consiste à comparer les revenus moyens par habitant entre plusieurs pays. On constate que dans un certain nombre de pays en développement, y compris dans ces deux géants que sont la Chine et l’Inde, les revenus par habitant ont augmenté plus vite que dans les pays riches. L’écart entre ces pays en développement performants et le monde industrialisé s’est donc significativement réduit. En revanche, ailleurs, notamment en Afrique, les revenus ont augmenté beaucoup plus lentement que dans les économies avancées.
L’écart entre les pays les plus pauvres et les pays les plus riches s’est donc dans l’ensemble sensiblement élargi : les revenus moyens par habitant des 20 pays les plus riches sont aujourd’hui fois plus élevés que ceux des 20 pays les plus pauvres, contre 9 fois au début des années soixante.
La croissance contribue généralement à relever les revenus des pauvres et les revenus moyens, de sorte que les progrès accomplis dans les pays performants, dont la Chine, ont permis à des centaines de millions de familles de passer au-dessus du seuil de pauvreté (ou 2 dollars par jour). Cependant, même s’il diminue relativement à la population mondiale, le nombre des personnes vivant dans la misère demeure élevé dans l’absolu et il n’a pas baissé en Afrique.
Bien que la croissance ait joué un rôle important dans la réduction de la pauvreté, la hausse des inégalités dans un même pays donne à penser que le schéma actuel favorise les milieux plus aisés davantage que les pauvres. D’après une étude qui repose sur les statistiques de la consommation, 9,5 pour cent seulement de la croissance enregistrée entre 99 et 2000 a bénéficié aux 50 pour cent les plus pauvres de la population mondiale. Et les 9 pour cent de la population mondiale qui survivent avec moins de dollar par jour n’ont bénéficié que de 2 pour cent de l’augmentation de la consommation mondiale. Plus de 90 pour cent de cette augmentation sont revenus à la «classe moyenne mondiale», à savoir la moitié supérieure de la répartition mondiale des revenus, qui comprend le gros de la population des pays les plus riches du monde, à quoi s’ajoutent des effectifs nombreux de la Chine et d’autres pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est.
Une étude pionnière de l’Institut mondial de recherche sur les aspects économiques du développement de l’Université des Nations Unies (UNU-WIDER) donne des informations sur la répartition mondiale de la richesse, définie comme la valeur de l’actif physique et financier, moins le passif. Elle montre que, en 2000, 1 pour cent des adultes les plus riches détenaient à eux seuls 40 pour cent de l’actif mondial, et que 10 pour cent des adultes les plus riches en détenaient 85 pour cent, contre 1 pour cent seulement pour la moitié inférieure de la population adulte mondiale. Faire partie des 10 pour cent d’adultes les plus riches du monde supposait un actif de 6 000 dollars, et faire partie des 1 pour cent les plus riches un actif de plus de 500 000 dollars. C’est en Amérique du Nord, en Europe et dans les pays d’Asie et du Pacifique à revenu élevé que l’on trouve la plus forte concentration de richesses: près de 90 pour cent du total mondial y est détenu collectivement.
L’Amérique du Nord ne représente que 6 pour cent de la population adulte mondiale, mais 34 pour cent de la richesse des ménages. La concentration de la richesse au sein d’un pays varie sensiblement mais, selon les estimations, la part des 10 pour cent les plus riches se situe entre 40 pour cent environ, pour la Chine, et 70 pour cent, pour les Etats-Unis.
L’analyse de ces différentes tendances demande à être approfondie et élargie, afin d’avoir une meilleure idée de la manière dont les produits du revenu et de la richesse et les parts de la main-d’œuvre et du capital interagissent avec le fonctionnement des marchés du travail, en particulier dans les pays en développement. La question doit également être abordée sous l’angle des différences entre hommes et femmes pour quantifier plus systématiquement la surreprésentation des femmes au bas de l’échelle des revenus et des richesses.
Il faudra surtout essayer de mieux comprendre les relations actuelles entre la croissance, l’investissement et l’emploi et les répercussions des politiques sur ces trois éléments. Dans la plupart des pays en développement, le facteur qui influe le plus à lui seul sur les marchés du travail est l’afflux constant de ruraux, des hommes en majorité, mais aussi de plus en plus des femmes, qui quittent la campagne pour la ville, où la plupart se retrouvent à faire du commerce sur la voie publique ou des travaux occasionnels et gagnent peut-être un peu plus que dans l’agriculture, mais guère plus. Sous-employés, ils travaillent par intermittence, et avec peu d’outils, mais n’ont guère de choix étant donné l’absence de toute aide sociale. Dans le secteur très diversifié des services, on trouve aussi bien des travailleurs qualifiés et bien rémunérés que des cohortes qui vivent tant bien que mal des petits métiers du commerce informel, où les femmes prédominent.
La croissance que connaissent les économies mondialisées aujourd’hui n’arrive pas jusqu’à elles. Cette croissance ne génère pas suffisamment de travail décent et ne permet donc pas d’accélérer la réduction de la pauvreté. C’est aujourd’hui une nécessité politique de ralentir ou d’inverser cette tendance à l’aggravation des inégalités sociales au sein d’un même pays, tout en continuant de réduire les écarts entre pays et de faire reculer la pauvreté absolue. Cela doit être une priorité des politiques, tant économiques que sociales. Il est impératif que les politiques de l’investissement et de l’emploi favorisent l’accès des pauvres à un travail décent. A cet égard, les mesures qui visent à intégrer le travail informel dans l’économie formelle jouent un rôle essentiel pour accélérer le rythme de la réduction de la pauvreté, contrer la montée des inégalités de revenus et mettre fin à la discrimination, surtout à l’égard des femmes. Des stratégies d’éducation et de formation visant à remédier aux pénuries de main d’œuvre qualifiée et à éliminer la discrimination et l’exclusion sont elles aussi indispensables si l’on veut obtenir une croissance plus rapide et à plus forte intensité d’emploi et si l’on veut augmenter la capacité de gain des plus démunis. Par ailleurs, des améliorations de la législation du travail, des systèmes de sécurité sociale, des politiques actives du marché du travail et de la négociation collective ne pourront que contribuer à l’instauration d’un nouvel équilibre entre flexibilité et sécurité qui soutienne le dynamisme de la concurrence, tout en multipliant les possibilités d’emploi, surtout pour les plus défavorisés.

Source : « Le travail décent au service du développement durable », CIT 96-2007/Rapport I (A).
Contexte : www.ilo.org

Hervé Kempf sur LCP Assemblée Nationale

vendredi 28 septembre 2007

Poser la VRAIE question écologique c'est reposer la question sociale

c'est l'article LE PLUS IMPORTANT DU BLOG

je suis PERSUADE de ça.
tous les modèles de développement ou de croissance durables ne sont que des modèles qu'on va nous imposer afin de ne pas poser le véritable problème.

LIRE HERVÉ KEMPF...Comment les riches détruisent la planèteJournaliste, Hervé Kempf est chargé des questions d’écologie au journal Le Monde depuis longtemps. Après “La guerre secrète des OGM” (2003 - réédition actualisée en 2007), ce livre “Comment les riches détruisent la planète”, paru en 2007 aussi connaît un très grand succès parce qu’il pose de façon simple et argumentée les questions qui préoccupent des millions de personnes, et surtout propose des pistes pour la période qui vient... Hervé Kempf présentait son livre ce samedi 22 septembre à Lyon, à la librairie libertaire La Gryffe à Lyon... Le texte ci-dessous vient de notes prises lors de cette rencontre, et en partie, d’autres interventions récentes de H. Kempf. Il voudrait juste donner envie de lire ce livre...Voici deux interviews très intéressantes : Hervé Kempf sur LCP Assemblée nationale en septembre 2007
Hervé Kempf et Daniel Mermet à Là-bas si j’y suis du 6 mars 2007
Voir aussi : le site web Reporterre - consommer moins, répartir mieux
et une rencontre à Radio-Canada
Pourquoi ce livre ?
Hervé Kempf estime que le point dominant de la période actuelle est la crise écologique qui atteint un degré de gravité sans précédent, et une dimension historique pour l’espèce humaine. Celle-ci rencontre pour la première fois les limites de la biosphère. Cette crise écologique est globale, elle comporte plusieurs volets, qui sont liés. Le changement climatique n’en est qu’un aspect...
1 - le changement climatique. C’est maintenant une évidence. Mais depuis quelques années monte chez les scientifiques l’inquiétude d’une accélération possible de ce changement climatique, qui deviendrait irréversible. Il est possible qu’existe un seuil d’irréversibilité et qu’au-delà, les choses deviennent chaotiques.
2 - une crise de la biodiversité. Elle est d’importance comparable au changement climatique. On parle de la 6ème crise d’extinction des espèces, la 5ème étant celle qui vit la disparition des dinosaures.
3 - une pollution chimique généralisée, notamment de l’ensemble du système océanique. Dans le sang de chacun aujourd’hui, on peut détecter des contaminants chimiques...
Tout cela, on le sait maintenant. Depuis les années 1970, les problèmes sont mis de plus en plus clairement sur la table. Alors Hervé Kempf pose la question : pourquoi, puisqu’on sait tout cela, nos sociétés ne bougent-elles pas véritablement ?

