Blog sur la production de framboises biologiques avec une méthode utilisant les "mauvaises herbes" comme engrais-paillage. la technique est une amélioraion du BRF:"Bois,Rameaux Fragmentés". elle nécéssite très peu de matériel donc très peu d'investissement; elle ne nécéssite pas non plus de travail de force style bêchage ou passage de motoculteur. en double-cliquant sur les photos,vous verrez mieux les détails. pour laisser un commentaire, choisir l'identité anonyme.

lundi 31 mars 2008

extrait d'un article déjà paru sur le blog.

cet été,il n'y a eu aucun contrôle surprise des producteurs de tomates bios.
pas vu,pas pris.
mais le consommateur dans cette histoire?il en pense quoi?

la rêglementation Européenne va changer en 2009.
à croire que les produits chimiques ne polluent plus...

vrai ou faux bio?
pour moi,il y a 2 sortes d'agricuteurs bio.les paysans bio et les exploitants bios.tout le monde n'a pas triché mais certains qui ont choisi la monocuture ont pris des risques démesurés...ce qui me gêne c'est que ce sont les tricheurs qui s'en sortent financièrement:j'ai vu des tomates "bien protégées" vendues pour des bios à plus de 6 euros le kilo.bien-sûr les consommateurs ne vont pas mourrir mais les producteurs qui ont choisi cette année de tricher vont avoir du mal à revenir en arrière pour retrouver une éthique ...j'ai une dent contre les organismes certificateurs sensés protéger le consommateur mais qui ont tout intérêt à ne pas parler de la triche parce que ça revient à scier la branche sur laquelle ils sont assis:les tricheurs le savent bien,malheureusement.

La viticulture bio mise en échec par le mildiou et un été maussade
LE MONDE 03.09.07 15h00 • Mis à jour le 03.09.07 15h00
Températures douces, pluies abondantes à partir de mai... les conditions météorologiques de 2007 ont fait apparaître dans les vignes, ainsi que sur les tomates et les pommes de terre, un mildiou particulièrement ravageur, que viticulteurs et maraîchers bio ont eu beaucoup de mal à maîtriser.
Au point que certains ont dû se résigner, pour assurer leur revenu, à traiter leurs vignes contre ce champignon avec des produits chimiques de synthèse,
une pratique strictement interdite par la réglementation européenne sur l'agriculture biologique, car elle pollue les sols.

En quinze ans, "je n'ai jamais, quelles que soient les difficultés, utilisé un produit qui ne soit biologique", a écrit, en juillet, un viticulteur dans une lettre ouverte au président d'Ecocert, l'organisme qui délivre les certificats d'agriculture biologique. En haut à gauche de sa missive, ce Bordelais bien connu pour son engagement pour la viticulture bio, a inscrit : "objet : retrait de la certification". Puis il informe que, "dans une situation aussi sensible, où l'éventualité d'une perte totale de récolte se posait directement, seule l'application d'un produit non autorisé (lui) permettait de sauver (sa) récolte". Sa décision est lourde de sens : sa production va être déclassée, et il lui faudra désormais trois ans, s'il le souhaite, pour convertir de nouveau son vignoble à l'agriculture biologique.
Selon Ecocert, quelques agriculteurs bio ("moins d'une dizaine"), uniquement des viticulteurs, se sont résignés à prendre cette douloureuse décision cet été, mais d'autres ont préféré perdre tout ou partie de leur récolte annuelle et rester en bio.
"Beaucoup de gens nous ont alertés sur les attaques fongiques auxquelles ils étaient confrontés. Ceux qui ont traité juste au bon moment s'en sont sortis, pour les autres, les traitements utilisés en bio n'ont pas été efficaces", explique Antoine Faure, responsable de la certification chez Ecocert. L'organisme a décidé de réaliser 40 % de contrôles supplémentaires pour vérifier qu'il n'y avait pas eu, à son insu, de traitements chimiques dans les vignobles bio.
Ceux qui cèdent à la tentation sont rares : une vingtaine de cas par an, sur 8 000 producteurs bio, précise M. Faure, ajoutant que les viticulteurs non bio "ont dû utiliser beaucoup de pesticides" pour cette récolte.PAS DE TRAITEMENT CURATIFFace aux attaques de mildiou, les agriculteurs bio ne peuvent avoir recours qu'aux moyens de lutte préventifs, et à aucun traitement curatif. Ils sont autorisés, selon la réglementation européenne, à utiliser quelques produits, principalement le sulfate de cuivre, plus communément appelé "bouillie bordelaise", avec lequel ils traitent fréquemment leur vigne, tout comme les viticulteurs conventionnels.
Si le produit est naturel, il n'est pas totalement inoffensif : son utilisation en bio est donc limitée, afin de préserver la vie du sol, à 6 kilos de cuivre-métal par hectare, sur une moyenne de cinq ans.
Cette année, beaucoup auront poussé jusqu'à 8, voire 10 kilos, traitant exceptionnellement chaque semaine en juillet et en août sans toujours que cela suffise à sauver leur récolte.
"Une fois que les taches sont là, la maladie est difficile à stopper en bio. On y a donc moins droit à l'erreur qu'en agriculture conventionnelle", explique Monique Jonis, chargée des fruits et légumes et de la viticulture à l'Institut technique de l'agriculture biologique (ITAB). "C'était particulièrement dur cette année", ajoute-t-elle, rappelant, que comme le mildiou est arrivé tardivement en Europe, au XIXe siècle, les cépages n'ont pas de moyens de défense naturels contre lui.Certains viticulteurs bio réclament que l'accent soit mis davantage sur la recherche, et non seulement sur les normes et les contrôles, pour permettre à ceux qui font le choix d'une agriculture plus respectueuse de l'environnement d'être moins démunis face au champignon. Sur 840 000 hectares de vignes en France, 20 000 ont été convertis au bio, un chiffre en progression de 40 % sur cinq ans.La virulence du champignon, cette année, aura mis en exergue la technicité que demande ce mode de production. "Ce n'est pas une agriculture d'arrière-garde, bien au contraire. Ce sont les meilleurs en conventionnel qui se mettent en bio, car cela demande un professionnalisme qui n'est pas à la portée de tous", plaide Antoine Faure.
Avec les traitements préventifs, la disponibilité doit aussi être supérieure : "J'ai été trop absent", raconte le président de la Fédération nationale de l'agriculture biologique, Henri Thépaut, maraîcher en Bretagne. "Ma production de pommes de terre de conservation sera égale à zéro, mais d'autres, plus présents et techniciens que moi, auront réussi à en faire tout de même", conclut-il.
Laetitia Clavreul
Article paru dans l'édition du 04.09.07.

pour comprendre la différence entre ma position et celle de Papounet

Nouveau rêglement Européen de l'agriculture biologique:
sa caractéristique majeure:
si un produit biologique n'est pas disponible,les possibilités de dérogation sont facilitées.
en clair:vous pouvez traiter chimiquement la culture et qualifier votre produit de bio si votre coop d'approvisionnement vous couvre...


Agriculture biologique : les jeux sont faits depuis longtemps
Monsieur Sarkozy ne craint pas les paradoxes : alors qu’il annonçait en mai dernier, en lançant le processus du « Grenelle de l’environnement », son engagement à ne pas prendre de décision importante concernant l’environnement avant la fin du dispositif, la représentante de la France n’a pas hésité en juin à voter en faveur du nouveau règlement européen de l’agriculture biologique proposé par la Commission, au mépris des propositions du Parlement européen et de la mobilisation des associations.
Une réglementation déplorable, qui dénature la bio et ouvre un boulevard aux productions industrielles.
Un exemple funeste pour le Grenelle de l’environnement ?Lorsque le Conseil des ministres européens de l’agriculture et de la pêche des 11 et le 12 juin 2007 a adopté le nouveau Règlement de l’agriculture biologique (applicable à partir de 2009) proposé par la Commission européenne, seuls quatre pays ont voté contre : la Belgique, l’Italie, la Hongrie et la Grèce, Christine Lagarde, alors ministre de l’agriculture du gouvernement français ayant voté pour.
On a pu se féliciter que certains éléments des versions précédentes proposées par la Commission européenne aient été évincés, grâce à l’intervention du Parlement européen et à la mobilisation des acteurs professionnels et associatifs. Cependant, d’autres aspects sont beaucoup moins réjouissants.Tout en confirmant l’interdiction des OGM en production biologique, le nouveau règlement autorise ainsi 0,9% d’OGM dans les produits issus de l’agriculture biologique, en prétendant « protéger les producteurs contre des contaminations accidentelles d’OGM ». De fait, il permet surtout d’entériner à la fois le soutien aux OGM et l’irréversibilité de leur contamination ; une tolérance bien commode pour contrer les arguments de ceux qui réclament l’application du principe de précaution et un moratoire sur les OGM !
En outre, le nouveau règlement renforce l’approche du contrôle fondée sur les risques et prévoit des critères précis et complets pour l’autorisation d’intrants (engrais, pesticides, additifs, ...) en agriculture biologique ainsi que l’inscription des substances autorisées sur des listes restrictives.

Ces dispositions accompagnent la mise en place du contrôle des « points à risque », en référence au « paquet hygiène » et au système HACCP, qui se substitue progressivement à l’obligation de moyens pour l’agriculture biologique.

Ce système contraindra les producteurs à multiplier les analyses et l’achat d’intrants, de matières premières et autres matériels officiellement « sécurisés », pour un coût financier pénalisant en particulier les plus petits opérateurs, excluant les substances naturelles, les semences traditionnelles et les animaux de renouvellement bio non homologables dans le cadre juridique actuel, et favorisant ainsi les dérogations, voire les obligations d’utilisation de produits chimiques de synthèse.

