Blog sur la production de framboises biologiques avec une méthode utilisant les "mauvaises herbes" comme engrais-paillage. la technique est une amélioraion du BRF:"Bois,Rameaux Fragmentés". elle nécéssite très peu de matériel donc très peu d'investissement; elle ne nécéssite pas non plus de travail de force style bêchage ou passage de motoculteur. en double-cliquant sur les photos,vous verrez mieux les détails. pour laisser un commentaire, choisir l'identité anonyme.

mercredi 29 août 2007

grenelle de l'environnement:panier de crabes?

j'ai envoyé ce mail il y a quelques jours qui est resté sans réponse:

à l'attention de Monsieur Espinosa

bonjour,

je ne suis pas une association,juste un citoyen.
un simple citoyen amoureux de l'écologie et qui en a fait son métier.
je suis paysan bio dans la drôme,le département le plus bio de France.
j'aime mon métier.
mais,avec ce que je gagne,je ne peux pas faire vivre correctement ma famille.
je suis donc au RMI partiel.
et je ne suis pas le seul dans ce cas:des copains paysans bio installés depuis longtemps comme moi ont jeté l'éponge au printemps à cause des mauvaises conditions climatiques.
le bio,pour nous c'est le choix de ne pas empoisonner nos clients mais c'est ,au quotidien, ajouter encore plus d'alléas à une activité agricole qui en compte déjà beaucoup et c'est,à cause du surcroit de main-d'oeuvre nécéssaire,se limiter dans les quantités produites:
une image:
un paysan bio peut déserber manuellement un demi hectare de carottes dans sa saison
alors qu'un exploitant agricole classique en cultivera 40 hectares dans le même temps.
le paysan bio ne vendra pas ses carotes 80 fois plus cher.

alors,le bio est-il une impasse?
moi et mes amis ne le croyons pas.

pour nous il y a une solution écologique à notre probème.
une solution qui arrangerait tout le monde sauf quelques lobbys.

nous aimerions avoir le droit de produire des bio-carburants,
non pas des agro-carburants qui polluent,de vrais bio-carburants.
dans notre région c'est possibe avec le TOURNESOL qu'on peut cultiver sans insecticide,sans fongicide,sans déserbant grâce à une technique qui s'appelle le BRF et donc sans labour(ce qui nous pare de l'ambroisie).
ce tournesol,nous demandons de pouvoir le cultiver avec une production limitée à 50 ha par producteur afin d'éviter le piège de la sur-exploitation et de la compétition entre agriculteurs.
nous voulons le transformer en huile et n'avoir le droit de le vendre qu'à la ferme (circuit court)
cette culture,dans ces conditions pourrait nous permettre d'obtenir un revenu équivallent au SMIG.
comme l'activité n'est pas trop exigente en temps,elle nous laisserait la possibilité de cultiver à côté des légumes ou d'autre produits bios ou de créer des petits élevages traditionnels.
comme nous n'avons plus la contrainte économique de nourrir nos familles,les prix que nous pourrions pratiquer seraient alors plus abordabes que ceux que nous sommes obligés de pratiquer aujourd'hui.

il n'est pas question de remplacer totalement le pétrole mais plutôt d'offrir une solution moins polluante de carburant aux consommateurs qui le désirent.
et tant qu'à venir chez nous acheter leur carburant,peut-être seront-ils eux-même intéressés par nos produits annexes?

la limitation de production est la chance des vrais bio-carburants car cette activité pourrait créer énorméent d'emplois.
tout le contraire du développement actuel de l'agro-carburant vert à base de betterave qui ne pourra être produit,dans les conditions prévues actuellement,que par la poignée de bettraviers industriels qui ont déjà tout le matériel.
leurs usines étant très mécanisées,elles créeront très peu d'emplois.

l'installation de micro-fermes bios (avec un revenu minimum garanti par les bio-carburants) sur tout le territoire pourrait redynamiser le tissus économique et social du monde rural.

je sais que ma proposition n'est pas habituelle,
quand j'en parle aux politiques de ma région,je m'adresse à un mur (trop de changements c'est effrayant pour eux)
alors j'ai,nous avons, besoin de vous pour défendre cette autre vision de l'agricuture.
nous ne voulons pas prendre la place des autres,
nous pensons juste que le modèle que nous voulons développer respecte mieux l'avenir de nos enfants que le modèle agro-industriel subventionné qui nous est imposé.

si vous l'acceptez,la balle est maintenant dans votre camps.

que le fameux BON-SENS agricole vous guide!

je suis à votre disposition pour tout renseignement.

