Blog sur la production de framboises biologiques avec une méthode utilisant les "mauvaises herbes" comme engrais-paillage. la technique est une amélioraion du BRF:"Bois,Rameaux Fragmentés". elle nécéssite très peu de matériel donc très peu d'investissement; elle ne nécéssite pas non plus de travail de force style bêchage ou passage de motoculteur. en double-cliquant sur les photos,vous verrez mieux les détails. pour laisser un commentaire, choisir l'identité anonyme.

lundi 28 mars 2011

quand l'alimentation part en couilles:l'aliment miracle des porcs bodybuildés

Chine : Les porcs bodybuildes, un risque pour la sante, Greenetvert, 26/03/11 C’est ainsi que les gens du metier surnomment ces porcs dont la viande n’a presque aucune graisse. A l’occasion de la journee du consommateur, les journalistes de CCTV ont enquete sur le sujet. Ils ont decouvert une filiere qui fait courir des risques graves a la sante publique. Ils ne font pourtant pas de musculation, mais ils ont des physiques d’athletes. Les cochons qui se vendent sur les marches chinois sont de plus en plus secs. C’est ce qui plait a des consommateurs qui se soucient de leur tour de taille et de leur sante. Malheureusement pour eux, acheter sans graisse c’est peut etre courir un risque autrement grave que de prendre quelques kilos. Les journalistes sont remontes d’un marche de viande de Nankin vers un abattoir de la meme municipalite. Quand ils demandent pourquoi les betes sont si musclees, on leur repond : ca vient de leur alimentation. Mais pour savoir precisement de quoi il s’agit, il faut aller vers les elevages. L’equipe s’est alors rendue dans une exploitation situee a Mengzhou, dans la province du Henan. Les eleveurs ne s’en cachent pas, ils ajoutent dans les aliments un ‘medicament’. Ce qu’ils appellent ainsi permet selon leurs propres termes, de rendre ces porcs beaux comme des hommes qui font du culturisme. Et surtout de les vendre pour un bien meilleur prix. Mais quand on leur demande de quoi est compose le ‘medicament’, ils deviennent muets. “On sait pas, on n’est pas de chimistes nous, on sait pas faire des analyses ! C’est une poudre blanche, comme de la farine, ne me demandez pas ce qu’il y a dedans ! Ce que je sais c’est qu’il ne faut pas en mettre trop ! 120 grammes dans 500 kilos d’alimentation animale. Un peu trop et les cochons, ils meurent !” Ce ‘medicament miracle’, c’est une poudre contenant notamment du clenbuterol, une substance interdite en Chine dans l’alimentation animale, et ce depuis 2002. La science a prouve que la consommation par l’homme de viande contenant du clenbuterol pouvait conduire a des symptomes graves, pouvant causer la mort et le developpement de cancers. La pratique est interdite, mais elle semble en vogue dans la plupart des exploitations. Le probleme vient des autorites qui ne controlent pas comme elles le devraient et le pourraient. Un test d’urine permet en effet de detecter le clenbuterol. Mais il suffit aux eleveurs de donner un billet aux controleurs pour qu’ils fassent le test sur une bouteille d’urine preparee a l’avance, “au cas ou un controleur vient, ce qui ne se passe pas tous les 4 matins ! Je leur souhaite bien du plaisir pour trouver quelque chose dans l’urine qu’on leur donne, elle est propre comme de l’eau de roche !” Une eleveuse trouve la situation follement amusante. On se demande comment le journaliste, avec sa camera cachee, reussit a autant delier les langues… Et les pratiques illegales passent a travers les controles prevus aux etapes du transport, de l’abattage et de la vente, de maniere similaire a ceux mis en place au niveau de l’elevage… Avec des episodes qui rendent le telespectateur a proprement parler fou de rage… Le plus etonnant est un conducteur qui envoie les cochons vers l’abattoir. “On met un billet de 100 yuans sur la table des inspecteurs et ils nous laissent passer. Mais un jour je n’avais pas de monnaie. Ils ont insiste pour inspecter. J’ai quand meme reussi a leur passer une bouteille de ma propre urine. Depuis, comme je sais que ca peut arriver, je ne mange plus de viande. Car il parait qu’ils pourraient trouver le clenbuterol dans mon urine si je mangeais du porc contamine.” … Epatant… Les reactions a ce reportage de 40 minutes qui donne une image horrifiante du controle sanitaire chinois ont ete immediates et acerbes. Le lendemain, le ministere de l’agriculture declarait qu’une equipe allait etre depechee dans les provinces du Henan et du Jiangsu pour combattre les pratiques. Comme si souvent, un reportage accusateur fait reagir les autorites. Et une fois passe l’interet des journaux, tout recommence, tranquillement, comme avant… Source de l'article : CCTV (China Central TeleVision) : news.cntv.cn http://www.greenetvert.fr/2011/03/26/les-porcs-bodybuildes-un-risque-pour-la-sante/14858

Les chiffres de la contamination radioactive sont confisqués par les états : REAGISSONS !

Contamination radioactive : La CRIIRAD dénonce le Black-out international Selon la CRIIRAD (1), les chiffres relatifs à la contamination de l’air par la centrale nucléaire de Fukushima existent mais ils sont confisqués par les Etats. Pour la Commission de Recherche, la publication des données du réseau CTBTO (2) permettrait de connaître avec précision les niveaux de contamination de l’air et ainsi de pouvoir anticiper les niveaux de risques. Or, malgré de nombreuses tentatives, les demandes du laboratoire de la CRIIRAD ont toutes essuyé un refus. Avec comme motif invoqué : « « Les données collectées par le réseau des stations du STP ne peuvent être communiquées qu'aux correspondants (centres de données nationaux) désignés par les Etats Signataires du TICE. Pour la France, l'organisme destinataire de ces données est le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA)». Le laboratoire s’est alors tourné vers le CEA qui, par retour, lui a indiqué qu’aucune donnée ne sera communiquée ; précisant que le réseau international de mesure obéit à des règles de confidentialité définies strictement par les Etats membres du traité. Face à cette opacité la CRIIRAD a décidé de lancer « un appel international, invitant citoyens, associations, scientifiques, élus … de tous pays à se mobiliser à ses côtés afin d’exiger que les résultats relatifs à la contamination radioactive de l’air, obtenus grâce à l’argent public, soient mis à disposition du public ET SERVENT A SA PROTECTION ». Michel Sage 1- Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité. En savoir plus. 2- Le CTBTO –Comprehensive Nuclear-Test-Ban Treaty Organisation - est une organisation mise en place dans le cadre du traité d’interdiction totale des essais nucléaires (OTICE en français).

vendredi 25 mars 2011

Le fameux MENSONGE : La France préparait depuis novembre le renversement de Kadhafi

le libian wikileak
ou comment

la France préparait depuis novembre le renversement de Kadhafi


jeu, 24 mar. 2011 14:25

Franco Bechis
Réseau Voltaire

Selon le journaliste de la droite libérale italienne Franco Bechis, la révolte de Benghazi aurait été préparée depuis novembre 2010 par les services secrets français. Comme le remarque Miguel Martinez du site internet progressiste ComeDonChisciotte, ces révélations, encouragées par les services secrets italiens, doivent se comprendre comme une rivalité au sein du capitalisme européen.

Le Réseau Voltaire précise que Paris a rapidement associé Londres à son projet de renversement du colonel Kadhafi (force expéditionnaire franco-britannique). Ce plan a été modifié dans le contexte des révolutions arabes et pris en main par Washington qui a imposé ses propres objectifs (contre-révolution dans le monde arabe et débarquement de l'Africom sur le continent noir). La coalition actuelle est donc la résultante de ces ambitions distinctes, ce qui explique ses contradictions internes.

Première étape du voyage, 20 octobre 2010, Tunis. C'est là qu'est descendu avec toute sa famille d'un avion de Libyan Airlines, Nouri Mesmari, chef du protocole de la cour du colonel Muhamar Kadhafi. C'est un des grands perroquets du régime libyen, depuis toujours aux côtés du colonel.

Le seul -comprenons-nous- qui avec le minsitre des Affaires étrangères Moussa Koussa avait un accès direct à la résidence du raïs sans avoir à frapper (avant d'entrer, NdT).

Le seul à pouvoir franchir le seuil de la suite 204 du vieux cercle officiel de Benghazi où le colonel libyen a accueilli avec tous les honneurs le Premier ministre italien Silvio Berlusconi pendant la visite officielle en Libye. Cette visite de Mesmari à Tunis ne dure que quelques heures. On ne sait pas qui il rencontre dans la capitale où la révolte contre Ben Ali couve sous la cendre. Mais il est désormais certain que dans ces heures-là et dans celles qui ont immédiatement suivi, Mesmari jette les ponts de ce qui, à la mi-février, allait devenir la rébellion de la Cyrénaïque. Et prépare l'estocade contre Kadhafi en cherchant et obtenant l'alliance sur deux fronts : le premier est celui de la dissidence tunisienne. Le second est celui de la France de Nicolas Sarkozy. Et les deux alliances lui réussissent.

C'est ce dont témoignent des documents de la DGSE, le service secret français, et une série de nouvelles fracassantes qui ont circulé dans les milieux diplomatiques français à partir de la lettre confidentielle, Maghreb Confidential (dont il existe une version synthétique et accessible payante).

Mesmari arrive à Paris le lendemain, 21 octobre. Et il n'en bougera plus. En Libye il n'a pas caché son voyage en France, puisqu'il a emmené avec lui toute sa famille. La version est qu'à Paris il doit subir un traitement médical et probablement une opération. Mais il ne verra pas l'ombre d'un médecin.

Ceux qu'il verra seront par contre, tous les jours, des fonctionnaires des services secrets français.

La réunion. On a vu de façon certaine au début du mois de novembre, entrer à l'Hôtel Concorde Lafayette de Paris, où Mesmari réside, d'étroits collaborateurs du président français. Le 16 novembre, une file de voitures bleues est devant l'hôtel. Dense et longue réunion dans la suite de Mesmari. Deux jours plus tard une dense et étrange délégation française part pour Benghazi. Avec des fonctionnaires du ministère de l'Agriculture, des dirigeants de France Export Céréales et de France Agrimer, des managers de Soufflet, de Louis Dreyfus, de Glencore, de Cani Céréales, Cargill et Conagra.

Expédition commerciale, sur le papier, pour essayer d'obtenir à Benghazi justement de riches commandes libyennes. Mais se trouvent aussi dans le groupe des militaires français, déguisés en hommes d'affaire.

À Bengazi ils vont rencontrer un colonel de l'aéronautique libyenne indiqué par Mesmari : Abdallah Gehani. Il est au-dessus de tout soupçon, mais l'ex-chef du protocole de Kadhafi a révélé qu'il était prêt à déserter et qu'il a aussi de bons contacts avec la dissidence tunisienne.

L'opération est menée en grand secret, mais quelque chose filtre jusqu'aux hommes les plus proches de Kadhafi Le colonel se doute de quelque chose. Le 28 novembre il signe un mandat d'arrêt international à l'égard de Mesmari. L'ordre arrive aussi en France à travers les canaux protocolaires. Les Français s'alarment et décident de suivre de façon formelle l'arrêt

Quatre jours plus tard, le 2 décembre, la nouvelle filtre justement depuis Paris. On ne donne pas de nom mais on révèle que la police française a arrêté un des principaux collaborateurs de Kadhafi. La Libye, au premier abord, retrouve son calme. Puis apprend que Mesmari est en réalité aux arrêts domiciliaires dans la suite du Concorde Lafayette. Et le raïs commence à s'agiter.

La colère du raïs. Quand arrive la nouvelle que Mesmari a demandé officiellement l'asile politique à la France, la colère de Kadhafi éclate, il fait retirer son passeport même au ministre des Affaires étrangères, Moussa Koussa, accusé de responsabilité dans la défection de Mesmari. Il essaie ensuite d'envoyer ses hommes à Paris avec des messages pour le traître : « Reviens, tu seras pardonné ». Le 16 décembre, c'est Abdallah Mansour, chef de la télévision libyenne, qui essaie. Les Français l'arrêtent à l'entrée de l'hôtel. Le 23 décembre d'autres Libyens arrivent à Paris. Ce sont Farj Charrant, Fathi Boukhris et All Ounes Mansouri.

Nous les connaîtrons d'avantage après le 17 février : parce que ce sont justement eux, avec Al Hadji, qui vont mener la révolte de Benghazi contre les miliciens du colonel.

Les trois sont autorisés par les Français à sortir dîner avec Mesmari dans un élégant restaurant des Champs-Élysée.
Il y a aussi là des fonctionnaires de l'Élysée et quelques dirigeants des services secrets français.

Entre Noël et le Jour de l'an sort dans Maghreb Confidential la nouvelle que Benghazi est en ébullition (à ce moment-là personne ne le sait encore), et aussi quelques indiscrétions sur certaines aides logistiques et militaires qui seraient arrivées dans la seconde ville libyenne, en provenance justement de la France. Il est désormais clair que Mesmari est devenu un levier aux mains de Sarkozy pour faire sauter Kadhafi en Libye. La lettre confidentielle sur le Maghreb commence à faire filtrer les contenus de cette collaboration.

Mesmari est nommé « Libyan Wikileak », parce qu'il révèle un après l'autre les secrets de la défense militaire du colonel et raconte tous les détails des alliances diplomatiques et financières du régime, en décrivant même la carte du désaccord et les forces qui sont sur le terrain.
À la mi-janvier la France a dans les mains toutes les clés pour tenter de renverser le colonel. Mais il y a une fuite. Le 22 janvier le chef des services secrets de Cyrénaïque, un fidèle du colonel, le général Aoudh Saaiti, arrête le colonel d'aviation Gehani, référant secret des Français depuis le 18 novembre.

Le 24 janvier il est transféré dans une prison de Tripoli, avec l'accusation d'avoir créé un réseau social en Cyrénaïque, qui faisait les louanges de la contestation tunisienne contre Ben Ali. Mais c'est trop tard : Gehani a déjà préparé la révolte de Benghazi, avec les Français.