Il faut encore savoir que le nouveau règlement prévoit aussi des dérogations permettant potentiellement d’utiliser des substances chimiques, dont certains pesticides de synthèse, et des intrants issus d’OGM : si un produit biologique n’est pas disponible, les possibilités de dérogations sont facilitées.

Le système d’étiquetage, quant à lui, devient moins strict et permettra de faire apparaître des composants bio dans la liste des ingrédients, même si le produit est majoritairement conventionnel.
Par ailleurs, le nouveau règlement rend obligatoire le logo de l’Union européenne pour les produits biologiques d’origine communautaire, « afin de promouvoir le « concept commun » du mode de production biologique », et établit un nouveau régime permanent d’importation qui permettra aux pays tiers d’exporter vers les marchés de l’Union européenne dans des conditions identiques ou équivalentes à celles des producteurs du marché intérieur ; pourtant, le contrôle et la certification de ces produits posent des problèmes.
Et, si les cahiers des charges privés restent autorisés, les normes nationales (comme celles qui régissent le label AB), plus strictes et plus adaptées aux régions que le nouveau cahier des charges européen, ne sont plus permises, les vidant ainsi de leur sens.
Tous ces éléments ne peuvent que contribuer à marginaliser des modes de production biologique aux critères plus rigoureux, fondés sur l’utilisation de procédés et substances naturels (au lieu d’intrants commercialisés [1] ), ainsi que les plus petites exploitations.
En réalité, cette politique publique, qui programme la réduction des critères de l’agriculture biologique, ouvre la voie à davantage de productions industrielles de grande échelle et d’importations pour l’agriculture biologique,et pousse ainsi les acteurs professionnels à renforcer ou initier des démarches de marque et de certification privées, pour pallier les insuffisances des normes publiques et assurer aux consommateurs un approvisionnement en produits biologiques de qualité.

On ne peut que s’interroger sur les raisons (ou les pressions) qui ont pu conduire des fonctionnaires européens à produire et soutenir un tel projet, et les représentants des gouvernements à voter pour ce règlement.
En réalité, il s’agit d’une logique de gestion du risque sanitaire calibrée sur les conditions de production industrielle, qui prévaut de plus en plus sur la qualité nutritionnelle et sanitaire des aliments, et qui sert les intérêts des industries agrochimiques et agroalimentaires.

Les constructeurs automobiles, par exemple, peuvent aussi trouver un intérêt à un « assouplissement » des normes, pour que puissent mieux se troquer, dans les grandes négociations internationales, exportations d’automobiles contre importations de produits alimentaires.
Il n’est donc pas surprenant que les nouvelles marques de produits bio fleurissent depuis quelques années chez les multinationales de la distribution et de la production, appâtées par un marché croissant et probablement aussi la perspective d’une réglementation « plus souple ».Ainsi par exemple chez Danone. Quand cette firme avait finalement, après des années, abandonné l’appellation « BIO » pour une de ses gammes de yaourts qui n’avait rien de bio, on avait pu croire au succès - certes tardif - du harcèlement des professionnels de la bio et des associations auprès de Danone et des institutions. Mais Danone, leader mondial des produits laitiers frais, préparait surtout sa reconversion, manifestée à l’automne 2006 avec le lancement d’une nouvelle marque de produits bio (« les deux vaches ») à travers la filiale française de l’entreprise nord-américaine Stonyfield (fraîchement rachetée), premier producteur mondial de produits laitiers frais organiques et quatrième marque de yaourts aux Etats-Unis. Une reconversion vertueuse ? Questionnée par quatre associations [2] sur sa campagne vers les consommateurs au printemps 2007, leur proposant d’interpeller les candidats aux élections en France pour leur demander de favoriser le développement de l’agriculture biologique - mais sans évoquer les dangers de la réforme en cours du règlement européen - Stonyfield avait répondu ne pas avoir souhaité « complexifier » l’information vers les consommateurs (et Danone n’avait manifestement pas jugé utile de s’exprimer). Dans l’introduction - résolument optimiste et autosatisfaite - de sa dernière lettre d’information électronique [3] (octobre 2007), la firme se félicite de s’être « invitée dans la campagne présidentielle », sans mentionner aucunement le nouveau règlement européen. Selon Stonyfield, ses approvisionnements sont aujourd’hui essentiellement régionaux. Mais qu’en sera-t-il dans quelques années, quand la nouvelle marque sera plus solidement implantée sur le marché et dans la tête des consommateurs, et que le nouveau règlement de l’agriculture biologique sera en application ?
A qui profitera le développement de l’agriculture biologique dénaturée ?
Ainsi, pour l’agriculture biologique officielle, il n’y a plus rien à négocier lors du « Grenelle de l’environnement », sinon des aménagements à la marge à travers les « règlements d’application » qui, comme leur nom l’indique, ne pourront que préciser les conditions d’application de la nouvelle réglementation. Le cadre légal, lui, reste fermement posé.
Une belle mascarade !
Véronique Gallais
Action Consommation le 10.10.2007

juste pour montrer à notre papounet jusqu'à où peut aller la REDEFINITION INDUSTRIELLE du BIO

pour prétendre être bio,il suffit de mettre 5% d'agro-carburant dans son réservoir:
ça s'appelle une NORME.
pour imposer le bio industriel,c'est la même chose:il suffit de changer la norme,le rêglement.
c'est ce que l'Europe est en train de faire.
tu prétends que c'est un progrès:
regarde en face où ça a mené avec les carburants "bio",
prouve moi que c'est un progrès,
et surtout explique moi à quel moment les producteurs bio ont été écoutés dans cette histoire,
tu te rappelles?les spécialistes des gérémiades...

il n'y a même pas besoin d'avoir une bonne mémoire,il suffit juste de regarder comment évolue notre monde,aujourd'hui.

Agro ou « bio » carburants : petit precis d’une supercherie mondiale, Green is beautiful, Webmagazine n°5, 25/03/08
Emmanuelle Grundmann