(suivent mes coordonnées)

pascal

14 commentaires:

Anonyme a dit…

bon, je reprends ce que j'ai rédigé 2 fois cette nuit , et que ce P$ù£% de blog a pas voulu ...
je pense que c'est une fausse bonne idée ...
bonne idée parceque c'est votre solution de survie ...
mais fausse au plan écologique parceque les bio-carburants, même bio, sont une mauvaise solution dont le seul intérèt est de ne pas remettre en cause toute notre logique et nos solutions techniques ....
Chuis sur que tu-vous trouverez des bobo-bios qui feront 100 bornes pour venir faire chez vous leur plein écolo ... et qui seront entretenu dans leur pavillonisme, fut il en bio-énergie qui leur impose la bagnole au quotidien ... entre autres ...
je pense que le problème majeur des producteurs "paysans" vient de leur refoulement croissant loin de leur clientèle ( y a plus de maraichage de proximité, les derniers terrains sont la proie de spéculation "constructiviste" ... ) l'absence d'aide à la structuration de micro-marchés coopératifs, le refus de mettre en place un Revenu Minimum d'Exploitation, qui prenne en compte le role d'une agriculture paysanne raisonnable dans la gestion-vie de l'espace, et dans sa structuration ...
alors votre solution bio-huile ok mais à titre de pis aller provisoire ... comme un coup "d'urgences médicales" ...

Anonyme a dit…

en prime j'avais ajouté que les alternatives au pétrole sont de fausses bonnes solutions qui arrangent bien les lobbies auto et dérivés ..
le moteur a explosion a plus de 100 ans, et rien n'a été fait pour envisager de nouvelles solutions ...

paysan bio a dit…

2 réponses Marques:
comme toi je ne pense pas que les vrais bio-carburants soient LA solution,
seulement,au jour d'aujourd'hui, ils sont une alternative au pétrole.
le pétrole,je vois ça comme une immense source de CO2 bloquée dans le sous-sol,qui contrairement à ce que dit le troll de "emcee"risque fort d'entrainer la fin de l'humanité si elle est diffusée entièrement dans l'atmosphère.
le CO2 libéré par mon huile a,lui,été piégé par la culture l'année précédente.
pour l'instant,l'idée est:tant qu'à polluer,essayons de réduire au minimmum l'impact de notre présence.
je sais que ce n'est pas satisfaisant,mais en attendant la panacée,est ce qu'on doit laisser les gens utiliser le pétrole bien plus polluant sans leur permettre la moindre alternative?

en plus,avec mon huile le lobby automobie a un petit problème,les modèles HDI ne sont pas compatibles,ce sont les bons vieux tagazous qui fonctionnent.

et je vais te le dire franchement,toutes les solutions soit disant écologiques qui sont mises en pace actuellement sont basées sur un principe qui ne me plait pas du tout:
on rend les activités polluantes chères(souvent à coups de taxes)afin d'obliger par cette contrainte les plus pauvres à ne pas polluer,alors que les riches pourront toujours se payer ce droit.
c'est pour ça que je dis que l'écologie actuelle n'est pas écologique:ele n'intègre pas vraiment le volet social et l'idée de JUSTICE.

une précision:dans mon mail,je parle bien de circuits courts:
l'investissement dans la presse est relativement faible:il est possibe partout.
autre précision:sur le revenu minimum d'exploitation:nous voulons vivre de notre travail et ne pas être des assités à la charge du reste de la société.

par contre personnellement je suis favorable à un revenu minimum de chaque Français sans autre condition que celle d'EXISTER.
:-))
pascal