Traduction Marie-Ange Patrizio

http://fr.sott.net/articles/show/3070-La-France-preparait-depuis-novembre-le-renversement-de-Kadhafi

mercredi 23 mars 2011

chaque guerre est précédée d'un MEDIA-MENSONGE



Quel est le média-mensonge de la Guerre en Libye ?

Kadhafi a-t-il financé directement Sarkzy ?

wikileaks,monsanto et les cancers:l'histoire de l'argent contre les populations

Argentine. L’ambassade americaine a la rescousse du Roundup,
Greenetvert, 18/03/11

Suite a plusieurs rapports des autorites sanitaires provinciales signalant une recrudescence de cas de cancers infantiles et de malformations des nouveau-nes, la presidente argentine Cristina Fernandez de Kirchner ordonnait debut 2009 au Ministere de la Sante une evaluation des risques sanitaires lies a l’utilisation du glyphosate, le principal composant du pesticide Roundup.
Ces travaux, toujours en cours a l’heure actuelle, ont ete confies a un toxicologue renomme de l’Universite de Buenos Aires (UBA), Andres Carrasco.

Le lobbying americain ne s’est pas fait attendre. Six mois plus tard, l’ambassade des Etats-Unis decidait de presenter des etudes favorables au Roundup devant la Senasa, le service sanitaire agroalimentaire argentin. Dans un cable devoile par Wikileaks, les fonctionnaires americains s’en prennent aux travaux de Carrasco, qualifies de ‘scientifiquement non credibles’.
Travaux pourtant publies sur dix pages en aout dernier dans la revue specialisee Chemical Research in Toxicology (une reference du milieu), et comprenant toutes les donnees necessaires pour etre analyses par la communaute scientifique.
Mais les veritables raisons de la campagne de discreditation menee par l’ambassade americaine apparaissent clairement a la lecture du cable :
« Le glyphosate est le composant actif du pesticide Roundup. Monsanto possede la principale part de marche du glyphosate en Argentine avec 40%, et sera donc la victime principale, la plus vulnerable aux attaques. […] »
« Le departement d’Agriculture de l’ambassade a presente a la Senasa des informations concernant des etudes menees sur le glyphosate, communement utilise aux Etats-Unis ainsi que dans le cadre du programme d’eradication des cultures de coca du Plan Colombie. »
Le cable s’abstient toutefois de mentionner les etudes portant sur la toxicite du glyphosate realisees par l’Universite de Caen, par la Station biologique du CNRS de Roscoff, par l’Universite de Pittsburgh, par l’Universite Nationale de Rosario ou encore par l’Universite du Littoral, pourtant citees dans un article portant sur les travaux d’Andres Carrasco.

Quant a l’analogie entre l’utilisation faite aux Etats-Unis du produit et son emploi en Colombie, la chimiste colombienne Elsa Nivia y voit une aberration totale. La scientifique explique que l’evaluation des risques en conditions d’utilisation normale n’est absolument pas applicable dans son pays, puisque les cultures de coca sont aspergees avec des produits dont la concentration est jusqu’a 26 fois superieure a celle recommandee, et qui contiennent en outre un surfactant nomme Cosmo-Flux 411F, capable de multiplier par quatre l’action biologique du Roundup.
Les plaintes repetees du gouvernement equatorien, soucieux de proteger sa population, ont d’ailleurs oblige la Colombie a suspendre ses epandages de glyphosate a la frontiere avec ce pays.
En Argentine, un rapport de la Commission Provinciale d’Investigation des Contaminants de l’Eau revelait qu’au cours des dix dernieres annees, dans la localite de Leonesa, les cas de cancer chez les enfants de moins de 15 ans avaient triple, tandis que les cas de malformations chez les nouveau-nes avaient quadruple. Une augmentation des pathologies qui correspond au developpement d’immenses rizieres, cultivees a grand renfort de Roundup.

Les scientifiques et les ecologistes n’ont eu de cesse de denoncer le manque de reaction flagrant de la province du Chaco face a cette menace sanitaire, que l’on comprend mieux a la lumiere d’un autre cable devoile par Wikileaks. Celui-ci fait suite a la visite a l’ambassade americaine de Juan Ferreyra, le president de Monsanto Argentine :
« Ferreyra a declare que Monsanto avait entame un dialogue interessant avec des producteurs de coton pour etendre l’utilisation du bt cotton (un coton OGM) […] »
« Monsanto a signe un accord de cooperation avec le gouverneur du Chaco […] qui s’est montre tres enthousiaste a l’idee de travailler avec Monsanto pour ameliorer et developper la production locale de coton. »
Source : pagina12.com.ar

http://www.greenetvert.fr/2011/03/18/l’ambassade-americaine-a-la-rescousse-du-roundup/14486

les mensonges du nucléaire : la porte ouverte aux catastrophes

Nucleaire : le Japon avait ete alerte d'irregularites a Fukushima,
LeMonde.fr, 22/03/11, 16h54
Antoine Bouthier

Le 7 fevrier, un mois avant le seisme et le tsunami qui ont endommage la centrale nucleaire de Fukushima, l'agence de regulation nucleaire japonaise a autorise le maintien pendant 10 annees supplementaires du plus ancien des six reacteurs de la centrale, malgre des avertissements concernant sa securite, a revele lundi 21 mars le New York Times.


L'agence en question avait signale des craquelures sur le groupe electrogene de surete du reacteur n° 1 de Fukushima Dai-Ichi. Elle avait toutefois autorise le maintien du reacteur sous reserve que les operations de maintenance soient renforcees. Le resume des deliberations est en ligne sur le site du ministere japonais de l'economie, du commerce et de l'industrie, dont depend l'agence.
Les craquelures auraient rendu les moteurs du generateur electrique plus vulnerables a la corrosion causee par l'eau de mer. Le tsunami a fortement endommage ces moteurs, ce qui a provoque l'arret du systeme de refroidissement, vital pour le reacteur.
Une dizaine de jours avant la catastrophe, Tokyo Electric Power (Tepco) avait remis un document aux autorites dans lequel il reconnaissait avoir fausse les donnees des registres de controle
. L'entreprise avait precedemment assure avoir verifie une trentaine de pieces, avant d'admettre qu'elle n'en avait rien fait.

Tepco a notamment avoue qu'une carte d'alimentation d'une valve de controle de temperature de reacteur n'avait pas ete inspectee pendant onze ans, bien que les techniciens, qui s'etaient contentes d'un controle de routine, aient indique le contraire.
L'agence de regulation avait alors conclu que "la gestion de la maintenance etait inappropriee" et que la "qualite des travaux d'inspection etaient insuffisants."
"L'ensemble du reacteur etait vetuste"
Pourtant, quelques semaines plus tot, lorsque l'agence a autorise le non remplacement du reacteur defectueux, de nombreuses irregularites avaient deja ete constatees. Cette decision seme le doute sur l'independance des panels d'experts comme celui qui a autorise l'extension du reacteur n° 1 de Fukushima Dai-Ichi, au-dela de la limite de 40 ans generalement admise.
Le reacteur a ete construit en 1971. Pendant le processus de decision de la commission, Tepco avait affirme que le reacteur pouvait etre operationnel pendant 60 ans.
"Il n'est pas possible de dire dans quelle mesure les manquements constates concernant l'entretien et le controle des installations ont influence ou non la cascade de probleme decoulant du seisme", a note l'Agence, qui avait toutefois enjoint Tepco de corriger sa conduite et de dresser un nouveau plan de maintenance d'ici au 2 juin.

