F. Ch.
L'environnement devient une preoccupation de plus en plus consensuelle", mais "l'ecart entre la sensibilite des individus pour l'environnement, les efforts qu'ils declarent etre prets a faire et ce qu'ils font reellement" perdure.
Telles sont deux des conclusions de l'etude sur "Les pratiques environnementales des Francais en 2005" de l'Institut francais de l'environnement (IFEN), rendue publique vendredi 14 decembre, et realisee avec l'Institut national de la statistique et des etudes economiques (Insee), l'Agence de l'environnement et de la maitrise de l'energie (Ademe) et le ministere de l'ecologie, du developpement et de l'amenagement durable.
Les questions "emblematiques des pratiques ecologiques" posees pour cette enquete sont les memes que celles posees lors de celle de 1998, ce qui permet de mesurer l'evolution des comportements. Parmi les "gestes verts", le tri des dechets est "entre dans les habitudes" : plus de 70 % des menages affirment trier regulierement verre, piles et emballages. Alors qu'en 1998, ils n'etaient que 64 % a trier le verre et 36 % les vieux papiers. La mise en place de dispositifs de collecte selective par les municipalites a manifestement contribue a accelerer ce mouvement.
Le souci d'economiser l'eau et l'electricite comme le fait d'eteindre son televiseur en mode "arret" plutot qu'en mode "veille" progressent aussi. Six menages sur dix declarent prendre en compte la consommation d'energie lors de l'achat d'un appareil electromenager.
En revanche, l'etude de l'IFEN revele que "l'achat de produits issus de l'agriculture biologique ou l'equipement d'une part importante des luminaires du logement en ampoules basse consommation sont mises en oeuvre par un nombre limite de menages". Seulement 34 % d'entre eux declarent faire ce genre d'achats. Selon les auteurs de l'enquete, "la question du surcout de ces produits en est probablement une des raisons".
L'IFEN a aussi cherche a mesurer l'influence de l'habitat et du milieu socio-economique. "On constate que les plus assidus sont les 40-50 ans, qui ont des enfants et habitent une maison", explique Alexis Roy, sociologue et auteur de cette etude. La maison individuelle (56 % du total des logements en France) incite davantage que l'appartement au tri selectif. Les Parisiens et les habitants des centres-villes sont particulierement mauvais eleves. Paradoxalement, pourtant, habiter une maison a la campagne entraine une dependance accrue a la voiture et une consommation energetique par habitant plus importante : un habitant de la peripherie emet deux a trois fois plus de CO2 qu'un habitant du centre-ville. Les personnes agees de 15 a 30 ans vivant seules et les familles monoparentales sont celles qui ont le moins modifie leur comportement.
Le revenu influe aussi sur les pratiques environnementales. Au-dessous de 800 euros mensuels, les preoccupations environnementales ne sont pas prioritaires.
Les menages situes dans le haut de l'echelle sociale sont ceux qui adoptent le plus de gestes favorables a l'environnement. Meme s'ils sont par ailleurs les plus equipes en appareils electromenagers, consommateurs d'energie.
-------------------------------------------------------------------
Six comportements par rapport a l'environnement
L'IFEN a classe les Francais en six categories, en fonction du nombre de leurs pratiques environnementales sur les 14 retenues par cet organisme.
-Tres engages pessimistes : maries, retraites, plutot ages, peu diplomes, logements de taille moyenne, proprietaires en ville. Nombre de pratiques : 9,1 en moyenne.
-Tres engages optimistes : ages, retraites, maries ou veufs, peu diplomes, proprietaires, logements de grande taille. Nombre de pratiques : 8,8.
_Plutot impliques pessimistes : revenus eleves. Nombre de pratiques : 8,9.
_Plutot impliques optimistes : hommes, plutot ages, retraites, maries, proprietaires a la campagne en Ile-de-France, logements de grande taille. Nombre de pratiques : 8,4.
_Interesses non impliques pessimistes : jeunes, plutot des femmes, celibataires, etudiants, diplomes, locataires ou en accession a la propriete, logements de petite taille en ville. Nombre de pratiques : 6,7.
_Pas concernes : jeunes, faibles revenus, locataires, celibataires, etudiants ou chomeurs, peu diplomes, urbains. Nombre de pratiques : 6,7.
<http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-990260@51-946550,0.html>
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire