Blog sur la production de framboises biologiques avec une méthode utilisant les "mauvaises herbes" comme engrais-paillage. la technique est une amélioraion du BRF:"Bois,Rameaux Fragmentés". elle nécéssite très peu de matériel donc très peu d'investissement; elle ne nécéssite pas non plus de travail de force style bêchage ou passage de motoculteur. en double-cliquant sur les photos,vous verrez mieux les détails. pour laisser un commentaire, choisir l'identité anonyme.

mercredi 29 août 2007

Le bio dans les choux

Pourquoi le bio est dans les choux, Infos de la Planete, 25/07/07
Professeur Canardeau pour le Canard Enchaine (France)

Tout le monde adore l'agriculture bio, et pourtant elle ne couvre en France que 2% des surfaces cultivees. Aie !
Meme lui! En janvier 2004, le depute UMP Didier Julia depose une question ecrite au ministre de l'Agriculture, pour deplorer l'absence en France d'aides directes a la reconnaissance de l'agriculture biologique. Oui, Julia, le Pied Nickele qui s'illustra lors de l'affaire des otages Chesnot-Malbrunot, en Irak!
Le bio fait l'unanimite. Il sera meme au menu du fameux Grenelle de l'Environnement decrete par Sa Majeste Sarko Ier. Pas de pesticides, ces poisons qui commencent a alarmer les consommateurs, pas d'engrais de synthese (dont la fabrication a partir de petrole genere des gaz a effet de serre), bref, tous les avantages.
Des lors, question naive : pourquoi 2 % seulement des surfaces agricoles francaises sont-elles consacrees a la bio ? En Italie, pays latin et laxiste, on en est a 8 %. En Autriche, pays germain et legerement austere, a 15 %. Au debut des annees 80, nous etions pourtant les champions d'Europe, avec 40 % des surfaces agricoles bio de toute l'Union europeenne ! En 1982, une grande enquete commandee par Edith Cresson, ministre de l'Agriculture, estimait a 10 000 le nombre de producteurs bio chez nous. Aujourd'hui, vingt ans plus tard, nous en sommes a 11 640. Oui, question naive : que s'est-il passe ?