Cite par le New York Times, Mitsuo Tanaka, un ingenieur qui a contribue a la fabrication des reacteurs de la centrale Fukushima Dai-Ichi, a declare que ces derniers etaient clairement hors d'age. "Il etait grand temps de remplacer le reacteur", a-t-il dit. "Certes, le tsunami l'aurait endommage de toute facon. Mais les tuyaux, la mecanique, l'informatique et meme l'ensemble du reacteur etaient vetustes, cela n'a fait qu'aggraver le risque."

Eisaku Sato, l'ancien prefet de Fukushima et opposant au nucleaire, avait deja denonce l'inefficacite de l'agence de controle. En 2000, un inspecteur avait signale a l'agence des craquelures sur l'enceinte de confinement de la centrale de Fukushima. Le prefet n'avait appris la nouvelle que deux ans plus tard. "Les regulateurs se sont assis sur le rapport concernant les craquelures", affirme-t-il. Jusqu'ici, les rapports entre Tepco et les autorites etaient percus comme conflictuels. Mais pour M. Sato, ce nouvel incident met en lumiere des rapports de connivence entre les autorites de regulation gouvernementales et les operateurs du nucleaire.

Pendant les dix annees a venir, de nombreux reacteurs atteindront l'age fatidique de 40 ans et les couts de remplacement s'annoncent astronomiques. Les opposants au nucleaire dans le pays estiment que c'est l'une des raisons pour lesquelles l'agence de securite nucleaire et industrielle nippone a pu minimiser les problemes qu'elle a elle-meme deceles.

http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/03/22/nucleaire-le-japon-avait-ete-alerte-d-irregularites-a-fukushima_1496991_3244.html

lundi 21 mars 2011

l principe de responsabilité de la science et des politiques

Paul Virilio : "Notre puissance se retourne contre nous",

Sciences et Avenir, 17/03/11, 09:31
Propos recueillis par Dominique Leglu, Sciences et Avenir.fr

Denonciateur de «l’idolatrie du progres», auteur fameux de Vitesse et politique ou Ville panique, Paul Virilio est un ardent defenseur d’un principe de responsabilite de la science.

Sciences et Avenir qui l’avait interviewe en janvier (lire n° 767, pp. 44-47) a voulu le faire reagir sur la catastrophe nucleaire qui se deroule actuellement au Japon.

Sciences et Avenir : Que vous inspirent les evenements dramatiques du Japon, et notamment ceux de la centrale nucleaire de Fukushima ?
Paul Virilio : Cela illustre la phrase de Winston Churchill : « Nous sommes entres dans l’ere des consequences ». Etant donne les consequences de certaines technologies, est-ce que les scientifiques ne devraient pas se poser la question de l’accident majeur ? Et cette politique est-elle possible ? Tchernobyl, rappelez-vous, a fait a sa maniere imploser l’URSS car il n’y a pas eu que des raisons politiques. Lors de mon exposition intitulee « Ce qui arrive » a la Fondation Cartier sur l’accident en 2003, j’avais invite Svetlana Alexievitch [auteur de La Supplication - Tchernobyl, chronique du monde apres l'apocalypse (1997), roman qui a recu de nombreux prix prestigieux, NDLR], cela me semblait tout a fait evident. Or, il n’y a pas de science de l’accident. La discipline qu’on nomme «accidentologie» est une plaisanterie.

Et la, l’accident recommence ?
Oui, mais il va etre plus important que Tchernobyl, vu ses consequences et l’etat du monde. C’est le propre de la mondialisation, on est au debut des grandes questions. Il y aura des consequences sanitaires, environnementales, politiques, financieres, economiques et energetiques. Au sens ou l’energie est un phenomene politique majeur. Mais quelle est cette politique-la ? Ce doit etre une politique de l’accident et pas simplement celle de la reussite.
L’accident ici nous depasse. Nous assistons a ce que j’appelle des evenements « revelationnaires » : ils revelent ce que nous ne maîtrisons pas. La notion de progres sert a nier cela, puisque dire « progres » c’est dire que c’est mieux. Or, la reussite devient catastrophique, c’est inoui.

Et la, on assiste en direct a cette catastrophe –meme si bien des choses ne nous sont pas montrees ?
Oui, c’est instantane. Et cela aussi, c’est un accident. La transparence absolue, l’instantaneite, posent des questions non resolues. Einstein, que l’abbe Pierre avait voulu rencontrer avant sa mort, lui avait dit : « Il y a trois bombes. La bombe atomique, la bombe demographique et la bombe de l’information». Je l’ai rebaptisee bombe informatique, d’un mot qui n’existait pas du temps d’Einstein. Cette bombe informatique, elle explose aujourd’hui tous les jours – que ce soit a propos de ce qui se deroule dans les pays arabes ou de cet evenement majeur au Japon, instantanement repercute. C’est une periode extraordinaire qui meriterait une intelligence scientifique et politique pour la penser, intelligence qui fait defaut. On a le principe de precaution mais on n’a pas le principe scientifique de responsabilite. Je ne peux m’empecher de penser ici a la phrase de Robert Oppenheimer [qui a dirige le « projet Manhattan » de construction de la bombe atomique des 1942, NDLR] pour qui les physiciens ont commis le peche scientifique (1). Les savants atomistes etaient conscients d’avoir mis le pied en dehors du cercle sacre.

Quelle est la difference entre Hiroshima et Fukushima ?
Hiroshima, c’etait un evenement sans reference. Avec Fukushima, on se pose LA grande question : quelle est cette energie qui commence par une bombe et se termine, apres Three Mile Island et Tchernobyl par la deflagration d’une centrale. Notre puissance se retourne contre nous.


(1) La phrase originelle est « the physicists have known sin »

http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/fondamental/20110317.OBS9816/notre-puissance-se-retourne-contre-nous.html

jeudi 17 mars 2011

la première carte de France montrant l'ampleur réelle de l'implantation du nucléaire sur le territoire


à propos de "caste" oligarchique présente au plus haut niveau des pouvoirs politique et économique, qui empêche la sociéte de s’atteler à résoudre la crise écologique :
cliquer sur le lien


Réseau "Sortir du nucléaire"
Fédération de 875 associations agréée pour la protection de l'environnement
http://www.sortirdunucleaire.org/




Bonjour,

À l'heure où se déroule l'une des pires catastrophes nucléaires de l'histoire, les Français veulent être informés sur le nucléaire et sa réalité en France.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" a édité en décembre 2010 la première carte de France montrant l'ampleur réelle de l'implantation du nucléaire sur le territoire national. On y retrouve toutes les centrales et usines, mais aussi les sites de stockage de déchets, les résidus de l'exploitation minière de l'uranium, les sites militaires...