Dimanche 24 fevrier 2008, premier vol commercial « vert » par la compagnie Virgin. Vert ? Vous avez dit vert ? Eh oui ! A partir du moment ou vous mettez dans votre reservoir ne serait-ce que 5% d’agro-carburants, vous pouvez vous targuer d’etre un ecolo en herbe qui oeuvre pour sauver la planete. Ou du moins en apparence. Car, contrairement a ce que l’on voudrait vous faire croire, vous ne roulez pas pour, mais contre votre planete.
En effet, les agro-carburants ne constituent pas une solution pour contrer le rechauffement climatique, pire, ils l’accelerent et accentuent l’insecurite alimentaire.
Ces carburants sont issus de la biomasse vegetale d’ou leur surnom de carburants « verts ». Cependant, si l’idee de depart consistait a transformer des dechets vegetaux, aujourd’hui, les agro-carburants sont issus de plantes cultivees uniquement ou presque a cet effet. Ce surnom verdoyant qui anime notre cote bucolique ravit les industriels car il leur permet de surfer sur une vague ecologiste post-Grenelle et sur le reveil d’une conscience environnementale d’une partie de la population mondiale. Un theme ayant ete repris en coeur par les medias lors du lance­ment de ces agro-carburants, qui se sont largement fait les por­te-paroles de l’industrie automobile et petroliere desireuse de verdir leur image et de tromper un peu plus le potentiel consom­mateur …
Puis de « vert », nous sommes passes a « bio », une maniere de tromper un peu plus avant le consommateur car ces carbu­rants n’ont rien de BIO au sens du label adopte par le Ministere de l’Agriculture francais et par la Commission europeenne. Or, en France, le mot « bio » entre en resonance avec l’agriculture biologique, ce qui est loin d’etre le cas de ces agro-carburants engloutissant de titanesques rations de pesticides et d’engrais sans parler de la pollution associee.
Revenons sur les carburants en eux-memes : il en existe deux types, selon la matiere premiere utilisee et le processus de trans­formation effectue.
- La filiere ethanol pour les vehicules essence : ce sont les su­cres et cereales qui sont utilises et transformes en ethanol puis melanges a de l’essence.
- La filiere des huiles vegetales pour les vehicules diesel : les hui­les vegetales subissent une trans-esterification puis ces EMHV.
- Ethyl Methylique d’Huile Vegetale - sont melanges a du gazole pour obtenir des « biodiesels ».
Ces EMHV sont plus couteux a produire que l’ethanol et de­mandent plus d’apports en energie mais ils sont tres facilement utilisables en remplacement de gazole traditionnel car jusqu’a une incorporation de 30% dans le melange, les moteurs n’ont aucunement besoin d’etre modifies. Cependant, meme l’ethanol de mais, moins gourmand, consomme, pour etre produit, quasi­ment autant d’energies fossiles que l’ethanol classique qu’il veut remplacer. Quel interet donc, si ce n’est d’enrichir un peu plus certaines filieres et industriels ?
Aujourd’hui, l’Europe produit des EMHV essentiellement a partir de colza et les Etats-Unis du bioethanol a partir de mais et de canne a sucre en provenance du Bresil. Cependant, il ne faut pas oublier que ces cultures sont largement engraissees d’engrais et arrosees de pesticides, produits a partir de la filiere du petrole sans parler de la pollution induite par ces substances qui n’ont absolument rien de BIO. Prenons un exemple : pour produire un litre de bioethanol il faut de 3 a 5 litres d’eau utilisee pour l’irriga­tion des cultures. Puis, la production de ce litre de carburant vert produira environ 10 litres d’eaux usagees qui necessiteront pour leur traitement un equivalent energetique de 110 litres de gaz naturel. Vu le cout energetique, ces eaux usagees seront a cout sur relachees dans la nature sans avoir ete traitees, polluant un peu plus les fleuves, rivieres et nappes phreatiques.
De plus, l’Union Europeenne a fixe des objectifs d’incorporation des bio ou agro-carburants a hauteur de 5,75 % d’ici 2010 et 10% d’ici 2020. Or, comme l’explique la chargee de recherche et coordinatrice de programme European Biofuels Policy (EBP) a propos de l’accent mis sur le biodiesel, « un probleme de surface va se poser pour atteindre les objectifs europeens, l’importation d’huile de palme pourrait completer la production europeenne ». En effet, l’Europe devrait utiliser 70% de ses terres agricoles si elle souhaite atteindre ces pourcentages.
Le desastre est d’ores et deja en marche. En effet, l’huile de palme est largement utilisee pour la fabrication de « bio-diesels ». En mars 2006, le biofuel B5 palm oil ou ENVO Diesel (5% d’huile de palme + 95% de diesel) a ete lance en grande pompe en Malaisie, par ailleurs premier producteur mondial d’huile de palme (87% de la deforestation dans ce pays est imputable a l’installation de monocultures de palmiers a huile). La National Biofuel Policy de la Malaysia Palm Oil Board prevoit d’ailleurs d’utiliser cet ENVO Biodiesel dans tous les transports, alors l’in­dustrie mise sur l’exportation pour augmenter encore plus les profits de cette filiere.
Trois immenses raffineries destinees au traitement de l’huile de palme sont en cours de construction en Malaisie. En novembre 2006, la Natural Fuels Australia Ltd a ouvert une grande raffine­rie a Darwin dont l’objectif affiche est de produire 800 millions de litres de biodiesels a partir d’huile de palme debut 2008 et le developpement d’une autre raffinerie cinq fois plus grande est actuellement en projet a Singapour tandis que l’industriel etudie egalement l’implantation de plusieurs autres de ces raffineries a Houston, aux Pays-Bas et en Malaisie. Ceci allant de pair avec la conversion de milliers voire de millions d’hectares supplementaires de forets en monocultures de palmier a huile, en Indonesie, en Afrique mais aussi en Amerique latine comme au Perou ou l’industriel Romero s’est deja implante en rasant plusieurs milliers d’hectares de foret amazo­nienne et ce, bien que les etudes d’impact environnementaux n’aient pas encore ete menees a terme. En Indonesie, d’ici 2020, 98% du couvert forestier aura disparu pour faire place essen­tiellement a des monocultures de palmier a huile, s’etendant a perte de vue.
L’huile de palme, issue de la destruction des forets tropicales, est deja arrivee sur le marche Europeen. Ainsi, la demande des Pays-Bas est actuellement de 400 000 tonnes uniquement pour la production d’electricite dite « verte », une supercherie de plus dans le domaine energeti­que ! Diverses centrales de production electriques par exemple fonctionnent a l’huile de palme comme BIOX bv qui fut neanmoins recemment obligee sous la pression du public hollandais de temperer ses ardeurs. BIOX bv s’investit egalement dans la production de biodiesel, un projet mene en partenariat avec Unimills, une filiale de la compagnie Malaise « Golden Hope Plantations ». Quelle cruelle ironie dans ce nom lorsqu’on connait le desastre environnemental et social sous-jacent a la filiere de l’huile de palme ! En Allemagne, plus d’un millier de stations services vendaient du biodiesel en mars 2007, cependant, face aux constats et rapports dŽemontrant l’impact terrible de la production d’huile de palme sur la deforestation et le rechauf­fement climatique, l’Allemagne a decide de moderer ses ardeurs et n’importera plus d’huile de palme tant que les pays producteurs ne pourront certifier que cette derniere est produite de maniere « ecologique ».
L’huile de palme, c’est un rendement de 500t/km2/an, qui necessite une importante main d’oeuvre pour la recolte des noix de palme, se pratiquant a la main. C’est donc une filiere viable dans des pays ou la main d’oeuvre est tres peu onereuse, taillable et corveable a merci. Ultime menace sur l’environnement, dans un souci de productivite (au vu des objectifs de l’Union Europeenne notamment), M. Chandran, directeur de l’association malaisienne pour l’huile de palme a declare en 2001 que la priorite residait aujourd’hui dans le developpement de palmiers transgeniques et ce, dans le but d’ameliorer la qualite de l’huile, d’augmenter la production et de diminuer la taille des arbres pour faciliter la recolte. Les etudes sont en cours. Une aubaine pour les grosses multinationales agro-alimentaires !
Enfin, penser que l’Europe se contentera de sa propre production d’oleagineux ou de sucres et cereales, c’est se voiler la face. Depuis 2005, l’Europe importe deja de l’huile de palme (bien plus rentable par ailleurs) et de l’huile de soja (dont les monocultures sont egalement issues d’une vaste deforestation de la foret amazonienne, notamment dans l’etat du Mato Grosso) pour produire une partie du biodiesel consomme, sans parler du bioethanol fabrique a partir de mais ou de canne a sucre plebiscite par le president bresilien Lula.
Ultime coup de couteau dans le dos de l’ecologie et de la preservation de l’environnement, ce communique de presse du 26 septembre 2006 dans lequel Thierry Breton, ministre de l’Eco­nomie, des Finances et de l’Industrie s’etait engage sans reserve pour le lancement en France, des 2007, de l’E85 (l’ethanol massivement utilise au Bresil, ou il est issu de la transformation de la canne a sucre), premier carburant de l’apres petrole. Que ceux qui doutaient de la sensibilite ecologique du gouvernement precedent et de l’equipe actuelle soient rassures : bientot, nous roulerons tous a l’ethanol et au biodiesel, pour preserver notre environnement. Quelle ignoble supercherie !
Car aux problemes environnementaux se superposent egalement un grave probleme humain. En effet, pour remplir en bioethanol le reservoir d’un gros 4x4, de ceux que l’on voit fleurir partout en Europe ces dernieres annees, il ne faut pas moins que l’equivalent de 200 kg de mais, autant de calories necessaires pour nourrir une personne pendant une annee entiere. Or, les terres agricoles ne sont pas extensibles a l’infini et le boom des agro-carburants a induit une flambee du prix des denrees alimentaires et donc egalement une hausse de l’insecurite alimentaire. Au Mexique, le prix de la tortilla a plus que double en 2006 suite a une tres forte demande d’ethanol a base de mais emanant notamment des Etats-Unis. Si l’ethanol est fabrique a base de mais jaune et la tortilla a base de mais blanc, cette demande accrue a entraine une penurie en mais jaune et les Etats-Unis se sont alors rabattus sur le mais blanc laissant les mexicains sans matiere premiere pour leur nourriture de base ; la tortilla.
La FAO estime que le prix des denrees alimentaires de base augmentera de 2 a 33% d’ici 2010, autant dire que nous sommes en plein dans ce schema... Et de 26 a 135% d’ici 2020. Or, chaque fois que le cout de la nourriture augmente d’1% seulement, ce sont environ 16 millions de personnes qui tombent dans l’insecurite alimentaire.
Plebisciter les agro-carburants, c’est ouvrir un peu plus grand la porte aux OGM, aux pesticides et participer au rechauffement clima­tique a travers une acceleration sans precedent de la deforestation en zone tropicale.
Au-dela de la supercherie climatique, ces agro-carburants constituent egalement un veritable crime contre l’humanite car leur expansion va priver de plus en plus de gens de leurs ressources alimentaires de base, entrainant au mieux des carences et au pire des famines. Les adopter, c’est egalement cautionner d’autres atteintes faites aux droits de l’homme et a ce nouvel esclavage mis en place au sein des immenses plantations de palmier a huile, de soja ou de canne a sucre, sans oublier les graves atteintes aux droits des peuples autochtones chasses de leurs terres ancestrales, ces dernieres etant convoitees par les industriels pour etendre les titanesques monocultures.
Ces agro-carburants ne representent finalement qu’un leurre permettant aux pays du Nord de continuer a gaspiller les reserves et l’atmosphere de la planete, au detriment des pays du Sud…
Lire l’excellent livre-enquete de Fabrice Nicolino La faim, la bagnole, le ble et nous : une denonciation des biocarburants paru chez Fayard (2007)
<http://www.green-is-beautiful.com.fr/IMG/pdf_green-is-beautiful-webmagazine-n5.pdf>

mercredi 26 mars 2008

l'UE compte identifier les bénéficiaires des subventions agricoles

Papounet,parfois les sempiternelles gérémiades envers les pouvoirs publics peuvent apporter un peu de JUSTICE:

L’UE compte identifier les beneficiaires de l’aide agricole, EurActiv, 20/03/08

Des l’annee prochaine, les Etats membres devront publier une liste de tous les beneficiaires des subventions agricoles europeennes, ainsi que les details complets des montants recus.
Cette initiative vise a mettre un terme au traditionnel secret autour des destinataires du plus gros fonds europeen.
Selon un nouveau reglement adopte par la Commission le 19 mars, les donnees devront etre publiees sur des sites Internet specifiques geres au niveau national d’ici le 30 avril 2009, afin de permettre au public de surveiller comment sont depenses les 55 milliards d’euros du budget europeen de la Politique agricole commune.
La Commission creera egalement son propre site web comportant des liens vers les differents sites nationaux. Les informations relatives aux montants seront divisees entre les aides versees en paiement direct ou en autres mesures d’aides, notamment dans le cadre du fonds de developpement rural.
« Il s'agit de l'argent des contribuables; il est donc tres important que les citoyens sachent comment il est depense», a declare la commissaire europeenne a l’Agriculture et au developpement rural, Mariann Fischer Boel.