PS:c'est sympa d'échanger des idées avec des gens qui ne sont pas forcement d'accord avec ma vision de la société.

paysan bio a dit…

Marques,
une annecdote:

toutes les AMAPs du coin et même d'assez loin m'ont contacté pour fournir des framboises en été et des endives l'hivers(nous sommes les derniers producteurs en dessous de Lyon).

mais au bout d'un moment les gens sont "fatigués" de venir chercher les produits:il faut se donner rendez-vous donc c'est plus contraignant que le supermarché.
alors,pour conserver leur clientèle,les paysans ont eu l'idée d'aller livrer à domicile.

je suis allé avec l'un d'entre eux faire une tournée:il n'y avait pas une maison sous le million d'euros et des systèmes de sécurité chez chaque client.

je ne veux pas d'une production bio pour riches.
dans mon magasin,j'ai toutes sortes de gens,et je suis fier d'avoir presque tous les retraités agricoles du coin . je n'essaye pas de leur fourguer des légumes dont ils n'ont pas envie(système des paniers).


pourtant je le répète,je ne suis pas du tout un intégriste.

pascal

Anonyme a dit…

sur la question de la production bio (ou de l'écologie pour riches) on est d'accord ... :-))
par contre, je persiste dans mon idée de revenu minimum d'exploitation ( qui serait lié à un ensemble de contraintes environementales et écologiques ) qui prendrait en compte le role de l'agriculuture dans l'aménagement/accessibilité de l'espace, pourquoi payer des chomeurs ( ex paysans en plus ) pour nettoyer des rivières alors qu'il y a 30 ans, les chévres des exploitations cévenoles le faisaient gratos ....
(et c'est juste un exemple ... la disparition des troupeaux dans le bas languedoc a entrainé une augmentation de risques d'incendie, la création d'une jungle impénétrable etc qui coute horriblement cher à la collectivité ) donc RME mais plus de primes ...

sur le carburant bio, c'est pour ça que je parle de fausse bonne idée, sur le court terme OK ...
sur les AMAP et le "marché" ... le marché traditionnel est la solution à favoriser , reste que les producteurs éloignés des centres urbains sont un peu dans la merde ... il y a des choses à inventer ...

c'est ce genre de réflexion que la gauche devrait impulser ... comme par exemple aussi "pourquoi les politiques publiques d'économie d'énergie n'ont pas été prioritairement mises en oeuvre en direction des plsu fragiles au regard des augmentations EDF-GDF" ...
le premier à gauche qui me cause de ça, je suis prét a aller coller ses affiches , même s'il me promet pas de guérir mon arthrose à moi ...

en fait je pense qu'on est d'accord sur le fond ... même si les désaccords de détail peuvent enrichir le débat ...

Anonyme a dit…

petit exemple des trucs à dépasser :
un copain, depuis décédé, producteur de gras dans le SO ... syndicaliste, et tout ... il a pas compris que la maitrise du circuit, de la production à la vente était la condition de la survie ... il a toujours rechigné à la vente ... et il s'est toujours fait bouffer par ses distributeurs ... alors qu'il avait des produits finis (conserves) de trés haute qualité ...

paysan bio a dit…

ça,le truc de vendre dirrectement,je l'avais compris dès le début:
quand tu connais personnellement tes clients,ils deviennent vite des amis(pas tous)et tu te sens obligé de faire au mieux.
ce n'est pas qu'une histoire d'argent.
dans ma précédente vie(avant le bio),je vendais aux hypers et aux centrales:il est clair qu'ils ne t'achetaient pas un produit,is t'achetaient un prix.
un prix presque trop cher payé pour les mauvais producteurs bien caché derrière leur anonyma mais un prix qui s'apparentait à du vol pour ceux qui travaillaient très bien.
l'achat en dessous du prix de revient est une spécificité agricole qui a mis sur la paille des milliers de petits paysans.

la responsabilité de son produit:avec mon principe,il n'y aurait jamais de production d'OGM.

n'empêche que je suis un très mauvais vendeur pour mes produits car je m'identifie à l'acheteur.

demande à tes copains éleveurs ce qu'ils pensent du RME,
ils préfèreraient 100 fois qu'on leur paye vraiment ce que coûte la brebi à élever.
le mythe du cours mondial est la plus belle connerie qu'on ait inventé.
chez nous,nos produits ne sont presque jamais en concurence avec le produit importé,mais le prix est imposé comme si nous étions tout le temps en concurence.

les cmients,bien informés boycoteraient les enseignes qui importent les salopperies pas chères afin de faire crever les paysans du coin.
pas tous,mais suffisemment pour rendre l'opération non-rentable.