Sa thèse c’est que cela a à voir fondamentalement avec la structuration des rapports sociaux et des rapports de pouvoir dans notre société.
Il existe dans la société planétaire une oligarchie qui possède les principaux leviers de pouvoirs et qui bloque. Et Hervé Kempf revient alors sur quelque chose qui est moins nouveau : la crise sociale, les rapports d’inégalité. C’est moins nouveau, mais on vit une phase du capitalisme où cette crise sociale est réactivée, et prend de nouveaux traits :
re-augmentation de la pauvreté dans les pays riches. sur l’ensemble de la planète, les rapports Nord-Sud vont dans le sens d’une aggravation de la pauvreté (cas mis à part de la Chine et de l’Inde), et avec une augmentation des inégalités extrêmement importante. On vit dans une phase particulière du capitalisme qui n’est pas assez connue. Kempf cite une étude américaine montrant par exemple que le rapport entre le salaire moyen des 3 grands patrons de chaque grand groupe et le salaire moyen des salariés de ces groupes est resté stable à 20-30/1 des années 1940 à 1980, puis s’est envolé pour atteindre maintenant 150 à 200/1. En gros, de 1940 à 1980, on a eu quand même autour des “30 glorieuses” une sorte de “capitalisme social”, avec des inégalités évidemment, mais où le rapport de forces faisait que les augmentations de productivité étaient d’une certaine façon réparties. A partir des années 1980, changement fondamental : constitution d’une oligarchie. Voir la liste des amis de Sarkozy par exemple... Cette oligarchie prédatrice accapare comme jamais. Une oligarchie que Kempf fait commencer à 8 à 10 000 euros de revenu mensuel.Alors, quel est le lien entre cette oligarchie, ce changement dans le système capitaliste, et la crise écologique ? Kempf appelle à redécouvrir un économiste US de la fin du 19ème siècle Thorstein Veblen, qui a vécu dans une époque qui comporte certaines ressemblances avec la période actuelle du point de vue de l’enrichissement d’une frange. Pour Veblen, il existe dans la nature humaine une tendance inhérente à marquer sa différenciation, et selon lui l’accumulation de richesses ne vise pas à satisfaire les besoins mais va bien au-delà de ces besoins pour alimenter ce besoin de manifester le statut de chacun... Pour Veblen, le besoin est stimulé par le jeu social. A la différence de l’économie marxiste ou libérale (Ricardo) qui raisonnaient dans l’idée que les besoins sont illimités et la production toujours insuffisante... Et s’il existe plusieurs classes dans les sociétés, chacune est régie par cette recherche de la distinction et c’est la classe supérieure , la classe d’en haut, qui fournit le modèle, donne la norme du savoir vivre (exemple : passer ses vacances sur un yatch, avoir une grosse bagnole etc...). Voir les magazines... Cette oligarchie prédatrice - 8 à 9 millions de millionnaires sur la planète - consomme et gaspille beaucoup, mais surtout répand un modèle culturel de surconsommation et de gaspillage.
Mais comment cette oligarchie parvient-elle à bloquer ? Par l’exercice du pouvoir, avec tous ses leviers politiques, économiques, médiatiques. Et aussi par le modèle de consommation diffusé de haut en bas de la société.
Comment combattre la crise écologique ? Dans le principe, c’est très simple : il faut diminuer l’impact de la vie humaine sur la biosphère. Comment ? En diminuant la consommation matérielle, le prélèvement de matière ou la transformation des écosystèmes. Mais ce n’est pas seulement celle des hyper-riches qu’il faut diminuer.
C’est l’ensemble des membres des classes moyennes des pays développés qui doivent se poser la question de diminuer leur consommation matérielle. C’est à dire entre 500 millions et 1 milliard d’hommes.
Mais on ne pourra pas faire accepter ça si l’oligarchie ne change pas. Il faut donc remettre en cause l’inégalité qui préside à l’organisation de la société, et l’oligarchie. Cela passe par l’augmentation des impôts, l’établissement d’un revenu maximum, la réduction de la consommation matérielle, et même la sobriété, toutes choses qui sont aujourd’hui devenues des gros mots. Ce serait aussi ouvrir la voie à d’autres besoins sociaux (éducation etc...), à une autre agriculture, à d’autres transports...

Dans la discussion à la Librairie La Gryffe à Lyon (80 personnes présentes), et dans les interviews citées, Kempf a précisé plusieurs points... “La croissance” est à remettre en cause... Le problème, c’est que “consommer est devenu un acte d’intégration sociale” constatait une jeune femme de Vénissieux, et dans les milieux populaires aussi ! Voir l’attrait pour les marques etc... Même si c’est hors de prix. Et en plus on nous fait de la consommation un acte citoyen avec le fameux raisonnement : augmentation de la demande => croissance économique => emploi ! Pour Kempf, c’est une autre façon de dire ce que dit Veblen. Il faut sortir de ce cadre là. Décroissance ? Il est d’accord sur
“décroissance de la consommation matérielle”.
Sinon, il préfère ne pas utiliser la notion de “décroissance”. A moins de préciser “décroissance de la consommation matérielle”. La croissance est un outil idéologique, elle ne répond plus aux problèmes d’inégalités et d’emploi, elle a un impact écologique lourd. Il faut donc mettre en cause le mythe de la croissance. Et l’enjeu, le problème, c’est la croissance matérielle, la croissance de la consommation de biens matériels, parce que c’est ça qui fait la crise écologique. Le mythe de la croissance a pour l’oligarchie une fonction idéologique : il permet de ne pas changer le système social.
L’argument est : la croissance crée de l’emploi, et réduit la pauvreté. Mais depuis 15 ans, ça ne fonctionne pas comme ça. Parce que c’est une croissance très axée sur le développement de l’industrialisation. Ecologie et néocolonialisme... Mais est-ce que les pays du Sud n’ont pas droit eux aussi au même “développement” que nous avons eu ? Là, il faut regarder les choses en face : 20% à 30% des humains consomment aujourd’hui 80% des ressources ?
La responsabilité écologique de ce qui se passe en Chine, en Inde, ou en Afrique du sud-est est donc très inférieure au problème chez nous ! Et en plus, le modèle culturel fonctionne de chez nous vers le reste du monde : mondialisation culturelle, le mimétisme vébelien fonctionne à l’échelle mondiale, on diffuse le modèle culturel dominant. Tout le monde n’a donc pas les mêmes efforts à faire pour réorienter.
Dans le monde, 2 milliards d’êtres humains vivent avec moins de 2 dollars par jour. Les 3/4 sont des paysans, l’autre quart sont des d’anciens paysans qui ont rejoint les bidonvilles.
Il faut créer des emplois dans l’agriculture sur la terre !
Que se passe-t-il au Brésil, que fait Lula ? Il faut avoir en tête l’itinéraire de Lula : c’est un leader ouvrier, il fait donc une “politique sociale” (alphabétisation, lutte contre la faim), mais il est dans un compromis politique avec l’oligarchie brésilienne, et notamment avec le secteur agro-industriel. Et il n’est pas de culture écologique. Il gère un compromis politique. Il n’y a pas accélération de la destruction de la forêt amazonienne : c’était déjà cette politique-là avant. Mais le problème est que, pour se libérer du FMI, il rembourse la dette du Brésil avec le soja OGM de l’Amazonie...
La situation de l’Inde et de la Chine ? Hervé Kempf estime qu’il existe dans ces deux pays une préoccupation écologique qui arrive vite, avec une prise de conscience politique. Surtout que cela s’articule à la question paysanne : le développement du capitalisme chinois par exemple se fait au détriment des classes paysannes...
En Inde, il y a une pression à l’exode rural vers l’industrie, pour développer l’industrie. Mais 500 millions de paysans ne pourront pas être employés, et iront donc se concentrer dans les bidonvilles... Les deux mouvements vont ensemble : diminution du nombre de paysans, augmentation du nombre de gens dans les bidonvilles. (Cf le livre de Mike Davis “le pire des mondes possibles”). Attention : le capitalisme n’a plus besoin de la démocratie Et il y a là un danger. D’autant que comme les deux crises (sociale et écologique) vont s’aggraver, il peut y avoir une réponse sécuritaire du système. Pour l’oligarchie, c’est très ennuyeux la démocratie. Voir la politique de Sarkozy...L’oligarchie milite donc pour un abâtardissement progressif de l’oligarchie. Il n’y a qu’à voir le nombre de lois antiterroristes et anti-délinquance passées depuis 2001 (le 11 septembre a été pour cela une aubaine, un coup d’accélérateur, mais à une tendance qui existait déjà). Voir la progression des taux d’incarcération dans tous les pays développés. 2 millions de prisonniers aux USA, multiplication des caméras vidéos, extension des fichages, biométrie, RFID ... La pensée libérale s’est développée depuis 2 siècles avec l’idée que la démocratie allait de pair avec le marché (libertés publiques, politiques, économiques). Et le capitalisme s’est développé aussi en opposition avec un challenger : l’URSS, et ceci obligeait le “monde libre” à montrer autre chose. Aujourd’hui, il n’y a plus cette pression. L’oligarchie se sent menacée et sa seule ambition est de conserver ses privilèges. Elle regarde la Chine avec envie : développement effréné du capitalisme, et régime très autoritaire.Qu’est-ce qu’on fait ? c’est la question centrale. Ne plus séparer la question de l’écologie et la question sociale ! On est dans l’urgence : il faut changer le cap, dans les 10-15 ans, de sociétés qui sont de lourds paquebots.
C’est maintenant qu’il faut dire non !
On parle souvent d’époques historiques précédentes (collaboration, génocide...) en se demandant comment nos aînés ont pu se comporter ainsi, mais on ne se pose pas la question de la moralité de nos actions actuelles dans le domaine écologique : notre génération détruit la biosphère et son environnement. On a une responsabilité morale. Les jeunes du Niger (pays parmi les plus pauvres, qui a avec Gaza la forte croissance démographique) émigrent parce qu’ils ne peuvent plus rester à la charge de leurs parents. C’est notre responsabilité forte (voir ce qui se passe avec les sans-papiers, les migrations...). On fait des choses d’une gravité incommensurable. Il va falloir un mouvement social qui prenne en mains ensemble la crise écologique et la crise sociale. Ça va partir d’en bas. Mais si ce mouvement prenait de la force, il faudrait qu’il ait des relais en haut, qu’une part de l’oligarchie prenne conscience de ça et se divise et fasse alliance avec la société. Parce que les systèmes de pouvoirs sont tellement forts et perfectionnés actuellement que si on ne parvient pas à décrocher une partie de l’oligarchie, on risque d’échouer. Pour amorcer ce changement de cap, plusieurs choses sont importantes : - avoir un bon diagnostic, faire un travail d’intelligence collective de cette situation. Mouvement qui est en cours... - dépasser les clivages idéologiques entre les communautés. Chercher à être ensemble et à surmonter les barrières. - le succès du capitalisme, ce n’est pas seulement la mondialisation financière et culturelle : depuis 30 ans, le capitalisme a réussi à faire croire aux gens que c’était chacun qui était maître de son destin. “sois seul aussi dans ta consommation”. Il faut sortir de l’individualisme dont on est imprégné, retrouver du collectif. Et donc réfléchir à d’autres formes économiques : on peut imaginer un autre monde ! Et sortir du capitalisme, chercher d’autres modes économiques pour sortir du capitalisme. (voir les mutuelles, les coopératives, des formes inventées déjà à la fin du XIXème...). Il faut “refaire communauté”, sortir de l’idéologie individualiste, remettre en avant les valeurs de communauté, de solidarité, de coopération... qui sont aujourd’hui des gros mots. appel à responsabilité et à refaire communauté C’est envisageable ça, ou bien c’est du rêve ? Est-ce que l’égoïsme n’est pas un invariant de la “nature humaine” ? Les pauvres aussi n’aspirent-ils pas qu’à devenir riches (cf la climatisation dans les voitures etc...). A Lyon, H. Kempf a contesté cette façon de voir. Et renvoyé par exemple à Kropotkine et à son texte de scientifique : “L’entraide, un facteur de l’évolution”. Kropotkine, qui au moment où le darwinisme dérivait en darwinisme social, a montré l’avantage de l’entraide dans la nature, des comportements de symbiose, de coopération, entre plantes, et animaux. Voir aussi ce que dit Pelt... Sans trancher la question de la nature humaine, on ne peut pas dire que l’homme soit fondamentalement égoïste. La société, c’est justement des mécanismes de travail ensemble...On est dans une séquence historique nouvelle. Il faut freiner avant de changer de direction. Comment ça va se passer ? Dans le chaos social, ou bien aura-t-on une adaptation collective à ce qui va se passer ? En pensant à ceux qui arrivent. En Occident, la génération des 45-60 ans est plutôt riche (Cf le sociologue Louis Chauvel : elle a connu études, bons boulots, et patrimoine). Si elle ne bouge pas, les jeunes pourraient bien lui mettre le marché dans les mains :
Changez ! Ou bien on va vous laisser avec votre alzheimer, dans les maisons de retraite.
La question de l’échelon politique et de l’efficacité politique des luttes Important ou pas ? Est-ce que le plus important n’est pas de se concentrer sur la construction de formes alternatives en laissant de côté la question de décisions politiques plus globales ? Les choses étant ce qu’elles sont, quelle légitimité accorder au politique ? Faut-il décider d’agir uniquement localement pour se réapproprier du pouvoir ? Kempf n’est pas de cet avis : l’échelon politique lui paraît rester très important, notamment si l’on prend en compte le danger pour la démocratie. Etant entendu que rien ne se passera si un mouvement social ne prend pas de l’ampleur. Et que c’est indispensable, le développement de formes nouvelles, dans la vie quotidienne... Mais quand même, il faut accorder une très grande place à la lutte politique ! Car il existe un échelon politique qui est toujours là, le pouvoir politique est quelque chose de concret ! Développer des formes parallèles ne suffira pas pour peser sur le corps du système. Surtout compte tenu du caractère planétaire de la crise écologique (Ex : sur Kyoto et gaz à effet de serre : il faut trouver un dispositif, avec un système de contraintes...). la gestion planétaire d’un certain nombre de choses s’impose à nous. Cf aussi sur les paradis fiscaux : des instruments de pouvoir européens sont nécessaires là-dessus. Evidemment, se pose ici la question de l’orientation du mastodonte politique qu’est le PS. Et de comment le faire bouger. Reposer la question sociale On ne peut plus séparer la question de l’écologie de la question sociale.
Et le problème fondamental de la gauche, c’est qu’elle ne pose pas la question sociale.
Dans les pays développés, il faut que nous diminuions collectivement la consommation matérielle au bénéfice d’améliorations sociales. Baisser la consommation matérielle est compatible avec des politiques sociales. Faire ensemble : moins de voitures, plus de transports urbains, moins de spéculation foncière en centre ville , etc... L’étalement urbain par exemple est une catastrophe : un gâchis fantastique d’espace depuis 30 ans en France : +3% par an alors que la population elle-même n’augmente que de 1%. On a mangé des terres agricoles, fragmenté l’espace...