Cette mesure, annoncee a l’origine en octobre 2006, est un des piliers principaux de l’initiative plus vaste de la Commission sur la transparence (lire notre LinksDossier), qui exige notamment que tous les fonds debourses sous son controle direct soient immediatement publies.

Mais l’idee est egalement de garantir un meilleur controle de l’efficacite des aides attribuees aux agriculteurs europeens, dans un contexte ou certains craignent que de grandes exploitations agricoles ne recoltent des millions d’euros, tandis que les plus petites exploitations, a faible revenu, ne recoivent pratiquement rien.
« La transparence devrait aussi ameliorer la gestion de ces fonds, grace a un controle public renforce de leur utilisation. C'est la seule maniere de garantir un debat eclaire sur l'avenir de la politique agricole commune », a insiste Mme Fischer Boel.
Selon les donnees disponibles, l’ONG Farmsubsidy.org estime que 18% des grandes exploitations agricoles recevront 85% des subventions agricoles de l’UE.
Pour le cofondateur de l’ONG, Jack Thurston, « plus nous parvenons a savoir qui obtient quoi, plus nous constatons a quel point la politique agricole commune est deconnectee des perceptions des Europeens ordinaires qui payent les factures ».
La Commission esperait regler ces desequilibres en soumettant la PAC a un « bilan de sante » complet en mai cette annee grace a des plans preliminaires presentes par la commissaire Fischer Boel fin 2008, suggerant de reduire le montant maximum des subventions accordees aux exploitations agricoles sur une annee donnee. Mais les ministres de l’agriculture des 27 Etats membres ont rejete l’initiative au debut de la semaine (EurActiv 19/03/08).
De nombreux pays restent attaches a la confidentialite qui caracterise traditionnellement les paiements des subventions : jusqu’a present, seuls 14 gouvernements ont choisi de publier tout ou partie des informations concernant les principaux beneficiaires de leurs subventions agricoles en prevision du calendrier.
La premiere reunion du « processus regional europeen » a eu lieu fin fevrier 2008. Elle a determine les questions essentielles en Europe devant etre abordees lors du Forum. Ces questions vont du changement climatique, de l'adaptation aux debats de l’empreinte en eau, de l’empreinte energetique et du developpement des futurs scenarios pour l’approvisionnement en eau. Le financement est egalement est un des sujets prioritaires qui abordera les questions de la privatisation, des strategies de calcul de prix et du commerce. En outre, l’efficacite et le recyclage de l’eau seront discutes dans le cadre des initiatives scientifiques et technologiques liees a l’eau.
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samedi 22 mars 2008

2008 année des toilettes pour sauver des vies

L'ONU proclame 2008 annee des toilettes pour sauver des vies, AFP, 20/03/08

Geneve (AFP) - 16h24 - Plus de 40% de l'humanite n'a pas acces a des toilettes convenables, ont denonce jeudi les Nations unies, qui ont proclame 2008 annee internationale de l'assainissement face a un manque d'hygiene qui tue chaque annee deux millions d'enfants.

"Chaque annee, 15 millions de personnes meurent de maladies infectieuses", a rappele l'assistant directeur general de l'Organisation mondiale de la sante (OMS), David Heymann, a l'occasion de la Journee mondiale de l'eau. "Si nous avions de bonnes infrastructures d'eau et d'assainissement, nous pourrions reduire d'un seul coup ce chiffre de 2 millions, celui des enfants qui meurent des suites de diarrhees", a-t-il estime devant la presse a Geneve.
La question des toilettes est restee negligee trop longtemps dans de nombreux pays, alors qu'elle est cruciale pour la sante publique: selon un recent sondage du British Medical Journal, quelque 11.000 professionnels de la sante ont estime que l'assainissement etait la plus importante avancee medicale obtenue depuis 1840, avant les vaccins et l'anesthesie.
La diarrhee est la deuxieme cause de deces chez l'enfant dans les pays en developpement.
Or, encore a notre epoque, 41% de la population mondiale n'a pas acces a des toilettes "convenables" selon la definition de l'ONU, c'est-a-dire sans contact entre l'homme et les eaux usees.
Outre la sante, l'absence de toilettes a des consequences en matiere de securite: femmes et enfants sont exposes au harcelement ou aux agressions sexuelles s'ils doivent sortir de chez eux la nuit a la recherche d'un petit coin isole.
Consequences aussi en matiere d'education: lorsque dans les ecoles garcons et filles partagent les memes sanitaires, ces dernieres sont souvent obligees de mettre fin a leur scolarite une fois arrivees a la puberte.

Des progres ont ete accomplis au cours des dernieres annees: entre 1990 et 2004, 1,2 milliard de gens ont pu acceder a un assainissement ameliore, mais pres de 2,6 milliards d'humains n'ont toujours pas de toilettes chez eux.
En 2015, ils devraient etre encore 2,4 milliards, alors que l'objectif de developpement du millenaire etait de ramener ce chiffre a 1,8 milliard.
L'education et la reponse aux souhaits des interesses sur le terrain doivent etre desormais a la base du travail des Etats, ont souligne les Nations unies.
"Dans le monde entier, les gouvernements ont suivi de mauvaises approches", observe Jon Lane, directeur executif du Conseil de concertation pour l'approvisionnement en eau et l'assainissement. Par dirigisme, "ils ont construit des toilettes pour des gens qui n'en voulaient pas et les ont transformees en garages a velos ou en etables".
Le debat sur la privatisation des services d'assainissement a egalement fait perdre beaucoup de temps, a-t-il estime.
"Les multinationales qui etaient censees investir dans le secteur des services publics ne viennent pas dans les pays en developpement tout simplement parce qu'elles ont des imperatifs de rentabilite", a souligne M. Lane.

Au total, l'OMS a calcule que depenser un dollar dans l'assainissement permet d'en recuperer 9,1 en moyenne. La flambee de cholera au Perou en 1991 a ainsi coute 800 millions de dollars, soit beaucoup plus que les sommes qui auraient suffi a ameliorer l'assainissement des bidonvilles et eviter une telle epidemie.
<http://www.tv5.org/TV5Site/info/article-L_ONU_proclame_2008_annee_des_toilettes_pour_sauver_des_vies.htm?idrub=14&xml=newsmlmmd.fc539fb55e0f55c9fbc6eab49bd5f4ca.241.xml>

mardi 18 mars 2008

le bio-industriel nous a TUER

j'ai eu une discussion avec un autre paysan bio qui arrête.
je ne suis pas d'accord avec lui quand il dit qu'on ignorait la menace.

j'ai retrouvé un texte qui m'avait alerté:

les représentants du bio ont minimisé le problème et ils se sont fait baiser par le marché et les politiques qui lui offrent sa toute puissance.


Réinventer les circuits courts : une nécessité pour la bio
article paru dans la revue Fruits Oubliés n° 4-02et dans la revue Nature et Progrès (Hiver 2002)

Offrir une nourriture saine ou approvisionner le marché ?
Voilà un choix bien contradictoire qui se pose quotidiennement aux producteurs de fruits et légumes bio. Le système économique libéral auquel elle s’abreuve parfois n’est-il pas intrinsèquement l’ennemi d’une bio cohérente, et pourquoi ?
Comment la bio peut-elle être une alternative au marché, au lieu d’être prisonnière du marché…

"Croissance, désigne pour l'Afrique un processus de création de richesses au détriment des pauvres et de l'environnement" Aminata Traoré "le viol de l'imaginaire" éditions Actes Sud.

Cette constatation s'applique, dans le sud de la France, à la production des fruits et légumes bio. Accroître la production, pour répondre à la "demande du marché", signifie le plus souvent conquête de nouveaux débouchés par la baisse des coûts de productions : concurrence oblige ! Cela ne peut se faire qu'au détriment des conditions sociales.
La recherche d'une plus grande productivité se réalisant, elle, au détriment de l'environnement, de l'équilibre des écosystèmes, de la qualité nutritionnelle du produit offert et d'une plus grande dépendance vis à vis de technologies échappant de plus en plus au savoir-faire des paysans.

Le bio-intensif est un paradoxe inacceptable.

Le productivisme entraîne une baisse de qualité qui provient de :
- la production (variété hâtive, gros calibre, plus d'intrant et d'eau, moins de soleil, moins de réserve nutritive)
- la conservation (variété résistante, coloration et cueillette avant maturité, blocage de la maturation par le froid…)
- et la commercialisation (variété supportant les chocs et les trajets de plus en plus lointain, chaîne du froid, mise sous emballage plastique, voire en atmosphère contrôlée…)
Au final, un fruit ou un légume que l'on a cueilli avant maturité et dont on bloque les processus naturels de maturation (parfois même la variété a été sélectionnée à ce seul effet), perd ses éléments nutritifs et gustatifs.
On obtient un produit commercial de bonne présentation mais sans valeur alimentaire et le plus souvent sans goût.
Et l'on s'étonne d'une baisse de la consommation en frais !
Il faut avoir goûté des "goldens bio" vendues vertes en barquette sous film plastique en grande surface, pour se convaincre de l'impasse de cette filière mise en lumière par l'enquête de Patrick Herman dans le n°37 de la revue "Nature & Progrès".

Comment ne pourrait–on pas faire un rapprochement entre cette agriculture qui nous donne des aliments dénaturés et la grande industrie pharmaceutique qui nous propose des compléments alimentaires ?

Les causes de la crise : l'export et l'alignement sur le marché
Par des aides et incitations à l'investissement technologique - dont on connaît par ailleurs les conséquences en terme d'asservissement aux firmes agroalimentaires et de dépendance aux banquiers - on a favorisé dans la filière bio l'illusion de l'export.