Marques,
je sais bien qu'on est d'accord sur l'essentiel,mais pour une fois que j'ai trouvé un truc sur lequel on n'est pas d'accord...
si je me souviens bien,il y a ça et la démocratie participative.

pascal

Anonyme a dit…

Pascal tu dois vendre ce que tu es capable d'acheter
ni plus ni moins

Buzz

Anonyme a dit…

bon, les éleveurs, le problème est que le 1/4 de gigot vendu paye la bête ... et c'est la même chose pour pas mal de productions agricoles ...
mais en même temps, à vouloir faire de la merde en grande quantité, pour satisfaire les exigences de la grande distribution, sous l'influence des chambres d'agricultures, de l'Inra et autres, pas mal se sont piégés ... en tentant de jouer sur un marché ou existe une entente monopolistique des acheteurs ...
perso, je pense pas au revenu minimum comme une aide, mais comme une rémunération de taches "induites" d'aménagement entretien de l'espace ...
parceque, excuse moi, mais remplacer des troupeaux mixtes brebis chévres dans le cadre d'une activité pastorale normale par des brebis en stabu bouffant de l'ensillage et des lamas "promenés" par des entreprises d'entretien des espaces verts, perso, ça me fout les boules, même si les bobos trouvent ça géniaaaaaaaaaaal . Vrai que le lama c'est exotique ... mais ils ont la 5 pour en voir ... et vivre dans un monde ou l'élevage devient hors sol, et ou on va importer des tondeuses andines, fussent elles "bio" ... c'est un monde devenu dingue ...

Anonyme a dit…

juste un petit exemple de la folie de ce monde agricole :
avant que je quitte la charente, j'achetais mes poireaux à mettre au congélo à un couple de jeunes qui s'étaient lançé dans le maraichage en grand ...
ils vendaient 20% de leur production en direct , et ils vivaient sur ce 20% de production ...
les 80% en raison des prix d'achat de la coop, des délais de paiement une fois la livraison faite, c'était opération blanche ... actuellement, ils doivent réaliser ces 80% de ventes à perte ... et qui plus est auprés d'une coop qui est censée servir leurs intérèts , alors qu'elle ne défend , objectivement, que les intérèts des centrales d'achats de la grande distrib ...

Anonyme a dit…

en Inde l'homme devient ce qu'il mange
l'homme ne vit pas que de pain
mais d'une parole qui rend vivant
"la verité sort de la terre"
on peut en deduire que le mensonge provient du hors sol;-))

Buzz

paysan bio a dit…

Buzz,
dommage que je ne puisse pas vendre tout ce que je suis capable de produire.
je fais des sorbets à tomber à la renverse:
tu te relèves 10 fois la nuit pour en manger.
même des sorbets pas bios du tout:
sorbet au nutella...
on n'est pas riches mais qu'est ce qu'on bouffe bien.
ma femme est cuisinière

Anonyme a dit…

euh ... sorbet nutella ... je doute grave là :-)))
parle moi d'une ratatouille et d'une épaule d'agneau, tarte aux reines claudes :-)))

paysan bio a dit…

ma femme est cuisinière et d'origine Réunionnaise.
chez moi c'est plutôt
carri canard
poulet coco
sauté minh
bouchons
samousas

pour moi c'est la cuisine traditionnelle bretonne.

tout ça mélangé avec les recettes de la drôme:
gratin dauphinois
mousse de brochet
ravioles maison
sans oublier la pogne et le saint genix

un sacré mélange
un foullis patatrac comme j'aime

pascal


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Qui êtes-vous ?

paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.