on retrouve toujours les mêmes pour bloquer les avancées positives

Un consensus se dessine en France sur une diminution des pesticides, Le Monde, 25/09/07
Gaelle Dupont

Ce sera l'un des grands debats du Grenelle de l'environnement. La France, troisieme utilisateur au monde de pesticides, peut-elle changer de cap ? Les groupes de travail sur la sante et l'agriculture, qui ont tous deux termine leurs travaux lundi 24 septembre, se sont accordes sur le principe d'un plan de reduction.
Nicolas Sarkozy lui-meme avait prevenu les agriculteurs, le 11 septembre, jugeant un tel plan "indispensable". Les modalites en sont deja vivement debattues. L'objectif de -50 % en dix ans, approuve par la majorite dans les groupes de travail, est contesté par l'industrie chimique et le monde agricole.
En 2006, quelque 70 000 tonnes de pesticides ont ete utilisees en France pour proteger les plantes des insectes ravageurs, mauvaises herbes et autres champignons, essentiellement sur les terres agricoles. Les jardiniers, les collectivites locales et les gerants de la voirie publique n'en consomment que 10 %, mais souvent a des doses beaucoup trop elevees.
Consequence de cet usage massif : des traces de produits sont presentes dans l'air, l'eau, les sols, et l'alimentation. L'institut francais de l'environnement les detecte dans plus de 90 % des rivieres et 60 % des nappes souterraines.
L'inquietude sur leur impact en termes de sante publique grandit depuis plusieurs annees. Les premiers exposes sont les agriculteurs eux-memes. Ils subissent regulierement des irritations cutanees et pulmonaires. Mais ce sont surtout les effets d'une exposition repetee qui preoccupent.
"On est arrive au taquet"
Plusieurs etudes ont mis en evidence des liens entre l'utilisation de pesticides et le developpement de cancers. Des effets neurotoxiques et des consequences sur la reproduction sont egalement rapportes.
"Ces etudes ne sont pas nombreuses, et ne sont pas toutes consensuelles, mais elles dessinent tout de meme des convergences, constate Daniel Eilstein, du departement sante et environnement de l'Institut de veille sanitaire (IVS). Elles demandent a etre confirmees. Toute la difficulte consiste a estimer l'exposition des populations concernees."
Quant a l'exposition de l'ensemble de la population, elle n'est pas mesuree avec precision. En effet, si leur presence dans l'eau et l'alimentation est suivie et reglementee, les concentrations dans l'air ou les sols ne sont pas mesurees. Et l'effet cumulatif de contacts repetes a faible dose n'est pas connu, pas plus que l'impact de la synergie entre les produits.
Defendant bec et ongles ses produits, l'industrie chimique met en avant les efforts deja realises. "Les quantites utilisees ont baisse de 40 % entre 1999 et 2000, on est arrive au taquet", affirme Jean-Charles Bocquet, directeur de l'Union des industries de la protection des plantes.
L'indicateur est cependant contesté, car meme si leurs dosages diminuent, les produits restent aussi actifs.
Dans le monde agricole, personne ne se pose en ardent defenseur des pesticides. "Il faut que l'opinion comprenne qu'on ne les utilise pas pour le plaisir, mais parce qu'on ne peut pas faire autrement, s'irrite Pascal Ferey, responsable de l'environnement dans le syndicat agricole majoritaire, la FNSEA. On nous demande le zero defaut."
Les pesticides, dont l'usage a ete encourage par l'Etat pendant des decennies afin de produire plus, sont devenus l'un des piliers des exploitations agricoles. Une baisse drastique de leur consommation ne peut avoir lieu sans un bouleversement des pratiques.
Manque a gagner
"Nous sommes les premiers a vouloir reduire les quantites, mais il faut une approche transversale, explique Francois Lucas, president de la Coordination rurale. Nous devons avoir les moyens de cultiver autrement, de refaire des assolements, d'experimenter des melanges de varietes."
"Il faut agir sur le systeme productif dans sa globalite, pas seulement sur l'un de ses elements", confirme l'ingenieur agronome et economiste Michel Griffon.
La position de l'ecologiste Francois Veillerette, specialiste de ces questions, n'est pas si eloignee. "Fixer un objectif de baisse, comme l'ont fait le Danemark ou la Suede, est indispensable, mais il faut aussi definir les moyens d'y parvenir et compenser l'eventuel manque a gagner pour les producteurs", explique-t-il.
----------------------------------------------------------------
Nicolas Hulot appelle a la mobilisation citoyenne
Nicolas Hulot est de retour. Dans une lettre envoyee, mardi 25 septembre, aux 750 000 signataires de son Pacte ecologique, il demande a tous de "se mobiliser" et de participer a la consultation nationale qui sera lancee apres la publication, jeudi 27 septembre, des principales propositions elaborees par les groupes de travail thematiques reunissant l'Etat, les collectivites locales, les associations, le patronat et les syndicats.
Meme si les responsables de sa fondation ont activement participe aux debats, l'animateur a ete le grand absent de cette premiere phase de discussions.
Nicolas Hulot detaille plusieurs mesures "structurantes", pour lesquelles il mettra tout son poids dans la balance dans la negociation finale fin octobre : la contribution climat-energie, le basculement des aides agricoles vers la qualite, la creation d'un reseau ecologique national, l'education a l'environnement.
<http://www.pacte-ecologique.org/observatoire/grenelle-environnement.php>
<http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-959153,0.html>

mais les négotiations n'aboutiront que si elles présentent un intérêt politique pour monsieur Borloo