En effet, l'export exige des volumes de production plus élevés, une régularité d'approvisionnement que ne permet qu'une surproduction structurelle et une organisation du marché centralisée, échappant au contrôle des producteurs (les fameuses O.P. imposées par la PAC).

L'augmentation de la productivité et la surproduction chronique, accompagnées bien sûr d'aides publiques, favorisent l'augmentation de l'offre et donc la baisse du prix de vente. Mais tirer les prix vers le bas affecte l’ensemble des producteurs, même ceux qui ne pratiquent pas l'export ;Quant à l'investissement technologique, il induit, lui, la concentration et la disparition des petits paysans qui n'ont pas su ou pu faire le "bon choix" imposé.

Évidemment, le libéralisme ne s'accommode d'aucun marché captif, après l'embellie - "l'eldorado" qui avait déjà détruit les filières locales et les marchés de proximité, et avait aussi déstabilisé les producteurs du nord de la France (Granny Smith, primeurs…) mais aussi ceux de Belgique et d'Allemagne - arrive maintenant la concurrence des Pays encore plus au sud.
Car plus de soleil entraîne de meilleurs rendements.
Et comme l'ex-pays colonisateur (la France) a détruit l'économie traditionnelle, mis ces pays "indépendants" sous la tutelle de l'ancien maître, et maintenu ainsi une main d'œuvre à très faible coût, il suffit de maîtriser le prix des transports, par la déréglementation sociale et le contrôle des produits pétroliers, pour que le tour soit joué et la filière bio à la française en faillite.

"Modèle de vie urbain et de relations sociales" mais aussi modèle industriel de consommation, la grande distribution constitue le second écueil que n'a pas su éviter la filière bio. Parce que la bio a voulu, sous l'emprise du discours dominant, du profit immédiat, jouer le segment, la gondole, le créneau, avec une marge au départ le plus souvent injustifiée par la qualité des produits offerts. Elle subit aujourd'hui le contrecoup de la banalisation de ce qui aurait du rester une alternative de vie, s'inscrivant dans une résistance à la déstructuration des territoires.
Cette alternative, non pas technique mais spirituelle, au modèle dominant, aurait dû construire, avec les consommateurs, des outils de commercialisation cohérents ayant pour toile de fond le maintien de la vie sur une planète en danger.Producteurs et consommateurs devant se réapproprier l'acte essentiel de se nourrir et non pas être les enjeux du marché de la consommation agroalimentaire.
La stratégie de la grande distribution est prioritairement le prix le plus bas alors que la logique de l'agriculture biologique et paysanne est de payer au prix réel, en tenant compte de l'ensemble des coûts techniques, sociaux et environnementaux.
Contradiction impossible, sauf à se résoudre à ne faire que de la technique (et de la mauvaise technique), quitte à entraîner un tassement de la demande, par une baisse de la confiance.
Les consommateurs précurseurs de la bio avaient construit des outils de coopération avec les producteurs : association commune, organisme de contrôle paritaire, structure de vente coopérative producteurs/consommateurs, etc.
Aujourd'hui l'acheteur bio est un acheteur qui, sans réduire son niveau de vie, cherche à répondre à sa préoccupation d'une alimentation saine ; un travail d'éducation, de responsabilisation sociale et environnementale est à opérer par les tenants de la bio. Qu'est ce que la qualité d'un produit ? Qu'est ce que le prix, la saisonnalité des aliments, l'empreinte écologique, l'emballage et les déchets…?La grande distribution n'est alors pas la bonne réponse.

La bio est une alternative à la marchandisation du monde, à la destruction de la vie, au pillage des ressources, elle ne peut utiliser les méthodes du marché capitaliste.

La "bio" industrielle s'y convertira peut être, à nous de la dénoncer, et de démontrer la tromperie.L'échec de cette agriculture est patent ; c'est tant mieux et qu'il s'approfondisse ; à nous de construire un autre modèle de fabrication et d'échanges des aliments. L'alternative est dans un autre mode de développement, un autre mode de pensée, et la technique doit concourir à cette économie de proximité, sobre et autonome, de coopération entre les producteurs et consommateurs.
Consommer moins et autrement
Manger, structure et reconstitue notre corps ; manger, avec les savoir-faire qui s'y rattachent, construit notre identité en lien avec ceux qui nous entourent : manger est source de civilisation ; c’est ce qui nous relie à la nature, à la temporalité, à la terre, aux autres êtres vivants, aux climats et aux saisons. Manger replace l'homme dans son écosystème ; cela nécessite de préparer les aliments et oblige à la transmission et à l'apprentissage, à l'échange et au partage : manger nous apprend l'autonomie et la sociabilité. Mais c’est aussi une source de plaisir et de découverte, d’ouverture à d'autres goûts.L'acte de manger est essentiel à l'individu, cette société qui veut nous transformer en clients, nous dépossède de ces actes primordiaux de maîtrise de notre vie. "Tu es ce que tu manges, la nourriture est la première médecine".
Retrouver la saisonnalité.
Fruits et légumes sont vivants, leurs constituants utiles à l'organisme humain s'accumulent et se transforment dans la phase de mûrissement propre à chaque espèce et variété en fonction du climat et de la nature du sol.
La production bio doit offrir des produits adaptés au terroir dont le cycle de développement est optimal,
cueillis et dont l'évolution physiologique (mûrissement) n'est pas interrompu.
Elle doit éviter les variétés précoces (n'ayant pas emmagasiné suffisamment de réserves) hors saison (culture hors sol et sous serre) ayant dû voyager de façon abusive, au delà de leur durée de vie physiologique.
Cueillis à maturité, les fruits et légumes doivent être consommés rapidement, donc vendus dans des marchés ou points de vente de proximité.
La conservation en frais doit permettre de garder la valeur nutritive et les autres modes de conservation s'opérer sur place, dans les meilleurs délais et des unités artisanales.
Relocaliser l'économie - Développer les marchés de proximité
La production bio doit s'engager activement dans le développement des commerces de proximité, marchés paysans, unités de transformation artisanale, foires aux produits de terroir.
Les coops Bio doivent, avec les producteurs et les associations de consommateurs, devenir un lieu de sensibilisation, de vulgarisation à la saisonnalité des aliments. Leur approvisionnement en produits frais doit se faire par contrat avec les producteurs locaux et non plus par l'intermédiaire de centrales d'achat qui ne permettent pas ce lien entre producteurs et consommateurs.
Le système de commandes d'approvisionnement, panier solidaire, panier paysan, vente directe sur catalogue et commande groupée doit être développé par les associations de la bio.
Dans la restauration, il faut refuser les contraintes sanitaires qui interdisent l'approvisionnement direct hors des normes industrielles de mise en marché.
Simplifier les circuits, réduire le gaspillage et les déchets
La bio doit s'interdire les transports d'aliments non indispensables, en refusant de mettre toute l'année sur le marché tous les produits. Car l'impact écologique, social, culturel de cette demande des consommateurs des pays riches est destructrice des ressources planétaires et des agricultures des pays du Sud.
L'emballage doit être réduit et consigné (ou repris par le producteur). Evidemment la vente de proximité réalisera facilement cette exigence de réduction des nuisances environnementales.
Les consommateurs doivent réapprendre à se rendre chez le paysan producteur, pour connaître sa vie et son métier et aussi pour acheter en quantité les produits de saison ou se conservant.
Renouer avec la diversité, retrouver les usages, relancer la transformation fermière
Les producteurs bio doivent diversifier leur production.
En se spécialisant, ils se retrouvent tributaires des marchés ou des circuits de commercialisation.
La production bio doit s'écarter des marchés spéculatifs (précocité, effet de mode) et s'éloigner des grandes productions sujettes à la fluctuation des coûts et des productions destinées à la transformation industrielle pour, au contraire, proposer une gamme de produit de haute qualité gustative, étalée en saison. Les pommes par exemple, possèdent une diversité variétale qui permet d'obtenir naturellement des fruits à maturité de juin à mars, évidemment en utilisant une dizaine de variétés, différentes pour chaque terroir, à maturité précoce et tardive, se conservant naturellement bien (y compris chez le consommateur).
Ces productions, liées à un terroir (produit identitaire) doivent chacune avoir des usages différents (cru, à cuire, à conserver, à jus…) de façon à offrir multiples usages au consommateur : les pêches à cuire ne sont pas celles à croquer, les tomates à salade sont différentes des tomates à farcir etc. Alors la consommation ne sera pas feu de paille ou déception. Quel consommateur renouvellera l'achat d'une fraise trop dure, d'un abricot sans parfum, d'une châtaigne sans sucre, même bio ? Et il n'est là que question de variété et de maturité.
De plus, la production bio doit impérativement trouver un débouché à la surproduction, aux invendus, aux écarts.Le paysan bio doit être transformateur pour prolonger sa vente, ne rien gaspiller, élargir son offre, être autonome, valoriser son savoir-faire, s'enthousiasmer de la palette des goûts qu'il crée et ainsi fidéliser des consommateurs.
Évidemment, un tel producteur devra limiter sa production, être partie prenante de sa commercialisation, choisir, connaître et aimer son produit, être l'inventeur de son métier. Alors il pourra trouver des consommateurs pour, à ses côtés, défendre le droit à une alimentation saine.
Cette agriculture patrimoniale permettra la réoccupation de territoires à l'abandon ;l'attrait pour un métier créateur donnera le désir à de nombreux jeunes de s'installer autant dans l'agriculture que dans l'artisanat de transformation ou la commercialisation de proximité.
Dans l'immédiat, paysans et artisans bio, coopératives et associations, devant la crise qui attend la bio-industrielle, doivent reprendre le débat sur ce que nourrir veut dire, ce en quoi produire bio consiste et en quoi l'acte de consommer a des conséquences sur la planète.
Le monde émergent de la bio, dans l'euphorie des débuts, a éludé toutes ces questions. La reprise en main par le marché libéral nous permet de le replacer là où il doit être, dans le respect de la vie et de la responsabilité de chacun.
Christian SUNT, Président de l'Association Fruits Oubliés.