Vous pouvez consulter cette carte en téléchargeant le fichier PDF suivant :
http://www.sortirdunucleaire.org/carte/cartes-francenuc-A4.pdf


Nous avons décidé de mettre ce support d'information à disposition de tous les médias qui souhaitent faire connaître cette réalité du nucléaire français à leurs lecteurs ou téléspectateurs.

Ainsi, nous tenons à votre disposition le fichier Haute définition de cette carte de France du nucléaire pour :
- impression de tout ou partie dans les pages des médias papier
- projection et utilisation télévisuelle
- encartage au format poster 60x80 cm (plié au format 20x27 cm), impression aux frais du média intéressé sauf cas particulier à discuter

Seules conditions :
- aucune modification
- citation de la source : Réseau "Sortir du nucléaire" - www.sortirdunucleaire.org

Contactez (de préférence par e-mail du fait des très nombreuses sollicitations téléphoniques) :
xavier.rabilloud@sortirdunucleaire.fr
04 78 28 29 22

Cordialement,

Le Réseau "Sortir du nucléaire"

jeudi 10 mars 2011

réinventer la démocratie

Entretien.
Herve Kempf : "Reinventer la democratie",

LaLibre.be, 08/03/11
Propos recueillis par Gregoire Comhaire

Les elites agissent au detriment de l’interet general, selon Herve Kempf.

Entretien
Herve Kempf est journaliste au quotidien francais "Le Monde", specialiste des questions environnementales, et auteur des essais "Comment les riches detruisent la planete" et "Pour sauver la planete, sortez du capitalisme". Son dernier ouvrage, "L’oligarchie ca suffit, vive la democratie" s’inscrit dans la continuite des deux premiers. Il y denonce la puissance d’une "caste" presente au plus haut niveau des pouvoirs politique et economique, qui empeche la societe de s’atteler a resoudre la crise ecologique.

Pourquoi parler d’oligarchie ?
Les Grecs ont cree la democratie comme "le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple" par opposition a la dictature qui est le pouvoir d’un seul homme. Mais il y a une troisieme categorie inventee par les Grecs : c’est l’oligarchie, ou le pouvoir des peu nombreux qui discutent entre eux et qui, une fois arrives a un avis, l’imposent au reste de la societe. Mon livre analyse la pertinence de ce concept et montre que nous sommes desormais dans un regime oligarchique. Un regime qui meprise la crise ecologique et qui s’oppose à l’interet general pour maintenir sa situation de pouvoir et ses privileges.

Les membres de cette oligarchie ne sont-ils pas conscients des enjeux environnementaux de ce debut de siecle ?
Les membres de l’oligarchie sont dans l’obsession du maintien de la croissance. La croissance du PIB est en effet pour eux le moyen apparent de maintenir la vie sociale mais aussi l’instrument ideologique utilise pour maintenir leur situation privilégiee.
Le probleme, c’est que cette croissance economique est devenue dangereuse, notamment parce que cet indicateur ne comptabilise pas l’impact ecologique de l’activite economique.

Le livre evoque l’échec du sommet de Copenhague et parle d’une “faillite de la democratie”.
Nous sommes face a un défi historique. La question ecologique est en effet LA vraie question politique du XXIe siecle. Une question qui concerne l’ensemble des humains, meme s’il y a des differences de culture et de niveau de vie. Désormais nous appartenons tous à la meme societe humaine. Que l’on se trouve en Belgique ou au Malawi, on sait que si on laisse se poursuivre le rechauffement climatique, l’erosion de la biodiversite, et la contamination des ecosystemes, nous devrons tous faire face à une degradation profonde de nos conditions de vie.
Or, la negociation sur le changement climatique est le lieu ou cette question se pose. Pour arriver a un accord global, il faudra que les pays occidentaux diminuent leur niveau d’emission. Et cela ne pourra se faire que par la voie democratique.

La population est-elle prete a remettre en cause l’ideologie de la croissance et le modele economique dans lequel nous vivons ?
Nous vivons dans un systeme ou l’appareil mediatique ne nous propose comme option que la consommation permanente.
D’un cote, il y a la presence constante du discours politique sur la croissance.
De l’autre, nous somme soumis a un bain publicitaire qui nous dit "Achetez plus, consommez plus, il n’y a pas d’autres voies possibles."
Il y a donc un conditionnement des esprits qui est extremement puissant.
Il y a pourtant un lent mouvement de changement de mentalite ces dernières annees.
Le probleme, c’est qu’individuellement on a guere d’impact face a des decideurs politiques qui continuent de raisonner dans l’ancien systeme.

Nous sommes pourtant en democratie. Les decideurs sont elus, et n’importe qui peut se presenter aux elections.
Le debat public est gomme du fait du controle par l’oligarchie des grands medias d’information. Les procedures democratiques sont biaisees par l’importance de l’argent dans les campagnes electorales et par l’importance des lobbys qui agissent dans les coulisses des Parlements et de la Commission europeenne. Sans parler de l’importance de la puissance financiere par rapport a la puissance politique. Il suffit de voir le chantage opere par les agences de notation contre certains Etats.

Comment revenir a un véritable systeme democratique ?
De plus en plus de gens comprennent qu’il est plus important d’avoir des biens publics de qualite plutot que d’accumuler les biens materiels.
Il y a petit a petit un mouvement de remise en question du systeme dans la population mais il n’y a pas encore de veritable relais politique pour l’exprimer.
Il y a aussi une derive autoritaire du systeme oligarchique par la criminalisation des mouvements sociaux, le recours à la video-surveillance ou le fichage generalise.

Desormais, on est face a un choix : soit on se reengage politiquement dans la chose publique pour reconquerir la democratie et aller vers une societe qui prenne reellement en compte le defi ecologique. Soit, on laisse l’oligarchie maitriser les choses et continuer a glisser sur une meme pente au detriment de toute la societe.

http://www.lalibre.be/societe/planete/article/647425/herve-kempf-reinventer-la-democratie.html

mercredi 9 mars 2011

esclavagistes modernes : monsanto ,les gates et le FMI

Reportage. Malawi, les champs captifs de Monsanto,

Liberation, 25/02/11, 00h00
Sophie Bouillon, envoyee speciale a Lilongwe, Malawi

Arrives sur fond de famine, l’americain et son allie Seedco se servent du pays, devenu dependant de leurs semences steriles, comme vitrine en Afrique.