Jean-Louis Borloo n'a plus le blues, Le Monde, 25/09/07
Christophe Jakubyszyn

Enfin seul. Dimanche 23 septembre, dans l'avion presidentiel qui se dirige vers New York et l'ONU, Jean-Louis Borloo savoure le tete-a-tete que lui a reserve Nicolas Sarkozy…
La mauvaise passe qu'il vient de traverser depuis le debut de l'annee est peut-etre enfin terminee. Il n'a pas su exister dans la campagne presidentielle; son livre programme a fait un bide; il a refuse de mener, pour son camp, le combat des elections municipales a Paris; il a ete "vire" de Bercy, un mois apres sa nomination; il n'a pas encore donne de veritable identite a son ministere de l'ecologie et du developpement durable.
Bref, il n'a pas ete au mieux de sa forme et il a donc eu toutes les raisons d'etre deprime, comme l'ont constate plusieurs de ses proches pendant l'ete.
Le coup de grace lui a ete porte dans le bureau du president de la Republique, au lendemain du second tour des elections legislatives ou la droite n'avait pas obtenu le raz-de-maree promis.
Nicolas Sarkozy congedie elegamment le ministre de l'economie, juge responsable du lancement du debat sur la TVA sociale entre les deux tours : "Je suis tres ennuye par le depart d'Alain Juppe . C'est un grand ministere, essentiel…"
Naturellement, Jean-Louis Borloo s'y porte "spontanement" candidat, voyant disparaitre en quelques secondes le reve d'une vie, realise depuis a peine un mois : un grand ministere regroupant l'emploi et l'economie et permettant de parachever la reforme du marche du travail entamee rue de Grenelle.
"A son retour a Bercy, l'ambiance etait sinistre, se souvient un collaborateur. Il a tres bien pris de servir de bouc emissaire parce qu'un ministre, c'est fait pour ca, mais il a tres mal vecu les reactions de plusieurs de ses collegues et de nombreux elus qui ont cherche a lui maintenir la tete sous l'eau."
"Un centre de gravite tres bas"
Jean-Louis Borloo a ressasse pendant tout l'ete cette injustice : comment aurait-il pu esquiver la question de Laurent Fabius sur la TVA sociale, au soir du premier tour des legislatives, sur TF1, alors que l'ancien premier ministre, ancien ministre de l'economie, s'etait procure un courrier de Francois Fillon demandant a Jean-Louis Borloo de reflechir a l'instauration de la TVA sociale ?
Et pourquoi etre considere comme seul responsable, alors que, trois jours plus tard, sur France 2, le premier ministre va beaucoup plus loin en affirmant que l'hypothese d'une hausse du taux de la TVA de 5 %, evoquee dans un reportage de la chaine, est bien "une hypothese de travail".
Plus de deux mois plus tard, Jean-Louis Borloo balaie ce mauvais souvenir. "Franchement, je ne vois pas comment ca pourrait aller mieux qu'aujourd'hui!", retorque le ministre requinque, a la mi-septembre, au cours du week-end de l'universite d'ete du Parti radical, dont il est le copresident.
"Je ne connais personne a droite qui parierait aujourd'hui sur sa marginalisation", confirme Dominique Paille, vice-president du Parti radical et conseiller politique de Nicolas Sarkozy. Ne serait-ce qu'en raison d'une popularite jamais dementie par les sondages.
Dominique Paille, de plus en plus considere comme "l'œil de Moscou" au sein du Parti radical – "representant de la maison mere" corrige l'interesse –, dresse le portrait d'un "Marsupilami : il peut se tordre dans tous les sens, il arrive toujours a rebondir… il a un centre de gravite tres bas !"
En cette rentree, Jean-Louis Borloo tente de reprendre pied. Il a promis a Nicolas Sarkozy que le "Grenelle de l'environnement" qui s'ouvre le 27 octobre (apres plusieurs semaines de preparation avec les associations et les secteurs concernes) serait un succes. Il a potasse ses dossiers et embrasse la cause.
Il semble meme habite par l'exigence ecologique, comptabilisant la "consommation carbone" de chacun de ses gestes, de la convocation des prefets a Paris a son voyage au Groenland : "59 tonnes de CO2 que nous allons compenser en financant une societe hydroelectrique au Mexique…" "C'est comme s'il y avait une secrete intelligence du destin que je sois ici maintenant… Je vais jouer a Colbert, sans construire", s'egare Jean-Louis Borloo.
Pour son grand rendez-vous avec les associations, les ONG et les acteurs de l'economie ecologique, il a, plus concretement, en bon avocat d'affaires, prepare deux ou trois "deals" censes assurer un succes mediatique.
Pour amadouer les Verts, le ministre devrait ainsi proposer l'interdiction de la commercialisation des semences OGM, tout en autorisant la poursuite des recherches en laboratoire. "Sur les OGM, tout le monde est d'accord, confie le ministre. On ne peut pas controler la dissemination donc on ne va pas prendre le risque!" (Le Monde du 21 septembre).
Autre piste, au cours des dernieres semaines, M. Borloo a amorce la tournee des patrons de la grande distribution pour les convaincre de faire de la France le premier pays du monde a pratiquer le "double affichage" : "Un prix economique en euros, et un prix ecologique qui mesure le cout, l'empreinte environnementale du produit achete."
Enfin, il souhaite rendre progressivement obligatoire l'usage du "bio" dans les cantines scolaires (Le Monde du 22 septembre).
Seul maitre a bord
Mais l'animal politique prepare aussi son retour. Jean-Louis Borloo s'apprete a devenir le seul maitre a bord du Parti radical. Andre Rossinot a annonce, lors de l'universite d'ete, qu'il abandonnerait la copresidence en novembre, lors du congres.
A cette occasion, M. Borloo a prevu de modifier les statuts pour rester aux commandes… jusqu'en 2012. D'ici la, il veut faire du parti un lieu de rassemblement "des democrates chretiens, des radicaux de droite et de gauche, des liberaux sociaux orphelins de l'ancienne UDF et du Nouveau Centre".
"Borloo veut une force politique qui lui permette d'exister et de faire des coups", rectifie Dominique Paille. Deja, lors de l'universite d'ete, la presence du haut commissaire aux solidarites actives contre la pauvrete, Martin Hirsch, de la secretaire d'Etat a la solidarite, Valerie Letard, de "progressistes proches d'Eric Besson", du president du groupe Nouveau Centre a l'Assemblee nationale, Francois Sauvadet, et du raffarinien Dominique Bussereau a ete presentee comme le signe du pouvoir d'attraction du Parti radical.
"L'ouverture, c'est notre role, notre fonction", se felicite Laurent Henart, le secretaire general, qui verrait dans le ralliement des radicaux de gauche une "logique familiale".
"La drague du PRG est une gesticulation, un habillage, elle permet a Borloo de se donner une image et un role dans la strategie d'ouverture de Sarkozy. Ce que veut Borloo, c'est debaucher a terme des personnalites, comme Nicolas Hulot ou Bernard Tapie", rectifie un proche du chef de l'Etat.
Jean-Louis Borloo se garde bien pourtant de prendre ses distances a l'egard de Nicolas Sarkozy. La tonalite tres a droite de la campagne presidentielle ? "Il etait necessaire de remettre le clocher au centre du village", esquive M. Borloo.
"Aujourd'hui, apres avoir doute si longtemps de sa victoire et avoir ete mal a l'aise face a la derive droitiere de la campagne, Jean-Louis est plein d'admiration pour Sarkozy…", decrypte Andre Rossinot. Le "Marsupilami" n'est donc pas pres de mordre.
<http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-959141,0.html>

l'enjeu est exprimé

La question du jour. Comment faire pousser l’agriculture bio ?, Liberation, 25/09/07
L. N.
Le Grenelle peut etre l’occasion d’encourager cette filiere verte.
« On nous dit qu’on ne peut rien faire pour developper la bio en France, mais comment est-ce possible alors que l’on puisse faire beaucoup pour developper les OGM ?»
Arnaud Apoteker, charge de campagne chez Greenpeace sortait dubitatif hier du groupe de travail consacre a l’agriculture. Loin de l’agitation entourant les OGM, ce groupe travaille sur l’agriculture du futur. Avec la bio en tete de ses preoccupations.
Petit rappel : en France, l’agriculture biologique represente a peine 2 % des surfaces agricoles utiles. Comment ensemencer la filiere ? Pour Guy Kastler, eleveur dans l’Herault et representant des Amis de la Terre, le nerf de la guerre se situe au cœur de l’Europe. «Developper la bio par le marché creerait un appel d’air pour les produits bios d’importation, moins chers qu’en France…» Mieux vaut reorienter une partie des subventions de la Politique agricole commune, au total 13 milliards d’euros, vers la filiere bio. Pour aider ceux qui le veulent a convertir leurs terres et aider les autres a subsister. Cet ete, les attaques de mildiou ont reduit a neant les efforts des maraichers ou des viticulteurs bios. Sans compter que les subventions vont historiquement vers des cultures intensives : un hectare de mais est subventionne 350 euros, tandis qu’un hectare d’herbe - bien plus propice a l’elevage bio - vaut une prime d’a peine 20 euros.
Autre levier, la restauration collective. Comment faire pour que les collectivites locales puissent se fournir via la filiere francaise alors que les appels d’offre des groupements d’achat deviennent europeens et que la competition fait rage ? «Pour obtenir un poulet labellise bio en Grande-Bretagne, il faut compter 52 jours d’elevage, contre 92 en France», previent Bernard Chevassus-au-Louis, ancien chercheur de l’Inra. Forcement, c’est moins cher. «Il faut restaurer les circuits courts entre le producteur et l’assiette», repondent en chœur les ONG. Aider la bio a penetrer dans les cantines necessite - encore - de transferer, dans le cadre de la reforme de la PAC, des financements vers des institutions ayant la tutelle de la restauration collective.
«Mais faut-il faire decoller la bio ?» interroge Francois Lucas, president de la Coordination rurale qui craint que cela se fasse au detriment de l’agriculture conventionnelle. Selon lui, les Francais ne voudraient pas consommer bio. Pour certains optimistes, comme Michel Metais de la Ligue de protection des oiseaux, au contraire, «son interet fait consensus». Histoire de court-circuiter le Grenelle, Michel Barnier, le ministre de l’Agriculture, n’a pas hesite a degainer un «plan d’action pour la bio», la semaine derniere, afin de satisfaire la demande des consommateurs en 2012. A charge pour le Grenelle de le renforcer.
<http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/grenelle/question/280559.FR.php>

jeudi 27 septembre 2007

utiliser des arguments "écologiques" pour TUER l'écologie,à l'exemple de la France ,la grande- bretagne se lance

là où il y a de la gêne,il n'y a pas de plaisir,
et nous,les français avec notre Grenelle n'avons aucune leçon à leur faire


The Guardian. Les OGM feront leur rentree sur le sol britannique, Courrier International, 17/09/07

"Les OGM feront leur retour au Royaume-Uni. La question n'est pas quand, mais comment", declare une source proche du gouvernement britannique. Londres soutient une campagne des industriels et des agriculteurs pour la culture d'OGM dans le pays, apres une premiere tentative avortee au debut des annees 1990. Tous esperent que le debat sur le climat a fait evoluer les mentalites. Ils mettent en avant le developpement de semences qui permettraient soit de nourrir davantage de personnes, soit d'etre utilisees comme biocarburant.En savoir plus sur ce journal
<http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=77548>

moins drôle.déforestation pollution 4x4 soja ogm pognon spoliation esclavage multinationales

L'Amazonie asphyxiee par le soja, Le Monde, 18/09/07
Hubert Prolongeau avec Beatrice Marie