En fait, tous les gouvernements, de gauche comme de droite, ont privilegie l'agriculture intensive. Un modele qui a pour seul objectif de produire toujours plus. Et d'exporter le plus possible.
Prenez les aides directes de la Politique agricole commune, la fameuse PAC. Elles sont calibrees en fonction des rendements. Un eleveur bio de vaches laitieres touche donc moitie moins que son voisin qui fait dans l'elevage conventionnel. Le cerealier de la Beauce, lui, rafle 5 a 10 % de plus que son homologue qui fait tout pousser sans pesticides. Voila qui suffit a decourager les vocations bio...
Pourquoi diable un agriculteur aurait-il envie de se convertir au bio ? D'abord, il voit ses rendements chuter de 50 %, tout en se donnant un mal de chien. Il doit alterner ses cultures en fonction des saisons, se contenter de substances minerales ou a base de plantes pour combattre les doryphores et autres nuisibles qui s'en prennent aux recoltes. Voire elever des coccinelles contre les pucerons,! Galere assuree, mais certitude de ne pas laisser comme ardoise aux generations futures des sols lessives ou des nappes phreatiques plombees aux nitrates. Comme si cela ne suffisait pas, celui qui opte pour le bio a l'interdiction pendant deux ans au minimum de vendre ses produits sous l'etiquette Agriculture biologique le temps que les champs enchi-miques se refassent une sante. Pour qu'il reste cependant des candidats, l'Europe a prevu une aide a la conversion. Mais, chez nous, elle est faiblarde. En Autriche, un cultivateur qui se met aux legumes bio plein champ empoche chaque annee 450 euros par hectare d'aide a la conversion. En France, 350 euros. Et pendant cinq ans seulement. Ensuite, c'est au bon vouloir des prefets de Region. Resultat : trois Regions seulement (sur 22) ont budgete une aide au maintien (150 euros par hectare pour les legumes bio plein champ). Bref, comme on le voit, la France a tout fait pour encourager le bio... Mieux : elle a dote son label Agriculture biologique du cahier des charges le plus exigeant d'Europe.
Ce qui est insupportable/ note Guy Kastler, de Nature et Progres, association qui milite pour l'agriculture biologique en France, c'est qu'il existe une demande sociale immense et que l'offre agricole en France n'y repond pas. Du coup, nous importons massivement, surtout des pays voisins. Remarquable, en effet : d'un cote l'agriculture industrielle exporte, de l'autre l'agriculture bio importe. Elle ne couvre meme pas la moitie des besoins !
Qui donc a interet a ce que le bio vegete ? En France, la politique agricole est decidee par la FNSEA, qui est chez elle au ministere de l'Agriculture, rue oie Varenne. Et le syndicat officiel ne veut pas entendre parler de la bio. Point barre, s'agace un pionnier de l'agriculture biologique. Pour la productiviste FNSEA, en effet, un agriculteur bio, c'est presque a coup sur un adherent en moins. On comprend pourquoi, en prive, Nicolas Hulot repete inlassablement qu'a l'Elysee il y a toujours deux Bastille a prendre. Le nucleaire, et la FNSEA. Les industriels de l'agroalimentaire voient eux aussi le bio d'un mauvais œil. Quand vous fabriquez du ketchup, les tomates de saison vous n'en avez rien a faire. Ce qu'il vous faut c'est des tomates tout au long de l'annee et en grosse quantite. L'agro-industrie est une puissance colossale, qui investit maintenant dans les OGM ou les biocarburants remarque notre pionnier. Le bio represente tout ce qu'ils detestent. Elle ne fait pas assez tourner la machine, et rend les paysans plus autonomes. Dans la grande distribution, on ne se roule pas non plus par terre pour l'agriculture biologique. On lui prefere des fruits parfaitement calibres, aux couleurs petantes pour attirer le chaland, et qui repoussent toujours plus loin les dates de peremption. Pendant plusieurs annees, temoigne ce responsable d'une grande chaine d'hypermarches, nous avons joue le jeu bio loyalement, mais avec de grosses pertes. Il nous arrivait de jeter jusqu'aux trois quarts de nos produits, qui ne trouvaient pas de clients avant la date de peremption.
Enfin, et surtout, il y a l'industrie chimique. Le pire ennemi du bio. Celle qui, cette annee encore, va fourguer aux agriculteurs 76 000 tonnes de pesticides et des montagnes d'engrais. Le groupe chimique Rhone-Poulenc a longtemps fait la pluie et le beau temps dans les ministeres, meme a l'Environnement, confie au ''Canard'' un responsable de la filiere. Je me souviens encore de ce dejeuner au cours duquel le conseiller d'un ministre socialiste de l'Agriculture nous a propose de debloquer des aides si le cahier des charges du bio etait ''assoupli''. J'ai su plus tard.
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C'est bio mais c'est cher
Puisqu’ils se passent d'engrais et de pesticides, si couteux, les produits bio devraient etre moins chers que les autres, non ? Non. D'abord parce que nous respectons les saisons, dit Jean-Pierre Bourven, maraicher bio dans le 95. Nous faisons des tomates quatre mois dans Vannee, Pas onze comme l'agriculture intensive ! Et, aussi, parce que nos rendements sont moindres : les engrais de synthese permettent un rendement deux fois plus eleve. Si on a 100 quintaux a l'hectare avec le chimique, on en aura 80 avec le raisonne, et de 30 a 40 avec le bio. Mais le principal probleme du bio, c'est qu'il exige beaucoup plus de main-d'œuvre : Avec la chimie, on desherbe un champ de carottes pour 1 euro. En bio, il me faut quatre heures de main-d'œuvre, soit, charges et conges compris, 60 euros.Sans compter que, paradoxalement, l'agriculteur bio traite plus souvent ses cultures que l'autre, utilisant a bon escient (et a plusieurs reprises) des produits repulsifs a base de plantes comme le purin d'ortie au lieu de traiter une fois pour toutes avec un poison chimique remanent. Sans oublier que les marges sur les produits bio sont souvent confortables...
<http://www.infosdelaplanete.org/imprimer/2522/pourquoi-le-bio-est-dans-les-choux.html>
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paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.