Titha cultive une petite parcelle de terre dans le village de Muzu, a une quarantaine de kilometres de Lilongwe, la capitale du Malawi. Sur un demi-hectare de champs, elle recolte seule le mais, pour la subsistance de ses trois enfants. Mal nourris, les yeux tristes, ils se cachent dans sa jupe a la vue des visiteurs. Ils ne vont pas a l’ecole, et Titha n’y est jamais allee non plus. Mais il y a deux ans, la vie s’est adoucie a Muzu. Titha a recu un sac de semences hybrides Monsanto - provenant de deux plantes parentes differant par un ou plusieurs genes - grace au programme de subventions du gouvernement pour les petits agriculteurs. «La premiere annee, nous avons eu une tres bonne recolte, souffle-t-elle. J’etais contente. Mais ensuite, je n’ai plus eu de subventions pour les semences, juste pour les engrais. J’ai replante des graines de la saison precedente, comme d’habitude… Mais elles n’ont rien donne.» Les semences hybrides sont des graines selectionnees artificiellement. Leur variete n’etant pas «stabilisee», elles ne peuvent pas se reproduire d’une saison a l’autre. Surtout, au nom de la propriete intellectuelle, il est interdit de replanter des semences Monsanto. Titha le sait, mais elle n’a pas peur que la compagnie americaine la poursuive en justice. «Comment voulez-vous qu’ils me trouvent ici ? lance-t-elle, presque amusee. Et de toute facon, qu’est-ce qu’ils pourraient bien me prendre ? Je n’ai plus rien…»


«Survie».

La compagnie Monsanto, geant de l’agroalimentaire americain, prospere au Malawi. La vision de son directeur, Hugh Grant, est claire : «Il suffit qu’un pays africain dise oui [aux hybrides, ndlr] pour montrer le chemin aux autres.» Il avait note que «72% de la population au Malawi depend du mais pour sa survie alimentaire». Un record mondial. Le pays ideal pour montrer la voie. Resistantes a la chaleur, et plus productives, les semences hybrides ont conquis les deux tiers des agriculteurs du Malawi en quatre ans. 46% d’entre eux utilisent des produits Monsanto et l’autre moitie plante des graines Seedco, une variete creee par la Fondation Bill et Melinda Gates. Les deux organismes agroalimentaires ont des liens tres forts. L’annee derniere, Monsanto a fait un don de 10 millions de dollars (7,25 millions d’euros) a la fondation. En echange, Bill Gates a achete pour 23 millions de dollars (16,7 millions d’euros) d’actions chez Monsanto, et a appele son vice-president comme directeur des recherches agricoles de la fondation.

De nombreux chercheurs agronomes s’inquietent de ce monopole des deux geants sur le continent africain. Selon Miriam Mayet, directrice du Centre africain pour la biodiversite a Johannesburg, «lorsque le pouvoir economique de Bill Gates s’allie a l’irresponsabilite de Monsanto, l’avenir des petits agriculteurs en Afrique est peu prometteur».

Au Malawi, un des pays les plus pauvres au monde, 76% de la population, soit 11 millions de personnes, depend pour sa survie alimentaire de deux compagnies multinationales amies.


L’arrivee de Monsanto ne s’est pas faite par hasard et fut le fruit de lourdes concessions. Apres une terrible secheresse qui a frappe le pays en 2005, Monsanto Found (un organisme de charite fonde par la compagnie) offre 700 tonnes de semences hybrides aux petits agriculteurs. Comme l’annee derniere a Haiti apres le tremblement de terre, la compagnie americaine est arrivee en «sauveur». Dans son petit bureau de Lilongwe, Misheck Nyirenda, directeur de Monsanto Malawi, est confus : «C’etait de la charite ! Enfin… On s’est dit que comme ca, les paysans testeraient notre produit et reviendraient l’annee prochaine.» Une bonne publicite sur fonds de solidarite.

Sauf que la meme annee, en reaction a cette terrible secheresse, le president, Bingu Wa Mutharika, decide de lancer sa «revolution agricole». Tout juste elu, il ne supporte plus de «mendier de la nourriture» au Programme alimentaire mondial pour faire vivre ses 15 millions d’habitants. L’Etat prend en charge les trois quarts du cout des semences et des engrais, grace a un systeme de coupons distribues aux paysans. Les semences hybrides etant trop cheres, les subventions ne s’appliquent que sur les produits de la compagnie paraetatique Admarc. Un moyen pour le gouvernement de rentrer dans ses frais. Un coup dur pour Monsanto. «La revolution verte a ete difficile a mettre en place, concede Bingu Wa Mutharika, lors d’un sommet pour l’agriculture en Afrique en 2007. Les subventions restent un sujet tabou sur la scene internationale.»
Finance. Et pour cause. Des la mise en place de cette revolution agricole, la Banque mondiale et le Fonds monetaire international (FMI) s’insurgent : les subventions aux agriculteurs encouragent la corruption, enrayent les circuits de la finance mondiale et empechent l’entrepreneuriat.

Qu’importe si toutes les grandes puissances subventionnent leurs agriculteurs a coups de milliards de dollars. Et le Malawi est extremement pauvre. Il risque de s’endetter, previent-on a Washington. Le budget du pays est deja finance a 40% par la communaute internationale…

Autre probleme souleve par le FMI, les semences et les engrais subventionnes sont produits par Admarc. Pour les bailleurs de fonds, c’est une violation du programme d’ajustement structurel impose aux pays pauvres pour limiter le role des entreprises publiques.

Du coup, les partenaires financiers (qui participent a hauteur de 40% au budget de l’Etat) s’engagent a aider financierement la revolution agricole uniquement si le gouvernement «ouvre» le marche des subventions et reste «neutre» dans le choix des semences. Ils ont eu gain de cause : aujourd’hui 1,9 million de coupons permettent aux paysans d’acheter des hybrides.
«Ma vie a ete transformee grace aux hybrides, s’enthousiasme Patrick, petit paysan qui vit sur les rives du lac Malawi. Je n’ai pas beaucoup d’argent, mais plus personne n’a faim dans mon foyer.» Avec ses champs verdoyants toute l’annee grace a un nouveau systeme d’irrigation, Patrick est la «vitrine» de cette revolution verte. L’ONG World Vision lui a fourni des semences la premiere annee, lui a explique les bienfaits de la diversification alimentaire, et comment vendre ses produits. Malgre sa chemise dechiree et ses pieds nus, Patrick dit etre «un vrai businessman» : «Le monde change, il faut bien changer avec !»

World Vision est souvent decrite comme etant a la botte de Monsanto. Pourtant, le responsable de la securite alimentaire de l’organisation, Phiri Esau, se souvient : «Des 2005, nous avons declare la guerre a Monsanto, confie-t-il. Avec un financement de l’Union europeenne, on diffusait des messages a la radio pour mettre en garde contre les hybrides, on faisait des experiences avec les paysans… Et puis, apres la grande secheresse, le gouvernement nous a offert 100 tonnes de semences Monsanto pour les distribuer a nos membres. Ils avaient faim… Qu’est-ce qu’on pouvait faire ?» Meme si aujourd’hui World Vision et Monsanto travaillent ensemble, Phiri Esau n’est toujours pas convaincu des bienfaits des hybrides. Ils ont besoin de deux fois plus d’engrais, abiment la fertilite des sols et creent une dependance entre le fournisseur et l’agriculteur. «Bien sur qu’ils auraient la technologie necessaire pour creer une variete resistante a la chaleur qui pourrait etre replantee d’une annee sur l’autre. Mais si les fermiers n’achetaient pas de semences tous les ans, la firme ne pourrait pas survivre.»