Le petit avion a pris son envol. La foret s'etend a perte de vue, tete immense dont la chevelure tutoie le ciel. L'Amazonie. Le poumon de la planete. La forteresse verte. D'un coup, la dechirure. La foret s'ouvre. Blessee. Rasee. Le poumon tousse. La forteresse se fissure. Le paysage est soudain desole. Des troncs abattus jonchent le sol, les plus resistants n'exhibant plus qu'un moignon noir de fumee. La terre laisse apparaitre sa derniere couche, griffee a mort par les sillons des cultures. Parfois emerge encore de la maree des champs, solitaire et incongru, le tronc d'un chataignier. Un survivant.
L'Etat du Para sera-t-il bientot aussi depouille que son voisin, le Mato Grosso ? Depuis janvier 2003, date d'arrivee de Lula au pouvoir, 70 000 km2 ont ete sacrifies au soja, l'un des plus feroces ennemis de la foret bresilienne. Au debut des annees 1980, il poussait essentiellement aux Etats-Unis, qui assuraient 90 % de sa diffusion. En 2003, les exportations combinees du Bresil et de l'Argentine sont passees devant. L'immense pays de Lula est devenu la patrie du nouvel or vert.
Trois grosses societes americaines ont vu venir la manne : ADM, Bunge et Cargill. Cargill a meme installe a Santarem, troisieme ville amazonienne, un port. Completement illegal. Tous les mois, deux cargos en partent en direction de l'Europe, emportant chacun 90 000 tonnes. "Le soja devore l'Amazonie. Je ne reconnais plus ma ville", dit Cayetano Scannavino, membre de l'ONG Sante et bonheur.
Dans les rues de Santarem, on voit de plus en plus de gros 4×4, conduits par des gauchos venus du sud du pays. Depuis qu'un rapport de Greenpeace, "Eating up the Amazon", a mis le feu aux poudres, des autocollants ornent beaucoup de voitures "Greenpeace dehors. L'Amazone est aux Bresiliens". La tension est palpable. A la Cooper Amazon, societe qui distribue des fertilisants, Luis Assuncao, le directeur, ne cache pas sa haine : "Ici, maintenant, c'est la guerre. Une guerre froide."
Au Mato Grosso, le gouverneur de l'Etat, Blairo Maggi, proprietaire de l'usine Amaggi, est l'un des plus gros producteurs de soja au monde. Il a construit une ville entiere, Sapezal, pour loger sa main-d'oeuvre, fait batir a Itacoatoara un port en eau profonde, et propose pour faciliter le transport de bitumer a ses frais 1 770 km de la route BR163. Quand on lui parle deforestation, Blairo Maggi ironise sur la taille de l'Amazonie et affirme que la culture du soja est "benefique". Du moins le faisait-il quand il acceptait encore de parler aux journalistes, tous suspects desormais d'etre des "sous-marins" de Greenpeace.
Retour au Para. Comme tous les dimanches, il y a fete a la fazenda Bela Terra pres de Santarem. Le cuisinier fait griller de gigantesques brochettes. La biere coule a flots. Les hommes sont a peine endimanches, les femmes s'assoient a table en egales. C'est un joyeux brouhaha, une reunion de clan. L'entree est fermee par une grille blanche, un panneau signale la presence de deux chiens mechants.
Entre eux, les producteurs de soja, les sojeiros rigolent, parlent affaires, se serrent les coudes. Devant l'etranger, la mefiance est de mise. Otalhio, 33 ans, fournit des fertilisants et des engrais. Le visage bouffi, il engouffre d'epaisses tranches de viande. Sa mere est bresilienne, son pere uruguayen, et ils vivent encore pres de la frontiere, 5 000 km plus haut. "C'est dur, je ne les vois plus." Il ecrase une larme. Puis se fache. "On nous appelle les gauchos, les bandits, les voleurs..." D'une main conquerante, il montre le sol. "Les gens ici ne font rien de leur terre. Ils restent parce qu'ils ne peuvent pas faire autrement. Ils veulent avoir la tele et aller en ville. Nous, on leur propose une autre maniere de vivre."
Tonio Antares, proprietaire de quelques milliers d'hectares, revendique lui aussi ce droit a massacrer son pays. Petit, les yeux vifs, la peau rougie par un soleil qu'il n'apprivoisera sans doute jamais, il reste convaincu d'apporter avec lui prosperite et civilisation. "Le pays appartient aux Bresiliens. Nous venons aider cette region a se developper."
Mais a qui profite ce developpement ? Marcello da Silva a achete deux pelleteuses et les loue aux exploitants contre un pourcentage de la recolte. De decembre a avril, il est dans le Mato Grosso, de mai a aout dans le Para. Le reste du temps, il conduit des convois. Grand, costaud, les yeux bleus, il evoque plus le cow-boy Marlboro que l'Indien de la foret. Un peu rustre, peut-etre, prompt a aligner les bieres. Mais confiant en son etoile. Le soja le rendra riche, il en est sur. Sa femme, Patricia, veut acheter du terrain. Beaucoup de terrain. "Les Americains vont commencer a planter de la canne a sucre. La, on va gagner beaucoup." Ils vivent a Santarem, aimeraient avoir des enfants. L'avenir leur sourit.
Mais rares sont ceux qui tirent leur epingle du jeu. Le cout social paye a la petite plante est tres lourd. L'Amazonie s'est peuplee par a-coups, sur des promesses non tenues qui, de boom du caoutchouc en construction de la Transamazonienne, ont fait venir les misereux du Nordeste et du Minas Gerais. Ils ont pris des terres, les ont ensemencees, n'en ont jamais eu les titres de propriete. Depuis ils vegetent, prisonniers de ce qu'on appelle pudiquement l'"agriculture familiale". Une proie ideale pour les sojeiros, surnommes a Santarem les "sujeiros" ("salisseurs").
Tout au long de la BR163, la meme histoire s'est repetee. Des hommes sont venus, ont demande a ces petits exploitants de partir en leur montrant des titres de propriete. D'ou les tenaient-ils ? Souvent de l'Incra (Instituto Nacional de Colonizacao e Reforma Agraria), ou la corruption permet l'achat de faux certificats, mis a vieillir dans un tiroir avec des grillons. "Ces gens n'avaient aucune culture de l'argent, explique le Padre Edilberto Sena, infatigable militant ecologiste. Ils ont vendu a bas prix, et tout claque. Ils se sont retrouves demunis, et sans outil de travail."
Au kilometre 38, Marlene Nascimento de Lima pleure ses terres perdues. "J'ai du mal a repasser devant chez nous. Il n'y a plus que des champs. Quarante familles vivaient la..." Elle avait commence par refuser de vendre. Mais les sojeiros ont achete les terrains limitrophes au sien. La vermine, chassee par les pesticides, a envahi son champ. Ses voisins sont partis, elle a fini par ceder...
La violence a eu sa part dans ces conquetes. A Pacoval, en 2004, a deux heures de piste de Santarem, vingt-cinq maisons ont brule. A Corte Corda, deux syndicalistes ont ete tues. A Belterra, ancienne capitale du caoutchouc, on a "force" beaucoup de gens a partir... A Santarem, Ivete Bastos, presidente du syndicat des travailleurs de la terre, a un jour trouve des femmes avec de l'essence devant chez elle, pretes a mettre le feu a la maison... Un ancien legionnaire espagnol, proprietaire d'une salle de musculation a Santarem, se vante d'executer des missions de nettoyage pour les "fazendeiros". Dans la peripherie se multiplient les bidonvilles de bois construits sur des terrains abandonnes.
Regulierement, la police bresilienne fait une descente dans les grandes proprietes et en delivre des esclaves. On les a fait venir en leur promettant des salaires eleves. A leur arrivee dans la foret, ils decouvrent que leur paye a fondu. Des gardes leur interdisent de repartir. Les biens de premiere consommation leur sont fournis par le proprietaire. Ils s'endettent, et ne pourront jamais rembourser. "Ils etaient dans un etat redoutable quand nous sommes arrives", raconte un policier intervenu sur la ferme Vale do Rio Verde en 2005. Il n'y avait pas de sanitaires. Les ouvriers travaillaient pieds nus. Huit mille sept cents de ces esclaves ont ete reperes dans les Etats producteurs de soja. En 2004, l'armee est intervenue dans 236 fermes utilisant 6 075 travailleurs, dont 127 enfants. Bunge, Cargill et Amaggi etaient en affaires avec elles.
Pour mieux aider a l'expansion du soja, des entreprises comme la Cooper Amazon proposent des pesticides et des semences genetiquement modifiees. "La chaine est en place : d'un cote, Monsanto, de l'autre, Cargill", accuse Edilberto Sena. Les pesticides ont deja provoque des ravages ecologiques, le vent portant ceux que deversent les avions jusque dans les rivieres. En 2005, une secheresse terrible a frappe la region. Les poissons mouraient dans des flaques trop petites. Aujourd'hui, 20 % de la foret bresilienne est morte. Meme si un moratoire mis en place en 2006 a donne des resultats positifs (41 % de baisse de la deforestation en 2006-2007), 40 % de l'Amazonie pourraient avoir disparu d'ici vingt ans.
Le pire, ce pire qu'esperent Marcello et Patricia, est peut-etre encore a venir : l'explosion des biocarburants. Vingt millions d'automobilistes bresiliens utilisent deja l'ethanol. Les voitures "flex-fuel", qui laissent le choix entre ethanol et essence, ont represente pres de 80 % des ventes de voitures en 2005. Six cents stations- service commercialisent deja un "biodiesel", dans lequel on retrouve du soja. Ou vont s'installer les plantations ? "Le Bresil sera l'Arabie saoudite du XXIe siecle", prophetisent certains. Jusqu'au desert ?
Le temps que vous lisiez cet article, une superficie correspondant a 75 terrains de football a ete deforestee.
<http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-956565@51-956672,0.html>

article copié dans Territoires No 480

j'ai une vision de la démocratie participative qui est peu partagée en France.

une démocratie participative non politisée (au sens non gérée par les partis politiques)mais avec des budgets réels

une démocratie participative qui redonnerait le goût de la vraie politique au peuple,à tout le peuple.

une démocratie participative qui donnerait l'ESPOIR à ceux qui ne l'ont plus, notemment les pauvres.

une démocratie participative qui rendrait la DIGNITE aux citoyens.

pour l'instant nos politiques l'utilisent comme un outil électoral au service de leur ambition personnelle,

les vrais partis de gauche veulent s'en servir sous forme de rapport de forces avec les 2 partis dominants.

j'espère que la lecture de ce qui se passe ailleurs permettra la réflexion de chacun


Chavisme et participation...
de Caracas, Marie Weis, Jérémie Choukroun et Erwan Joyeau