le blog d'Axel avec la vidéo.

http://www.e-citizen.tv/wordpress/

la vidéo sur l'éolienne aussi est impressionnante:
à ce propos,on est à la recherche d'un très gros ventilateur "cage d'écureuil",
au moins 1mêtre de long.
si vous connaissez quelqu'un qui vend ça,contactez moi.merci.

dimanche 16 mars 2008

je ne suis plus un vrai paysan


il m'est arrivé une drole d'aventure:
depuis l'âge de 10 ans,j'ai toujours travaillé dans les champs,
pas à petites doses:
j'ai toujours eu une passion pour l'agriculture et déjà enfant j'y consacrais mes vacances;mes mercredis et bien souvent mes week-end.
même étudiant,j'avais trouvé à me loger dans des fermes .
je n'ai jamais été sensible aux brûlures d'orties:comme j'étais piqué tout le temps,je suppose que j'étais immunisé.
le week-end dernier j'ai nettoyé une serre pleine d'orties .
je me sers des tiges d'orties comme activateur de compost sur mon BRF.
j'ai toujours pensé que c'était plus logique de les avoir sur place donc je les ai favorisées...!
je travaille à genoux et sans genouillère.
je ne me suis pas méfié de la douleurs dûe aux orties sur le coup.
mais dès le soir la douleur est devenue tellement forte que pendant 2 jours,je n'ai pas pu dormir.

je suis devenu un paysan qui craint les orties:ça alors!ça craint!
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malgré sa taille le batiment se différencie déjà d'un batiment industriel classique froid

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l'enduit d'AKTERRE



il est composé d'un mélange de terres et un peu de paille finement broyée.
il n'y a pas de chaux donc il est très agréable à mettre en place
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les bottes ont été encastrées entre les piliers


la rainure est découpée à la tronçonneuse
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je n'avais jamais vu de charpente comme celle là,et vous?

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voilà à quoi ressembleront les couches suivantes

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et voilà la couche d'accroche

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un petit coup de tondeuse pour raffraichir les bottes


et tenter de gommer quelques imperfections dans la pose
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la machine à projeter est une LANCY


incroyable efficacité
mais il y a au moins 2 heures de nettoyage quand on finit le chantier.
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un peu de pub

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entre temps,on est intervenus sur le batiment d'AKTERRE à Eymeux


c'est au bord de la A49.
le batiment est réalisé en grosses bottes de paille
la charpente est en rondins
la charpente du toit est en rondins cintrés à l'étuve
le toit sera végétalisé
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la charpente réalisée en DOUGLAS est,à mon avis,magnifique

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le premier hangar de la nouvelle ferme de Cocagne est monté

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déréglement climatique


cette photo a été prise le 2 mars
la ruche était en activité comme en plein été.

les abeilles n'ont plus le droit de se reposer en hiver!
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sous le paillage


quand on gratte un peu ,on trouve une terre grumeuleuse à souhait et pleine de vies.
ce que j'appelle un sol riche.
un sol riche n'a pas besoin d'engrais chimiques
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au sol le paillage donne ça:



je rappelle que vous pouvez double-cliquer sur les photos pour les voir en détail
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du travail pour le broyeur

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après nettoyage et taille des framboisiers



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je laisse tout simplement pousser les mauvaises herbes



pour avoir une échelle de grandeur:
le haut de la structure est à 2 mètres
il y a 1,5 mètres entre chaque arceau
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le BRF au pied des Framboisiers



Où trouve-t-on ces petits morceaux de "bois" ?
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vendredi 14 mars 2008

message d'André qui n'est pas passé dans les commentaires

Pascal
J’ai pas réussi à placer cette réponse à ton blogIl fallait s’identifier et ça a effacé mon premier texte
Le revoici : en substance ce que je voulais voir figurer sur ton site en réponse ou en texte, avec en attaché les articles auxquels mon texte fait référenceAmicalementAndréA Pascal Super ce texte de Jane Goodall : "Chaque bouchée change le monde", Après Niccolino, les PCB dans le Rhône et j'en passe !
-Du coup, ça me décide à écrire en prolongement…sur

Les agrocarburant, le capitalisme vert et la reconquête de notre autonomie de pensée

J'ai écouté Niccolino au salon Primevère sur les agro carburants en IndonésieLe gouvernement donne des concessions à des sociétés capitalistes dans l'immense forêt primitive pour la remplacer par de vastes champs de palmiers à huile destinés à fabriquer de l'agrocarburant.Les brûlis sur d'immenses superficies font de l'Indonésie le troisième producteur mondial de gaz à effet de serre derrière la Chine et les USA. Les populations qui y vivaient depuis des millénaires sont chassés par des nervis gouvernementaux à la solde des sociétés exploitantes : ils exigent des titres de propriété et exhibent des ordres d'expulsion !Elles vont grossir les bidonvilles dans la souffrance infinie des déracinés. La fantastique biodiversité (réservoir de molécules anti cancer entr'autres) de cette forêt primitive est détruite à jamais.Avec elles les chimpanzés perdent leur milieu. Affamés ils dévorent les jeunes pousses de palmier et sont tirés comme des lapins par des gardes. Nos plus proches cousins (nous sommes "le troisieme chimpanze") sont en voie d'extinction rapide. Ce choix des agrocarburants c'est celui de nourrir les voitures (d'abord celle des riches) au détriment de la planète et de la nourriture de milliards de pauvres qui n'ont que la terre pour vivre et qu'on leur vole… Chez nous arrosées de pesticides, mécanisées à outrance donc dévoreuse d'énergie fossile,les cultures destinée à faire des agrocarburants sont destructrices des sols, déjà morts biologiquement à 90 % selon Bourguignon : elles fournissent un alibi à continuer la bagnole au lieu des transports collectifs au temps de l'épuisement du pétrole et de son renchérissement. Par les carburants verts, en fait des nécro carburants, les bagnoles des riches qui roulent avec du diester ou del'éthanol causant la destruction du climat par l'effet de serre (le CO2 des forêts plus le CO2 des bagnoles) et la destruction des cultures vivrières des plus pauvres Le capitalisme repeint ainsi en vert sa fuite en avant toujours aussi productiviste et mortelle, en rien écologique. Comment sauver la planète avec la bagnole, le nucléaire, les OGM en plein champ, les tourteaux de soja OGM destinés aux animaux, la publicité pour la viande, avec les lotissements Borloo dévoreurs de 50 000 ha de bonne terre nourricière par an en France, les 100 000 tonnes de pesticides annuels dans les vignes et les champs…? Comment des associations et partis ont-ils pu accréditer la démarche du système capitaliste en participant au Grenelle de l'environnement en feignant de croire qu'il pouvait s'amender cautionnant une imposture.Seul l'Elysée accréditait les Assos. Exit "Sortir du nucléaire"Pourquoi tant de gens dirigeants de gauche font-ils croire que le capitalisme et son expression politique de proue le sarkozysme pourraient être écolo-compatibles ?Ainsi Voynet ("Mac Do est légitime à parler développement durable"), le PS …ont-ils signé le pacte écologique de Hulot ? (Voir "Les "gestes du jour" de Nicolas Hulot : sommes nous responsables ? André Duny ww.la-cen.org et Sophie Divry "Hulot, l'escroquerie médiatique du siècle)Les classse moyennes protestent contre les effets tout en épargnants la cause : elles sont intégrées au système dont elles profitent tout en rêvant de monter plus haut (épargner la cause car c'est aussi leur cause). Comme elles craignent de descendre plus bas, elles se posent en opposition aux dysfonctionnements (les effets) mais pas à la logique financière qui les fait rêver.La gauche moyenne censée proposer l'alternative au système en fait le légitime par l'alternance sans rien changer aux racines,, brouillant les repères et rendant plus ardue mais aussi plus urgence une reconquête en profondeur de notre autonomie intellectuelle.. Les médias, l'école…et nousEnsuite les mêmes sociétés qui détruisent la planète possèdent les médis, la télé,les journaux la publicité bref le pouvoir de contrôler notre pensée, de nous inciter conjointement à nous laisser aller au bien être de la consommation, du spectacle à la bière, et de ne voir dans ce monde que des problèmes de choix individuels et non d'injustice des structures sociales.C'est sans doute difficile à entendre pour qui défend les services publics (le principe des biens communs) mais il ne sert de rien de masquer les dysfonctionnements réels. Il y a aussi que l'école ne nous a pas appris à penser par nous mêmes, à résister à la paresse des réponses apprises.Car à l'école c'est l'évidence des réponse reçues-apprises qui prime sur l'apprentissage du questionnement, de la recherche, de l'expérimentation. En effet, quoi de plus normal et évident que le cours et la note pour apprendre ? Inconsciemment se réalise dans ces pratiques ordinaires et séculaires un formatage des consciences à la soumission intellectuelle à l'autorité mais aussi à la compétition, préparant "l'individu libre mais libéral d'instinct"
(A.Duny www.la-cen.org )
Bref c'est à l'école qu'on devient perméable à recevoir la pensée unique. Au point que les individus se croient libres justement parce qu'ils ignorent qu'ils sont déterminés à penser selon l'idéologie dominante : "Tu appelleras liberté de réaliser ton désir la soumission à ceux qui te l'ont inspiré " écrit fort justement F Brune dans "Le bonheur conforme"? Ecriture et reconquête de notre autonomie intellectuelle Il nous faut trouver le temps de lire, d'aller aux soirées d'info, de se documenter, de regarder les documentaires explosifs comme ceux de Marie Monique Robin, de Claude Sauter, et surtout de s'engager dans des pratiques sociales alternatives qui permettent de se dégager des évidences et des pressions ambiantes au bonheur conforme, vu qu'on ne peut penser différemment que si on agit différemment ! Mais comment résister aux désirs permanents de bien être ?C'est dans l'écriture (voir Lecture écriture éduc poulaire A Duny www.la-cen.org ) que se construit le mieux l'autonomie intellectuelle avec la valorisation de soi, donc la jubilation de ne plus être dominé par la tyrannie du plaisir immédiat des besoins ni naturels ni,nécessaires !
Devenir autodidactes ?
Pour finir, je suis fasciné par ces autodidactes militants remerciés par le système (chômeurs ou rmistes) qui, n'ayant plus rien à perdre, agissent dans l'alternative radicale, au lieu des compromis boîteux, qui utilisent leur temps à gagner une tout autre culture qu'ils se fabriquent eux-mêmes au lieu d'hériter, paradoxalement plus libres (ou moins formatés) de moins avoir hérité, capables de se remonter la tête en démontant le système…Et c'est avec leur engagement alternatif par l'écriture de blogs ou de médias alternatifs qu'ils se hissent bien au-dessus des héritiers diplômés quant à leur capacité d'autonomie et de raisonnement critique.