Famine.
Apres les hybrides, Monsanto et Seedco font pression sur le gouvernement du Malawi pour qu’il legalise la production d’organismes genetiquement modifies (OGM). «C’est seulement une question de temps, promet Misheck Nyirenda. Les sols sont en mauvais etat, la population ne cesse d’augmenter, l’OGM sera bientot la seule solution pour le pays. Nous sommes deja en discussion avec le gouvernement. Le coton OGM devrait arriver dans trois ans, et le mais ensuite.» Pendant ce temps, le gouvernement s’endette. Le prix des engrais a explose ces dernieres annees, et il faut en acheter deux fois plus. Le sol est erode, les bailleurs de fonds sont affaiblis par la crise economique, et l’Etat doit subventionner l’achat des hybrides chaque annee car ils ne se reproduisent pas. La «revolution verte» n’est pas tenable sur le long terme : 11% du budget de l’Etat est consacre a l’agriculture (le plus important de tous les pays d’Afrique), soit 150 millions d’euros. Le double de ce qui avait ete prevu. Si demain les bailleurs de fonds suspendent leurs prets et que le gouvernement n’a plus les moyens d’aider les petits agriculteurs a acheter des engrais, le Malawi risque une famine terrible. Et qu’arrivera-t-il si, un jour, Monsanto quitte le pays ? Prenant un air tragique, Misheck Nyirenda repond : «Si nous partons aujourd’hui, beaucoup de gens vont pleurer, parce qu’ils nous aiment et dependent de nous pour survivre.»
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Monsanto au Malawi. Reperes
Proportion de culture OGM cultivees a travers le monde en 2009
Mais : 26% - Soja : 77% - Coton : 49%
En 2010, 15,4 millions d’agriculteurs de 29 pays ont plante des OGM, sur une surface de 148 millions d’hectares selon l’etude de l’organisation internationale de promotion des biotechnologies vegetales. Une tendance inversee en Europe ou, selon l’ONG les Amis de la Terre, «le nombre d’interdictions augmente et la surface cultivee en OGM continue de diminuer».
90 %
C’est, approximativement, la part de Monsanto sur le marche mondial des OGM.
Monsanto
Ce groupe americain est un geant mondial de l’agrofourniture (semences conventionnelles et OGM) et de la protection des cultures (herbicides, insecticides). Son chiffre d’affaires 2009-2010 s’est eleve a 10,5 milliards de dollars (-10 % sur un an). Il compte 21 400 employes.
Malawi
Superficie 118 500 km2
Population 15 millions d'hab.
Croissance + 7,5%
PIB 3,4 milliards d'euros
PIB par hab. 245 euros
Esperance de vie 54 ans
Indice de developpement humain (IDH) 153e sur 169 pays
Sources : FMI, Pund 2009


lundi 7 mars 2011

gaz de shistes:révélations sur la radioactivité et conséquences humaines

Gaz de schiste: et en plus, c'est radioactif !

Le 28 février 2011 par Valéry Laramée de Tannenberg



Près de 500.000 puits de gaz non conventionnels sont en service aux USA.
Dans un dossier très documenté, le New York Times révèle les dangers sanitaires que fait peser sur la population américaine l’extraction des gaz non conventionnels.



Pour le secteur gazier, c’est une affaire digne de Wikileaks qui commence. Dans son édition du 26 février, The New York Times publie un très sévère réquisitoire contre l’exploitation des gaz non conventionnels (GNC) aux Etats-Unis. Le sujet n’est pas nouveau. Mais, cette fois, la charge est des plus sérieuses. Car, en complément de son long article, le quotidien new-yorkais publie 30.000 pages de rapports secrets de l’agence de protection de l’environnement (EPA), de l’industrie gazière et des régulateurs. Une volumineuse collection de documents inédits que le site du journal met à la disposition des internautes.



Qu’apprend-on en épluchant cette documentation fraichement exhumée? D’abord, l’importance des gaz non conventionnels dans l’approvisionnement énergétique des Etats-Unis. En 2010, 493.000 puits fournissaient 50% du gaz naturel consommés outre-Atlantique. En 2030, rappelle l’EIA (le service de statistiques du ministère américain de l'énergie, ndlr), les deux tiers des molécules américaines seront extraites de ces gisements non conventionnels. Sidérant, si l’on se souvient que cette production était encore marginale il y a une dizaine d’années.



Ensuite, les ravages de cette industrie. Plus de 9 puits sur 10 ont utilisé (ou utilisent toujours) l’hydrofracturation. Cette technique consiste à injecter de l’eau dans la roche prospectée. Sous la très forte pression (100 bars), les fissures préexistantes s’ouvrent davantage, facilitant le drainage des (petites) poches de gaz. Car, c’est tout le problème de ces GNC. Qu’ils s’agissent de gaz de schiste, de charbon ou compacts, ces gisements sont généralement de très petites tailles. Ce qui oblige les compagnies gazières à forer un grand nombre de puits pour produire des volumes conséquents d’hydrocarbures.



Pour arriver à leurs fins, les foreurs utilisent de très grandes quantités d’eau (jusqu’à 15 millions de litres pour un seul puits).

Une quarantaine de puits peuvent ainsi consommer autant d’eau que Paris en une seule journée. Mélangée à du sable (pour maintenir les fractures ouvertes et faciliter le drainage du gaz) cette eau contient aussi des additifs chimiques, destinés à tuer les bactéries, faciliter le passage du sable et accroître la productivité du puits. Ces additifs sont riches en sels corrosifs et en produits cancérigènes comme le benzène.



A force de creuser, les foreurs traversent parfois des terrains comprenant des minerais radioactifs (uranium, radium). Une radioactivité qui finit par remonter. De 10% à 40% de l’eau et des déchets de forage (boues, sables) sont ramenés en surface pour, officiellement, y être traités. Ce qui explique, en partie, la noria de camions qui s’agite autour de chaque forage.



En Pennsylvanie (où l’on décompte un puits actif pour 1,6 km2), indique The New York Times, plus de la moitié des eaux de forage sont envoyées dans des stations de traitement d’eaux usées classiques avant d’être rejetées dans le Delaware, le Susquehanna, le Monogahela, l'Allegheny ou l' Ohio.



Problème: l’activité de l’eau remontée de bon nombre de puits est particulièrement élevée. Selon des relevés officiels publiés par le quotidien, une dizaine de puits rejette une eau dont l’activité alpha globale dépasse les 500 becquerels par litre.
Pour mémoire, en France, la valeur guide d’activité alpha globale, fixée par l’arrêté ministériel du 11 juin 2007, est de 0,1 becquerel/litre.



Certes, il peut paraître audacieux de faire respecter à des déchets une norme relative à l’eau potable. Rien n’est plus vrai dans l’absolu. Mais, souligne le quotidien, les stations de traitement utilisée outre-Atlantique ne sont pas équipées pour traiter des résidus radioactifs. Toujours contaminée, l’eau rejetée dans les fleuves peut être ensuite captée pour produire de l’eau… potable. Hypothèse d’école ? Pas si sûr.