À travers la mise en place des conseils communaux, le Vénézuela prétend installer un nouveau rapport entre citoyens et politique, dépassant la médiation des collectivités locales. Révolution en marche ou démagogie ? Visite sur place, à Caracas.Avec la nouvelle constitution de 1999, dite bolivarienne, le Vénézuela entame une transition vers une démocratie participative. Les Vénézuéliens sont désormais invités à s’engager de manière directe dans la gestion des affaires publiques. Dans la pratique, le peuple ne participe sans doute pas plus aux hautes sphères de la nation : pour l’instant, c’est à l’échelle locale qu’a lieu le changement. La loi des " conseils communaux " (CC) de 2006 (voir encadré page 39) donne à la communauté le pouvoir et les moyens financiers d’assumer son développement. Cette autogestion communautaire constitue le cœur du nouveau programme du président Hugo Chavez. L’idée, à terme, est d’articuler les CC du local au national, pour constituer une nouvelle géométrie du pouvoir. Ce 8 juillet 2007, les vingt-huit CC du quartier de San Augustin, formés ou en cours de formation, ont rendez-vous pour échanger leurs expériences. San Augustin est un espace divisé entre des grands immeubles au nord, situés au cœur de Caracas, et un imposant barrio (bidonville) au sud, où s’entasse une population pauvre et longtemps délaissée. Les constructions anarchiques accrochées à flanc de collines n’ont jamais été planifiées. L’absence de voie de pénétration enclave le quartier qui manque, comme d’autres barrios de la ville, de canalisations d’eau, de collecte des déchets et de réseau électrique. Criminalité, chômage, problèmes de santé publique et d’alimentation sont la réalité d’une grande majorité de la population de Caracas, et contrastent brutalement avec l’opulence des beaux quartiers. Tout reste à apprendreAujourd’hui, environ deux cents personnes ont fait le déplacement pour cette rencontre qui est la première du genre. C’est bien, mais moins que prévu. Le peuple s’est en effet désintéressé de la politique après des années de désorganisation, de mépris et de clientélisme. D’ailleurs, les petits groupes qui arrivent peu à peu se plaignent tous : " Les gens sont apathiques ". Combien d’élections sont repoussées faute de présence, combien atteignent tout juste le quorum exigé ? Une économie pétrolière important massivement ses biens de consommation et l’influence de l’american way of life ont exacerbé l’individualisme. Réapprendre à construire ensemble, à se détacher de sa telenovela (série télévisée à l’eau de rose) pour affronter les réalités de la communauté est le plus ardu. La participation demande du temps, du dialogue, et ne tient pas du miracle. " Dans les mentalités, il s’agit de passer d’un fonctionnement vertical à un fonctionnement horizontal ", insiste Roche, un des organisateurs de la réunion. Comme des dizaines d’autres promoteurs des CC, il passe ses journées à sillonner les quartiers pour éveiller les consciences, motiver les communautés et apporter son expérience aux assemblées balbutiantes. Parfois, dans les rues étroites et encombrées de Caracas, assis, debout, ou à leurs balcons, les membres de la communauté se réunissent en masse pour élire leur conseil. Mais c’est loin d’être partout la règle : sur les vingt-huit CC de San Augustin, seuls huit sont formés. La loi est encore trop récente. D’ailleurs, un seul a pour l’instant obtenu de l’argent de la part de l’État. Le processus est en effet difficile : " Tous les CC connaissent des problèmes ", s’accordent à dire les participants. Tout reste à apprendre : animer une réunion, diagnostiquer, monter un projet, gérer un budget. Quelques ateliers de formation existent, mais ils ne sont pas systématiques. Du coup, les CC se cassent parfois les dents, au risque de démotiver la communauté. La communication est, de plus, un vrai défi pour empêcher qu’un fossé ne se creuse entre ceux qui s’impliquent et les autres. Appareil institutionnel court-circuitéAujourd’hui, tout le monde était invité, mais seules les personnes directement contactées sont venues. " Moyens de communication " est justement le thème d’une des tables rondes. Les idées fusent. " Faire un journal en ligne ", " passer à la télévision "… Ceux qui sont venus ne manquent pas de bonne volonté et sont avides d’échanger. Mais jusqu’à quand cette énergie bénévole va-t-elle se mobiliser ? La population peut-elle réellement se charger de toutes ces tâches qui, en Europe, seraient confiées aux collectivités ? Il faut comprendre que l’administration vénézuélienne a été totalement décrédibilisée par un long passé de corruption et d’inefficacité. Hugo Chavez court-circuite donc volontairement tout l’appareil institutionnel : les budgets votés par les CC sont accordés directement par la Commission présidentielle. Cela les dote d’une réelle efficacité, mais c’est également un outil de pouvoir terrifiant si, à l’avenir, le régime devenait autoritaire. Car, déjà, on redoute la politisation des CC. À l’une des tables, on s’emporte : " Le conseil, c’est pour tout le monde, chavistes ou opposants ! Ici, il n’y a que des gens qui œuvrent pour le bien de la communauté. " Mais il est vrai que Hugo Chavez reste le principal moteur du processus et ne cesse d’encourager le peuple… Démagogie ? Risque de manipulation présidentielle ? Possible. Et pourtant… Le pouvoir communal pourrait bien être le plus sûr garde-fou à une dérive autoritaire. Car, s’il y a bien une révolution au Venezuela, elle ne se cantonne pas à la redistribution des richesses, mais vise à l’émancipation des citoyens aux prises avec la pauvreté, le manque d’éducation et les carcans sociaux. Quelle surprise, au milieu des barrios, d’entendre citer la constitution de mémoire ! La culture, le droit et la politique sont descendus dans la rue ! Et cette révolution des consciences pourrait bien, elle, être irréversible. À 19 heures, les salles se vident d’âmes et s’emplissent de silence. Ingrid, promotrice et organisatrice de la réunion, conclut : " La dignité, personne ne nous l’enlevera plus. " Marie Weis, Jérémie Choukroun et Erwan Joyeau

encore plus de copains! :-))

allez,je vais me faire des copains :-))

le "développement durable" est une notion très...élastique.parole de politique.

réponse à la "croissance durable"de Borloo:bla bla bla bla

l'article dont parle Buzz:ce que le politique veut,il le peut.

Buzz,
imagine un politicien HUMANISTE qui accorderait 50 000 euros à tous ceux qui sont dans la misère.


Le bouclier fiscal fonctionne: le fisc rembourse bien les riches


Edifiant: 2398 contribuables, parmi les plus aisés, ont touché chacun 50.000 euros en moyenne grâce au bouclier fiscal.
Par Muriel Gremillet
LIBERATION.FR : mercredi 26 septembre 2007


C’est ce qu’on appelle un télescopage. Alors que le budget présenté aujourd’hui par Christine Lagarde et Eric Woerth serre la vis, notamment sur le nombre de suppression de postes de fonctionnaires, un document, que Libération s’est procuré, donne les premiers résultats du bouclier fiscal.

Ce dispositif plafonne à 60%, puis à 50% des revenus d’un contribuable le montant de ses impots, commence à fonctionner. Depuis le premier janvier, les contribuables les plus aisés peuvent demander aux services fiscaux une restitution, c’est à dire un chèque de remboursement de trop-perçu de leurs impôts.
Et les premiers résultats, sont assez édifiants: 2398 contribuables ont bénéficié de cette restitution. 2398 contribuables qui se partagent 121 107 041 euros. Soit en moyenne, un chèque de 50 000 euros par personne. Les dossiers viennent majoritairement de contribuables parisiens, puis de la région PACA, du Languedoc Roussillon et du Nord pas de Calais.
A l’époque de la création du premier bouclier à 60%, le gouvernement ciblait une grande partie des 335 000 contribuables assujettis à l’ISF (Impôt sur la fortune.) La gauche avait dénoncé cette saignée pour les finances publiques, expliquant que le dispositif n’était finalement qu’un cadeau de plus aux plus aisés. Affirmation validée par les premiers chiffres.

mardi 25 septembre 2007

SDF dans la ville

Buzz,
encore pire que les SDF jonchants les rues des villes,
les villes qui expulsent les SDF.

http://jt.france3.fr/1920/
édition du 25 septembre 2007
cliquer dans la liste sur le 15 eme sujet:
SDF dans la ville.
ça parle de notre "ami" Mothron le persécuté.

Boutin n'appliquera pas les promesses faites par Borloo concernant les SDF

et en plus elle rejette la responsabilité sur les citoyens!!

salauds de citoyens égoistes alors que le gouvernement ,lui,est GENEREUX.

13 000 cas non résolus mais tans pis pour eux:elle n'a pas les logements qui ont été promis.

celà clos la discussion.point barre.

salauds de pauvres qui ont le culot de demander où en sont les promesses

http://jt.france3.fr/regions/popup.php?id=b69a_1920&video_number=0

choisir l'édition du 25 septembre.

je suis désolé mais je ne sais pas couper l'extrait donc il faut un peu de courrage et se taper tout le journal.

l'extrait se trouve entre 11:40 et 12:54

au passage,à noter que le maire de Romans,Henry Bertholet se représente aux municipales:

joli bilan:la ville est 2 fois plus endettée que les autres villes de la région.

pourtant il n'y a rien de génial à Romans:que du vieux et des entreprises et des commerces qui ferment.

si,il y a marques avenue le temple de ceux qui ont un gros pouvoir d'achat et qui adorent les ristournes:pas nous.

ou passe l'argent?

comprendre les causes de la désertification

les AGROCARBURANTS ne sont pas des BIOCARBURANTS

OGM,la vidéo qui fait comprendre la manipulation de Monsanto

lundi 24 septembre 2007

800 euros de revenus imposables par an

http://videos.tf1.fr/infos/media/jt/0,,3552842,00-secteur-viticole-crise-.html

écologie de MERDE

voilà un exemple des solutions écologiques(kyoto)que notre président est allé promouvoir à l'ONU.(avec l'argent de nos impôts)
solutions de MERDE
écologie de MERDE
qui ne défend pas les gens mais ceux qui ont déjà l'argent.

JAMAIS on n'améliorera quoique ce soit avec ces gens et leurs méthodes
méthodes de MERDE

http://videos.tf1.fr/infos/media/jt/0,,3552802,00-russie-karabash-enfer-ecologique-.html

jeter sur la voie publique est dégoutant

grenelle de l'environnement:pannier de crabes: tous les "acteurs" veulent des sous!