Contact :Andre.Duny@wanadoo.fr 06.75.80.05.79 04 75 25 33 79La CEN (Coordination pour la nouvelle éducation populaire Site internet : www.la-cen.orgListe d'échanges : echanges@liste.la-cen.org

mercredi 12 mars 2008

l'ère déshumanisée= l'ère industrielle

"Prenez les premieres chaines de montage des usines Ford, elles ont ete copiees sur le modele des abattoirs. Ce n'est pas par hasard." Henri Ford, selon elle, avait remarque que parcelliser les operations d'ecorchage concentrait les employes sur une activite mecanique – qui leur evitait toute reflexion.
On n'abattait plus des betes, on abattait un travail.
Sans etat d'ame.
En appliquant ces methodes aux humains, Henri Ford a inaugure les "temps modernes" decrits par Chaplin.
L'ere industrielle qui a deshumanise le travail – et le travailleur.

la nourriture INDUSTRIELLE et Jane Gooddall

Jane Goodall : "Chaque bouchee change le monde", Le Monde 2 n°211, 29/02/08
Frederic Joignot

Sa longue enquete sur les chimpanzes l'a rendue celebre. Grace a elle, on sait a quel point l'animal est proche de l'homme. A 7 3 ans, Jane Goodall engage un nouveau combat. Dans "Nous sommes ce que nous mangeons" (Actes sud), elle denonce les aberrations de l'industrie agroalimentaire et lance un plaidoyer pour une alimentation responsable. Rencontre avec une vieille dame indignee.
"Wou ! Hou ! Hou ! Hou ! Wou, wou !" A la tribune, Jane Goodall crie. Frele silhouette, cheveux blancs, visage lumineux. Les trois cents enfants sont ecroules de rire. "Elle vous a adresse un bonjour en chimpanze", leur explique le traducteur. Les gamins, des tout jeunes, de la sixieme a la troisieme, repartent a pouffer. Ils viennent d'ecouter sagement le discours du ministre de l'education, Xavier Darcos, qui s'est excuse d'etre si long. La tension se relache.
Bien vite, un collegien demande la parole : Jane Goodall connait-elle d'autres expressions en langage singe ? Elle se leve aussitot : "Je vais vous raconter comment j'ai accueilli votre president au Gabon, cet ete." Elle demande au traducteur de jouer le role de Nicolas Sarkozy. "Vous savez, explique-t-elle, marchant vers lui en se dehanchant, chez les chimpanzes, helas, les femelles, helas, doivent d'abord faire des signes de soumission pour aborder un male dominant…" Elle avance baissant la tete, criaillant : "Heu ! Heu ! Heu !" Puis elle se jette au cou du traducteur en poussant de joyeux gemissements. "Cela signifie Bonjour Monsieur Sarkozy ! "
Rigolade generale
Les collegiens sont venus a l'Ecole nationale de chimie de Paris rencontrer l'extraordinaire docteur Jane Goodall dans le cadre de la campagne "L'Ecole agit !", decidee pendant le Grenelle de l'environnement. Des appels a "projets ecologiques" ont ete lances dans tous les lycees et colleges de France. Aujourd'hui, les eleves du sud de Paris viennent les exposer a la primatologue. Un micro circule. Un bout de chou de fillette, un gamin tout rouge de sixieme, un gomine fierot de troisieme, expliquent comment ils recuperent les papiers, trient les dechets. L'un d'eux reclame de l'aide : "Nous voudrions recycler, mais nous n'avons aucun moyen !" Emue, Jane Goodall encourage les uns, felicite les autres.
Elle interpelle le ministre : "Je ne dirais pas que les enfants heritent de notre monde. Ce n'est pas un cadeau !"
Elle brandit un singe en peluche qui a ete fabrique par son ami "Gary", un enfant aveugle qui, raconte-t-elle, fait de la plongee sous-marine, du ski nautique, sculpte. A le voir, personne ne devine sa cecite. "Tout est possible !" s'ecrie-t-elle. Elle impressionne.
Le docteur Jane Goodall a bouleverse les sciences de la nature, l'ethologie, toutes nos conceptions bornees sur les "animaux-machines" – de mauvais pretextes, dit-elle, pour les massacrer. Elle a mene, sur les rives du lac Tanganyika, en Tanzanie, la plus longue enquete jamais faite sur les chimpanzes, vivant parmi eux, les etudiant jour et nuit. Elle a observe que les singes effeuillent des brindilles et s'en servent pour "pecher" des fourmis, se soignent avec des plantes medicinales, cassent des noix a coups de pierres. Elle a montre qu'ils developpent chacun une personnalite, forment des familles, se reconnaissent dans une flaque d'eau, transmettent des connaissances a leurs petits.
Ses recherches, comme celles de Dian Fossey sur les gorilles et Frans De Waal sur les bonobos, ont fait reculer le "propre de l'homme".
Elles ont mis en evidence l'usage d'outils, une conscience de soi, le recours a des symboles, des formes de ruse, de politique et de culture chez les grands singes. Elles ont revele que nous etions "le troisieme chimpanze", leur proche cousin.
Des decouvertes qui rendent leur extinction annoncee encore plus odieuse.
Aujourd'hui, les instituts Jane Goodall comptent trente-huit bureaux dans le monde (en France, janegoodall.fr), se consacrent a la protection des grands primates, la creation de sanctuaires animaliers, l'amelioration des zoos (ChimpanZoo), l'etude des animaux, la reforestation et le developpement (Africa Programs). Quelque neuf mille groupes Jane Goodall - Roots & Shoots (racines et pousses), destines a sensibiliser les ecoliers a la destruction de l'environnement, ont ete formes a travers 95 pays.
Jane Goodall a ete honoree pour ses travaux par la National Geographic Society, recu la medaille Benjamin Franklin pour les sciences de la vie, le titre de "messager de la paix" des Nations unies, la recompense Gandhi-King pour la non-violence – et elle est officier de la Legion d'honneur francaise. Elle est l'auteur de plusieurs livres, essais et articles d'ethologie importants. Elle sillonne desormais le monde pour alerter l'opinion. Elle passe a Paris en cette fin janvier pour lancer un nouveau combat, defendu dans son dernier ouvrage paru : Nous sommes ce que nous mangeons.
Pourquoi s'interesse-t-elle aujourd'hui a la nourriture ? Toujours a cause des animaux. D'entree d'entretien, sa colere gronde. "Quand des gens me disent qu'ils sont revoltes par les traitements que nous infligeons aux animaux, cela me met en rage. Que font-ils pour les empecher ? Quels animaux mangent-ils tous les jours ? Aident-ils les populations defavorisees qui tuent les especes menacees pour se nourrir ?"

Jane Goodall est une vieille dame indignee.

Il y a de la suffragette britannique, de l'anarchiste activiste derriere ce sourire lumineux. En arrivant a l'Ecole nationale de chimie, elle courait dans l'escalier. "Je fais un peu de gymnastique. Je suis vegetarienne, regardez comme je suis en forme. Nous pouvons tout a fait nous passer de viande, vous savez !"
Obesite et gaspillage
Dans son livre, Jane Goodall denonce notre "boulimie" occidentale de viande. Elle en enumere les consequences, comme l'avait deja fait l'economiste Jeremy Rifkin dans son etude Beyond Beef ("Au-dela du bœuf", Plume Books, 1993, non traduit). Les chiffres qu'ils citent effraient. 1,2 milliard de bœufs, vaches, veaux et moutons destines a l'abattage vivent sur terre : 100 000 bovins sont abattus par jour aux Etats-Unis, 3 000 000 par an en France.
Ce veritable continent d'animaux de boucherie, et la monoculture cerealiere qui l'accompagne, occupent 25 % des terres cultivees planetaires.
Un tiers des cereales mondiales nourrit le betail que devorent un demi-milliard d'Occidentaux trop gras.
Au Bresil, 23 % des terres arables vont a l'alimentation du bœuf exporte, au detriment du mais et des haricots noirs, nourriture de base des paysans.
90 % du bœuf du Guatemala, pays en malnutrition, part aux Etats-Unis.
50 000 tonnes de bœuf passent chaque annee de l'Amerique latine aux Etats-Unis.
Les consequences ? L'obesite : 6,7 milliards de hamburgers sont vendus aux Etats-Unis chaque annee dans les fast-foods. En moyenne, un Americain entre 7 et 13 ans mange 6,2 hamburgers par semaine, presque un par jour.
L'eau gaspillee : selon Rifkin, 50 % de l'eau consommee aux Etats-Unis sert a l'elevage. Et le rechauffement planetaire : les dejections et pets des ruminants liberent chaque annee dans l'atmosphere 60 millions de tonnes de methane, dont la molecule accumule vingt-cinq fois plus de chaleur solaire qu'une molecule de CO2…
"Au depart, je voulais juste ecrire un livre de recettes vegetariennes, explique Jane Goodall avec son joli sourire de grand-mere. Et puis j'ai commence a enqueter sur la facon dont le monde se nourrit. J'ai ete epouvantee. Nous avons perdu la raison !"

Son ouvrage commence par un hommage a la cuisine francaise et a notre tradition de pays "gourmet". Elle y decrit sa fascination pour toutes les expressions culinaires hexagonales importees dans la langue anglaise : aperitif, croquette, consomme, croutons, flambe, hors-d'œuvre, gratin, quiche, liqueur, mayonnaise, petits fours, souffle…
Puis elle s'etonne qu'entre 1997 et 2003, l'obesite ait augmente de 15 % en France – que 11,6 % d'adultes et 15 % d'enfants y souffrent de surpoids.
Le docteur Jane Goodall a une explication.
"La multiplication des fast-foods, la mondialisation d'une cuisine bon marche a base de viande et d'huiles sursaturees, voila ce qui a altere la tradition francaise du bien-manger, son gout pour les produits frais et de terroir.
– Vous n'allez pas convaincre les Francais de devenir vegetariens…
– Ils pourraient manger moins de viande. Ils pourraient s'interroger sur l'elevage et l'abattage de masse, se demander quelle philosophie justifie toutes ces souffrances. Pensez a ce qu'est la vie d'une vache, elevee en prison, piquee aux hormones, s'effondrant sur elle-meme, souvent envoyee a l'abattoir consciente, ecorchee vive.
– Ecorchee vive ?
– Je n'invente rien. De nombreux animaux meurent dans des conditions effroyables, depeces encore vivants, lisez le reportage de Gail A. Eisnitz sur les abattoirs de Chicago [Slaughterhouse : the Shocking Story of Greed, Neglect, and Inhumane Treatment Inside the US Meat Industry, Prometheus Books, 1997]. Avez-vous deja approche une vache ?
Enfant, j'allais a la ferme de ma grand-mere dans le Kent. Les vaches repondaient a leur nom, nous connaissions la personnalite de chacune, le troupeau paissait dans un pre de trefles, changeait de paturage. Ensuite, nous y mettions les cochons qui retournaient la terre, devoraient les bouses, eliminaient bacteries et parasites. J'adore les cochons. Ce sont des betes tres intelligentes, joueuses, affectueuses, comme les chiens. Quand on pense qu'ils sont enfermes dans des porcheries minuscules ou regne une odeur infernale, alors qu'ils possedent un odorat extremement fin ! En mangeant tous ces animaux, qui ont longtemps ete nos dieux, nos proches, nous mangeons leurs souffrances, nous incorporons les tortures qu'ils subissent. Je ne peux pas l'oublier."
De la facon dont l'homme traite les animaux, il traitera les humains.
C'est un des themes recurrents chez Jane Goodall.
"Prenez les premieres chaines de montage des usines Ford, elles ont ete copiees sur le modele des abattoirs. Ce n'est pas par hasard." Henri Ford, selon elle, avait remarque que parcelliser les operations d'ecorchage concentrait les employes sur une activite mecanique – qui leur evitait toute reflexion. On n'abattait plus des betes, on abattait un travail. Sans etat d'ame.
En appliquant ces methodes aux humains, Henri Ford a inaugure les "temps modernes" decrits par Chaplin. L'ere industrielle qui a deshumanise le travail – et le travailleur.
Le martyre des saumons
"Des que nous ne considerons plus les humains comme tels, nous les traitons, dit-on, comme des animaux . Or, traiter sans aucune compassion les animaux, les considerer comme des objets industriels et plus comme des especes souffrantes, est deja une cruaute indefendable." Sa colere scintille.
Evaluer les consequences incalculables de chaque bouchee de nourriture, voila la nouvelle quete de Jane Goodall. Prenez un sushi. La semaine de notre rencontre, le Fonds mondial pour la nature (WWF) appelait solennellement les grandes surfaces a cesser de vendre du thon rouge, le grand thon fusele de Mediterranee. Il disparait a jamais, deguste dans tous les restaurants japonais d'Europe. Jane Goodall hausse les epaules a cette nouvelle. Rien ne l'etonne plus depuis qu'elle mene ses recherches. Beaucoup de grands poissons sont condamnes a court terme : elle en dresse la liste dans son ouvrage, au chapitre "Le pillage des mers et des oceans". D'apres des enquetes canadiennes recentes, le saumon boccacio, la raie tachetee, le chevalier cuivre, le colin, l'eglefin, l'espadon, le capelan, le thon, la morue (ou cabillaud) sont tombes en Atlantique en dessous des 10 % de leurs populations de 1950.
"Quand j'etais petite, la morue etait consideree comme le pain de la mer . Elle etait tres bon marche. Nous en achetions dans les fish and chips et les emportions chez nous dans du papier paraffine. Aujourd'hui, la morue est en voie d'extinction. Tout comme le saumon sauvage. Nous mangeons des saumons d'elevage entasses dans des fermes piscicoles ou on les nourrit avec des petits poissons, decimes a leur tour. Ils attrapent des poux de mer qui se repandent hors des cages et exterminent les especes sauvages. Ils presentent des ulceres, des maladies du foie, deviennent obeses. Les producteurs les traitent avec des antibiotiques et des hormones de croissance. Ils les inondent avec des colorants roses pour que leur chair soit presentable dans les supermarches. Des etudes menees par la biologiste Angela Morton en Colombie-Britannique ont montre qu'ils sont infestes par des bacteries resistant a 11 antibiotiques sur 18."
Le docteur Jane Goodall ne se lasse pas d'egrener les absurdites associees a ce qu'elle appelle l'"agrobusiness". "Prenez l'usage methodique des semences a rendement eleve. Elles finissent par appauvrir dangereusement le patrimoine genetique des plantes mondiales. En 1970, dans toute l'Asie, les semences de riz ont ete attaquees par un virus. Les scientifiques ont cherche partout une espece resistante. Ils en ont trouve une seule, dans une vallee indienne reculee. Aujourd'hui, cette vallee a ete submergee par un projet hydro-electrique. Que se serait-il passe, si cela etait arrive avant ?"
Quand elle parle des OGM, c'est pour mettre en garde. "De tres nombreuses anecdotes montrent que les animaux ont une aversion naturelle pour les OGM. Ainsi les oies sauvages ne vont jamais dans les champs de colza a graines modifiees. En Amerique, des eleveurs ont constate que les vaches preferent le mais naturel au mais Bt, les porcs dedaignent les rations OGM. Quant aux ratons laveurs, ils devastent les champs bio, pas les autres. Pourquoi ? Ils developpent des sens plus aceres que les notres. Une etude systematique realisee en Grande-Bretagne par le chercheur Arpad Pusztai a montre que les pommes de terre Bt rendent malades les rats de laboratoire. Ce chercheur a ete suspendu, puis, heureusement, rehabilite par la revue The Lancet."
Des signes d'optimisme
Derriere sa critique de la nourriture industrielle, les animaux demeurent toujours au cœur de ses preoccupations. "Aux Etats-Unis, les produits chimiques agricoles tuent a peu pres 67 millions d'oiseaux chaque annee. En Iowa, on ne les entend plus saluer le printemps sur les terres cultivees. Silent spring, " le printemps silencieux", la prophetie de Rachel Carson, une des initiatrices du mouvement ecologique des annees 1960, semble en passe de se realiser. C'est affreux…" Quand on oppose a Jane Goodall qu'il faut bien developper une agriculture intensive pour nourrir une population de six milliards d'humains, elle se fache. "Je crois a l'avenir de la culture biologique.
– Mais cela ne suffira pas…
Les jeunes generations comprennent, je le vois dans toutes mes conferences. Elles vont boycotter la nourriture industrielle, elles vont changer leur maniere de se nourrir, et cela va gagner le monde…
– Vous voyez des signes d'optimisme ?
- Partout. En 1990, aux Etats-Unis, les consommateurs ont achete pour 1 milliard de dollars d'aliments et de boissons issus de l'agriculture biologique. En 2002, ce chiffre atteignait 11 milliards. Que se passera-t-il en 2020 ? Resultat immediat, de plus en plus de fermiers americains choisissent de se convertir aux methodes biologiques. On comptait en 1997 485 000 hectares bio . Ils avaient double en 2004. C'est tres encourageant. Il faut aussi voir les rendements. Pendant la secheresse de 1998, les exploitations bio americaines ont donne des recoltes beaucoup plus abondantes que les fermes industrielles. Cela commence a se savoir… Meme si notre vieux monde industriel, voue au profit rapide, ne change pas par preoccupation ethique ou par compassion pour les animaux, il devra bien evoluer ne serait-ce que pour survivre.
Cela me rend optimiste !" Revoila son sourire lumineux.
<http://abonnes.lemonde.fr/le-monde-2/article/2008/02/29/jane-goodall-chaque-bouchee-change-le-monde_1016557_1004868.html>

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paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.