Plusieurs rapports soulignent que l’eau radioactive n’est pas toujours très bien diluée, qu’elle soit rejetée en rivière ou en mer. Une étude, menée en Louisiane, en 1990, sous l’égide de l’American Petroleum Institute, montre ainsi que les personnes consommant du poisson pêché à proximité d’un émissaire rejetant des eaux «gazières» présentent un risque élevé de cancer. Interrogée par les journalistes, l’auteure de l’étude, Anne Meinhold, aujourd’hui experte à la Nasa, craint que les rivières ne diluent encore moins bien que le Golfe du Mexique la pollution radioactive.



Une opinion partagée par des chercheurs de l’EPA. En 2009, dans une note confidentielle, ces experts anonymes doutent de la capacité des cours d’eau de Pennsylvanie de diluer suffisamment le radium des eaux de forage.



D’une façon générale, certaines nappes phréatiques du Colorado, de l’Ohio, de la Pennsylvanie, du Texas et de la Virginie occidentale sont aujourd’hui polluées par les déchets de l’extraction des gaz non conventionnels.



Mais l’eau n’est pas tout. En 2009 et pour la première fois de son histoire, l’Etat du Wyoming n’a pu respecter les normes fédérales de qualité de l’air. En cause: les émissions de benzène et de toluène des 27.000 puits de GNC en exploitation dans l’ Equality State. Dans le comté de Sublette (Wyoming toujours), on a mesuré, en 2009, des teneurs en ozone supérieures à celles enregistrées à Houston ou Los Angeles: le benzène et de toluène sont des précurseurs à la formation de l’ozone de basse altitude.



Fiers de leur 93.000 puits, les Texans dégustent aussi. Dans six comtés du Lone Star State, les médecins ont constaté, l’an passé, que le quart des enfants soufrent d’asthme: 3 fois plus que dans le reste de la population texane.

http://www.journaldelenvironnement.net/article/gaz-de-schiste-et-en-plus-c-est-radioactif,21825?token=853c2ee466bdb3ddf249d3b68ca1b54a&xtor=EPR-9

samedi 5 mars 2011

le revenu universel de base : l'avenir

pourquoi je construits en terre ?

C'est une question qu'on me pose de plus en plus.

je mets là le lien vers l'exposition grain de terre à la cité des sciences:

http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expositions/ma-terre-premiere/decouvrir/terre/origine.php

il faut cliquer sur les lignes blanches à gauche de la page pour trouver les vidéos.

mercredi 2 mars 2011

le calcul de l'empreinte carbone d'un ordinateur :1 tonne eq.co2

éléments de calcul du BILAN CARBONE de votre ordinateur


Quelle est l’empreinte carbone d’un ordinateur ?,
Terra Eco, 11/02/11
Frederic Bordage, Greenit.fr

Une nouvelle etude menee par le constructeur Fujitsu nous eclaire sur l'impact en CO2 de la fabrication et de l'utilisation d'un micro-ordinateur flambant neuf.

Apres neuf mois de travail avec l’institut de recherche Bifa d’Ausbourg, Fujitsu vient de presenter l’empreinte carbone de son ordinateur de bureau Esprimo E9900. Cette etude a ete realise en respectant les standards internationaux ISO 14040 et ISO 14044 qui definissent la methodologie a suivre pour realiser une analyse de cycle de vie (ACV). Les resultats ont ete verifies par un tiers independant, l’institut Fraunhofer IZM. On peut donc considerer que ces resultats sont serieux.

L’Esprimo E9900 est un ordinateur de bureau « standard ». Il est compose d’un processeur Intel CoreTMi5-670, de 2 x 2 Go DDR3 de memoire vie, d’un disque dur de 250 Go, d’un lecteur-graveur optique, et d’une carte graphique Nvidia Geforce 9500 GS. Il est certifie EPEAT silver, Energy Star 5.0, Blue Angel et Nordic Swan.

Au total, son empreinte carbone est de 339 kg eq. CO2.

Elle se decompose de la facon suivante :

Fabrication des composants : 302 kg eq. CO2
Transport : 34 kg eq. CO2
Assemblage des composants : 3 kg eq. CO2
L’assemblage est realise en Europe tandis que la fabrication des principaux composants electroniques s’effectue en Chine. Certains composants couteux comme les microprocesseurs sont achemines par avion tandis que les pieces moins sensibles (boitiers, etc.) arrivent en Europe par bateau. C’est pour cette raison que le cout CO2 du transport est plus eleve que celui de l’assemblage.

Le decoupage par composant est le suivant :

1. Carte mere : 90 kg eq. CO2
2. Memoire : 72 kg eq. CO2
3. Carte graphique : 36 kg eq. CO2
4. Alimentation electrique : 32 kg eq. CO2
5. Autres composants : boitier, cables, etc. : 72 kg CO2


Pour la phase d’utilisation, Fujitsu a retenu le profile Busy Office d’Energy Star 5.0 for desktop avec une duree d’utilisation de 260 jours ouvres, ce qui donne une consommation annuelle de 113,6 kWh.

L’empreinte carbone de l’utilisation est donc :

Allemagne : 75 kg eq. CO2 par an
France : 7 kg eq. CO2 par an (selon le facteur d’emission de l’Ademe)


En France, il faut donc utiliser 48 ans cette unite centrale (ecran non inclus) pour emettre autant de CO2 que les phases de fabrication, transport et fin de vie reunies !

Les economies d’energie sur la phase d’utilisation (extinction, mise en veille, etc.) ont donc un effet tres faible sur la reduction de l’empreinte carbone compare a l’allongement de la duree d’utilisation.

Avec l’ecran
Pour etre complet, il faudrait ajouter un ecran.

L’Ademe estime que la production d’un ecran plat emet 676 kg eq. CO2.

Bien que ce chiffre paraisse aujourd’hui tres eleve, cela nous permet d’avoir un ordre de grandeur de l’empreinte globale d’un poste de travail recent : 1 015 kg eq. CO2 pour un poste de travail complet.


Concernant la phase d’utilisation, Enertech estime que la consommation moyenne d’un ecran LCD en France est de 46,5 kWh par an. Encore une fois, ce chiffre est assez eleve, mais c’est un ordre de grandeur realiste. La consommation moyenne du poste de travail complet Fujitsu Esprimo E9900 + ecran plat moyen Enertech sera donc de 160 kWh par an, soit environ 10 kg eq. CO2 pour un an.

Au final, pour emettre autant de CO2 que la fabrication d’un poste complet, il faudrait l’utiliser 100 ans France !


PS : un grand merci a Fujitsu de nous avoir fourni ce document. On attend avec impatience que Dell, HP et Lenovo soient transparents.
Cet article a initialement ete publie sur le site greenit.fr
A lire aussi sur Terra eco :
Mac ou PC : quel est le plus vert ?

http://www.terra-economica.info/Quelle-est-l-empreinte-carbone-d,15758.html

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paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.