Le "Grenelle de l'environnement" envisage de nouvelles taxes vertes, Le Monde, 19/09/07
Laurence Caramel

Combien d'argent faut-il pour mener une politique de lutte contre le rechauffement climatique a la hauteur des enjeux ? Quelles mesures contraignantes faut-il prendre pour transformer les comportements des entreprises, des menages ? Et qui paiera ? Jusqu'a present, Jean-Louis Borloo s'est bien garde de s'engager sur ce terrain. Un des plus sensibles parmi ceux que defriche depuis des semaines le "Grenelle de l'environnement", la consultation nationale qui doit redefinir la politique ecologique de la France. Car si le ministre se plait a repeter que la victoire contre le rechauffement sera beaucoup affaire de petits gestes, ce qui emerge des discussions montre au contraire qu'une action volontariste devra s'appuyer sur une nouvelle fiscalite ecologique, penalisant les activites fortement emettrices de gaz a effet de serre.
Le secteur du transport, responsable de pres d'un tiers des emissions, est sans surprise le premier vise. Parmi la palette de mesures evoquees entre les groupes "climat" et "economie" du Grenelle, deux sont surtout mises en avant par les syndicats et les associations ecologistes. Le Medef a en effet prefere se tenir en retrait, meme si son porte-parole, Jean-Pierre Clamadieu, admet que "la fiscalite peut-etre un outil parmi d'autres, a cote de mesures reglementaires ou des systemes de permis d'emissions".
La premiere mesure consisterait en une eco-redevance s'appliquant au transport routier de marchandises sur la base du nombre de kilometres parcourus. Dispositif qui taxerait les camions etrangers qui traversent le territoire sans payer de redevance et representent un quart du trafic. La deuxieme vise a introduire une vignette annuelle sur les vehicules particuliers assortie d'un bonus-malus en fonction du degre de pollution. D'autres pistes sont sur la table, comme une contribution a la pompe qui, distincte de la taxe interieure sur les produits petroliers (TIPP), pourrait abonder les ressources en faveur de la lutte contre le rechauffement.
L'etat quasiment muet
Le debat est aussi ouvert sur une taxation aux frontieres des produits importes de pays ne s'imposant aucune discipline dans la reduction des gaz a effet de serre. Deux hypotheses sont avancees : taxation en fonction du contenu en carbone ou obligation pour l'importateur de compenser en achetant des permis d'emission. La question depasse le cadre national et devra se traiter, si elle est retenue, au niveau europeen.
Tout au long de ces discussions, les representants de l'Etat sont restes quasiment muets. "On ecoute", se borne-t-on a declarer au ministere de l'economie, en rappelant que "si on releve la fiscalite des menages, on butera sur le probleme du pouvoir d'achat, et si on releve celle des entreprises, on butera sur leur competitivite". L'equation sera donc tres delicate a resoudre car personne ne souhaite que l'introduction de taxes vertes aboutisse a une hausse des prelevements obligatoires.
La reflexion menee par Jean-Pierre Landau, sous-gouverneur de la Banque de France, dans le cadre du groupe de travail que lui avait confie l'ancien ministre de l'economie, Thierry Breton, sur "les outils economiques du developpement durable", montre cependant que cette contrainte n'interdit pas d'agir. Le rapport de 85 pages qui en emane - et qui n'a jusqu'a present pas ete rendu public - suggere des solutions assez proches des idees circulant dans le Grenelle. Il evoque favorablement la creation d'une taxe kilometrique sur les poids lourds. Il prone, a cote de la TIPP, la creation d'une contribution supplementaire pour les particuliers, qui progresserait de 3 % par an en termes reels afin de rendre de plus en plus couteux le recours aux energies fossiles. Il recommande aussi l'instauration de peages urbains.
Le sous-gouverneur de la Banque de France se montre en revanche beaucoup plus reserve sur l'utilisation d'"instruments d'ajustement aux frontieres", y voyant une reelle menace pour la competitivite europeenne avec un benefice environnemental tres incertain. Et le risque de braquer les pays emergents dans les negociations internationales visant a les faire integrer le processus de Kyoto. C'est pourtant une des pistes clairement privilegiees par Nicolas Sarkozy.
----------------
Chiffres
2,3 % : le poids de la fiscalite ecologique par rapport au produit interieur brut. Dans son discours de politique generale, Nicolas Sarkozy a annonce vouloir la doubler. La France se trouve aujourd'hui dans la moyenne des pays industrialises.
5 % : la part des taxes dites environnementales dans les recettes fiscales, contre plus de 7 % en Allemagne et 10 % au Danemark.
90 % : la part des taxes vertes assises sur la consommation de carburants, mais la France est un des pays de l'Union europeenne qui impose le plus faiblement le diesel.
+ Visuel interactif : Les enjeux du Grenelle de l'environnement
<http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-956959@51-946550,0.html>

vendredi 21 septembre 2007

plan anti-désertification sans budjet,pendant ce temps la France se dote de lois contre l'immigration des pauvres

pour Quidam

Semi-echec de l'ONU a Madrid : un plan anti-desertification sans budget, AFP, 15/09/07

Madrid (AFP) - 14h29 - L'ONU n'a pas reussi a s'accorder sur le financement de la lutte contre la desertification, au terme de deux semaines d'une conference internationale a Madrid qui s'est terminee samedi a l'aube par l'adoption d'un plan strategique pour dix ans depourvu de budget.
"Il y a eu un probleme pour negocier le budget" du nouveau plan, a declare a l'AFP une porte-parole de la Convention de l'ONU contre la desertification (UNCCD).
Depuis le 3 septembre, les delegues de 191 pays etaient reunis a Madrid pour tenter de donner un second souffle a la UNCCD, nee du Sommet de la terre de Rio en 1992, et critiquee pour son manque de resultats.
Mais, en depit de negociations qui se sont prolongees toute la nuit, dans une relative improvisation (les services de traduction simultanee ont cesse vers 23H40), les participants se sont separes samedi vers 07H30 sans etre tombes d'accord, en raison de l'opposition du Japon, alors que la conference aurait du theoriquement s'achever vendredi.
Le Japon avait donne son accord pour une augmentation du budget de 5%, "et il y avait un consensus jusqu'a 3 heures du matin, mais apres, il a change d'avis et aucun accord n'a ete trouve", a declare a l'AFP, Theo Oberhuber, coordinateur d'Ecologistes en action, qui etait present au sommet.
"Ce ne fut pas la fin que nous esperions, nous avions travaille pour eliminer les blocages du Japon, et tout paraissait bien engage", a deplore la ministre espagnole de l'Environnement, Cristina Narbona.
L'organisation non gouvernementale espagnole Ecologistes en action a estime que cette conference etait un "echec" car les parties "ne sont pas parvenues a approuver le budget de la convention ou le budget du plan strategique".
"Meme si le plan decennal a ete approuve, comme il n'a pas de budget, il existe un risque important qu'il ne soit pas applique", a ajoute cette ONG.
"L'opposition inebranlable du Japon et des Etats-Unis a l'accroissement du budget de la convention, en depit de l'existence a minuit d'un apparent accord pour une hausse de 5% a entraine le fin de la conference ce matin apres une nuit longue et tendue", selon l'organisation.
Les participants sont desormais contraints de se reunir rapidement pour adopter un budget qui leur fait defaut. Ils devraient tenter de surmonter leur differend a New-York, lors de l'assemblee generale de l'ONU.
"Nous allons oeuvrer a fond pour surmonter le seul obstacle qui s'est dresse lors de ce sommet, qui a par ailleurs enregistre des avancees significatives", a declare Mme Narbona.
Elle a notamment evoque "une plus grande implication des ONG et de la societe civile" dans la lutte contre la desertification, soulignant que ce phenomene etait responsable de la forte pression migratoire sur certains pays developpes.
"Ces 1,2 milliard de personnes affectees aujourd'hui par la desertification poussent l'immigration vers les pays developpes, nous le savons bien en Espagne, ou une bonne partie des immigrants d'Afrique subsaharienne fuient la perte de fertilite de leur sol", a-t-elle declare a la radio nationale.
Quelque 70 ONG presentes a la reunion ont critique dans une declaration commune finale "la constante passivite" et "l'absence d'intervention" des pays signataires de l'UNCCD, et mis en avant la necessite d'une "dynamique resolue et efficace" contre ce fleau.
La desertification est un phenomene en expansion dans le monde qui affecte actuellement directement 200 millions de personnes et menace a terme 2 milliards d'humains, soit un tiers des habitants de la planete, selon les experts de l'ONU.
<http://www.tv5.org/TV5Site/info/article-Semi_echec_de_l_ONU_a_Madrid__un_plan_anti_desertification_sans_budget.htm?idrub=14&xml=070915142901.sc9sjjts.xml>

après l'agriculture "raisonnée",la sound science:concept pour conserver les avantages acquis par les pollueurs

Le Parlement Europeen vote en faveur de procedures d'autorisation plus strictes des pesticides, Actu-Environnement, 16/09/07
C. Seghier

La Commission de l'environnement du Parlement a adopte un projet de reglement revisant les dispositions europeennes concernant l'autorisation des nouveaux pesticides. Alors que le MDRDF se rejouit, le texte provoque la colere des producteurs.
Le projet de reglement visant a modifier la directive 91/414/CEE concernant la mise sur le marche des produits phytopharmaceutiques (pesticides) a ete adopte le 12 septembre par la Commission environnement du Parlement europeen. En effet, le rapport de Mme Hiltrud Breyer (Verts/ALE, DE) a ete adopte par la commission de l'environnement par 43 voix en faveur, 12 contre et 3 abstentions. Ce vote comporte des avantages pour tous : les risques sont moins eleves pour les consommateurs, les utilisateurs et l'environnement, tout en stimulant l'innovation dans l'industrie chimique, a souligne Mme Breyer.
En validant ce texte, la Commission de l'environnement s'est prononcee contre la division de l'Union en trois zones geographiques pour l'autorisation des pesticides proposee par la Commission Europeenne. Ils souhaitent plutot un systeme europeen unique de reconnaissance mutuelle ou les Etats membres se reserveraient le droit de confirmer, rejeter ou limiter l’approbation des pesticides, en fonction de leur situation nationale particuliere.
La Commission environnement soutient en revanche la Commission Europeenne dans son intention d'imposer une interdiction des substances qui sont genotoxiques, carcinogenes, toxiques pour la reproduction ou comportant des effets perturbateurs du systeme endocrinien (CMR). Mais a la liste des substances interdites, elle a souhaite y ajouter celles qui ont des effets endocriniens, neurotoxiques ou immunotoxiques. Les groupes vulnerables comme les femmes enceintes, les foetus et les enfants devraient en outre etre specialement pris en compte, precise un communique du Parlement europeen. 
Elle soutient egalement le principe de substitution du projet de reglement, selon lequel les nouveaux produits ne peuvent etre approuves que s'ils contiennent des substances pouvant etre remplacees par un produit qui est sensiblement plus sur pour la sante humaine ou animale ou l'environnement. Pour ce faire, les Etats membres devront proceder en realisant des evaluations comparatives des substances. 
Enfin, la Commission environnement a egalement renforce les propositions de regles portant sur les tests sur les animaux, qui devraient etre utilises uniquement en dernier ressort. 

Suite a la prise de position de la commission parlementaire, les semenciers europeens ont exprime leur deception notamment par le biais de l'European Crop Protection Association (ECPA) qui denonce un retour en arriere pour la « veritable science »* et juge que cette decision va provoquer la disparition de plusieurs substances necessaires et utilisees depuis tres longtemps par les fermiers, pour proteger leurs cultures contre les maladies.
L'ECPA regrette egalement que la decision impose des criteres additionnels de seuils et supprime la possibilite d'autorisations nationales rapides pour des produits contenant des substances nouvelles.
En revanche du cote de l'association du Mouvement pour le droit et le respect des generations futures (MDRDF) on se felicite de la position interessante adoptee en faveur de la protection de l'environnement et de la sante. Ce vote montre que les eurodeputes ont commence a prendre en compte les etudes scientifiques montrant les risques que font courir a la population l'utilisation des pesticides, estime Francois Veillerette, President du MDRGF tout en regrettant toutefois que le vote ne soit pas suffisant. Il sera necessaire aussi d'adopter une position forte visant a proteger l'exposition des personnes les plus vulnerables a ces produits (enfants, femmes enceintes…). En outre, il faudra que tous les eurodeputes adoptent en pleniere, en octobre, une position au moins aussi interessante que celle de leurs collegues et que le conseil des ministeres et la commission prennent a leur tour les positions qui s'imposent, precise le President du MDRGF. 

Ce reglement fait partie du ''paquet pesticides'' visant a mettre a jour les dispositions europeennes en vigueur en la matiere. Trois phases sont concernees : le placement sur le marche des pesticides (objet de ce rapport Breyer), leur utilisation au quotidien et enfin, leurs dechets. La Commission de l'environnement avait en ce sens adopte deux rapports sur la phase liee a leur utilisation en juin, le paquet complet etant prevu en pleniere pour la fin octobre. De plus, parmi les sept strategies thematiques presentees dans le cadre du sixieme programme d'action pour l'environnement de l'UE, la Commission europeenne a presente en juillet 2006 une strategie concernant l'utilisation des pesticides. 
Actuellement, la legislation europeenne en matiere de produits phytosanitaires couvre deux phases de la vie de ces produits, la mise sur le marche et la « fin de vie » lorsqu'ils se transforment en residus ou en dechets. C'est donc pour combler le vide, c'est-a-dire la periode intermediaire durant laquelle ces produits sont en phase d'utilisation, que la Commission europeenne proposait une serie de nouvelles dispositions regroupees dans un projet de directive-cadre relative a l'utilisation durable des pesticides.
----------------------------------------
* L'expression utilisee dans le communique de ''sound science'', est frequemment utilisee aux Etats-Unis, mais n'a pas de veritable equivalent en France. On pourrait la traduire par ''veritable science'' mais une telle traduction est trompeuse car l'expression ''sound science'' designe la ''science faite'', en tant que production de verites universelles. Or, la sociologie des sciences montre l'importance de la ''science en train de se faire'', notamment dans des contextes incertains et controverses - Analyse economique du developpement des cultures a base d'organismes genetiquement modifies aux Etats-Unis redigee par l'INRA en Avril 2001 par Pierre-Benoit Joly, Stephane Lemarie et Claire Marris.
<http://www.actu-environnement.com/ae/news/pesticide_parlement_reglement_autorisation_mdrgf_3415.php4>

jeudi 20 septembre 2007

grenelle de l'environnement:pannier de crabes.

LE POINT DU “GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENT” PAR GUY KASTLER

« L’Etat vise à instrumentaliser les ONG pour faire du business »Mais sur les OGM, un moratoire pour le symbole ?
Guy Kastler participe à la préparation officielle du “Grenelle de l’environnement”.
Dans cette interview, il fait le point avec Sophie Chapelle, du journal “le Courrier de La Baleine”, le journal des Amis de la Terre...Le Courrier de la Baleine :
Pourquoi avez-vous accepté de représenter les Amis de la Terre sur l’agriculture et les OGM ?
Guy Kastler : « Les Amis de la Terre me l’ont proposé en juin. La période électorale était derrière nous, il s’agissait de répondre à une consultation officielle et non plus de rentrer dans un jeu politique que j’avais auparavant refusé. Il n’y avait alors pas d’autres représentants des agriculteurs que la FNSEA dans les groupes de travail du Grenelle sur les modes de production et de consommation durables. Dans ce contexte, j’ai accepté, avec un objectif double : aller le plus loin possible sur un certain nombre de dossiers - semences et OGM notamment - et aider les milieux environnementaux à une prise de conscience sur l’agriculture.
LCB : Quelle est l’ambiance au sein des groupes de travail ? Peut-on aborder tous les sujets ?G.K. : Les choses sont dites correctement dans l’ensemble. La nouveauté a été d’élargir la représentation de la société civile - syndicats et entreprises jusqu’ici - à un nouveau collège, celui des ONG environnementales. Dans le Grenelle, ce sont ces dernières qui font des propositions, avec une certaine concurrence, des tensions entre l’Alliance et FNE pour : chacune souhaite devenir l’interlocuteur privilégié unique de l’Etat.
La volonté d’apparaître comme un négociateur institutionnalisé de cette mise en scène politique et non en simple représentant de la société civile pousse certains représentants de FNE à rentrer dans les compromis avant même de commencer à débattre.
En face, les lobbyings sont plus sur la défensive de façon à empêcher tout consensus.
Pour eux, ils savent que les principales négociations se déroulent à l’extérieur, directement avec l’Etat.
C’est ainsi que courant juillet, une réunion s’est tenue au ministère de l’Agriculture mobilisant l’ensemble des représentants de l’agriculture au Grenelle (syndicats, Etat...) organisations agricoles. L’idée : éviter que le Grenelle ne débouche sur des mesures contraignantes.
C’est là qu’il a été affirmé décidé que certains dossiers, tels que la PAC, ne seraient pas discutés. Et à ce jour, ils ne l’ont pas été ! Or, la PAC est la première cause des dégâts environnementaux de l’agriculture moderne, rien ne changera qu’à la marge si elle n’est pas modifiée. Le ministère refusait également. Il a été demandé de refuser tout débat transversal : celui des OGM a été maintenu, mais nous avons perdu sur les agrocarburants.
LCB : Que s’est-il passé sur cette question ?
G.K. : Nous n’obtiendrons pas de moratoire sur les agrocarburants industriels, même si leur bilan énergétique est négatif. Ils dispersent un nuage de peinture verte sur la poursuite du gaspillage énergétique auquel on ne touche pas. Ils entraînent l’augmentation de l’effet de serre et élèvent le prix des céréales. Les subventions qui leurs sont accordées justifient la suppression des stocks alimentaires et des politiques de maîtrise des marchés. Le surcoût de l’alimentation animale augmentera ce qui accélérera la délocalisation des la productions animales ovine européenne -et bientôt bovine- dans les pays du Sud. Ces pays, contraints par la dette, renoncent à leurs cultures vivrières au profit de champs destinés à nourrir nos animaux ou à faire du carburant pour nos 4x4 et sont dépendants pour se nourrir des surplus agricoles occidentaux, de plus en plus chers. Au lieu de développer les productions locales alternatives (biogaz, huile végétale brutes...) qui sont les seules à avoir un bilan énergétique, financier et social positif, les pays riches perfectionnent ainsi leur arme alimentaire.
LCB : Et dans les autres domaines - OGM, pesticides - peut-on attendre des mesures concrètes ?
G.K. : Sur les OGM, le moratoire est à l’ordre du jour, mais on ne touche pas au monopole de l’industrie semencière qui interdit les semences paysannes et traditionnelles, et envisageable (voir encadré). La biodiversité reste un slogan pour quelques plantes et animaux sauvages pendant qu’on continue à détruire la biodiversité « domestique » entretenue par les paysans dans leurs champs, alors qu’elle seule est apte à s’adapter aux changements climatiques en cours. Mais sur les pesticides, la FNSEA accepte de dire qu’il faudrait en réduire l’utilisation, mais bloque tout engagement chiffré. Elle accepte de réduire l’utilisation des pesticides mais elle cible une certification qualification qui reprendrait l’agriculture raisonnée sous l’appellation « haute efficacité performance environnementale » (HPEE). La restauration collective bio sera recommandée, mais pas financée par la PAC, et les barrières normatives ou sanitaires qui interdisent son développement à partir des productions locales sont maintenues. Malgré les louanges qui lui sont accordées, la bio n’aura droit qu’au marché pour se développer, sans aucune correction des distorsions de concurrence qui laissent l’agriculture chimique facturer aux contribuables ses dégâts environnementaux, sanitaires et sociaux.
LCB : On est donc bien loin des enjeux affichés publiquement par le gouvernement ?
G.K. : Tout dépend de quels enjeux on parle. Des enjeux pour qui ? Le Grenelle va rendre obligatoire une requalification des exploitations agricoles, ce qui nécessitera des investissements inaccessibles aux petits agriculteurs diversifiés.
Dans le domaine du réchauffement climatique, on va justifier des agrocarburants (qui contribuent à le renforcer) ou il est prévu un plan de rénovation de l’habitat qui ne pourra pas être financé par une majorité de citoyens si aucune mesure sociale n’accompagne ce plan, une majorité de citoyens ne pourront le financer. C’est donc le gouvernement qui est ici à la hauteur de ses propres enjeux.
L’écologie est devenue un outil au service des bénéfices des entreprises et de l’exclusion sociale et la relance de l’économie.
Il ne faut pas être naïf quand on va dans ce genre de réunions. L’Etat vise à instrumentaliser les ONG pour faire du business économique. Faire prendre conscience de cette manipulation est aussi ce qui m’a incité à intégrer les réunions de travail du Grenelle. »
Propos recueillis par Sophie Chapelle

mercredi 19 septembre 2007

Charles Jourdan pillé par les financiers

Jourdan ouvre ses portes
Porte ouverte mercredi 19 septembre de 10h à 11h50 et de 14h à 16h de l'entreprise Charles Jourdan organisé par les salarié(e)s. Visites des ateliers, du musée de l'entreprise, des méthodes, et en discution avec la direction: un bon de reduction de 30% dans les magasins Fanal et Mossant à Romans sur Isère pour tous les visiteurs , Transmettez à toutes vos connaissances merci à tous bises
Martine le Goff

Quel avenir attend le fabricant de chaussures de Romans-sur-Isère (Drôme) ? Un comité d'entreprise extraordinaire s'est réuni jeudi matin afin d'aborder le projet de réorganisation de la production. Charles Jourdan, repris en 2005 par Avendis Capital, connaît toujours d'importantes difficultés financières avec 2 millions d'euros de dettes. (Quotidien des Usines du 22/05/2007). Le site n'emploie plus aujourd'hui que 220 personnes contre 400 deux ans auparavant.Depuis la reprise, quatre présidents se sont succédés à la tête de la société. Les objectifs de chiffres d'affaire ne sont même pas tenus (12 millions d'euros contre une prévision de 22 millions d'euros en 2006). La direction aurait confirmé l'étude d'un projet d'externalisation de la production. Les représentants du personnel ont donc de quoi s'inquiéter, d'autant que, début août, le syndicat FO dénonçait un projet de licenciements de 90 salariés.Le tribunal de commerce de Romans devrait se prononcer le 12 septembre, après quatre mois d'enquête sur la gestion de Charles Jourdan.

archives

Qui êtes-vous ?

paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.