Une etude americaine revele que les chimpanzes sont des speculateurs tres prudents, qui ne mettent pas en jeu des biens de valeur importante.
Les chimpanzes ne s’engagent dans un troc qu’a condition de pouvoir en retirer un benefice immediat, n’accumulent pas de biens et ont un sens peu developpe de la propriete, selon une etude americaine parue mercredi dans la revue scientifique en ligne Plos One.
«Les chimpanzes pratiquent le troc pour echanger des articles de valeur plus faible afin d’obtenir des biens de valeur superieure (a leurs yeux), et non l’inverse», ont constate des chercheurs americains, au terme d’experiences effectuees sur deux groupes de ces singes vivant dans des conditions differentes.
Tous les chimpanzes participant a l’experience se sont montres prets a ceder leurs carottes, un aliment qu’ils n’apprecient guere, contre des raisins, qu’ils adorent.
En revanche, ils «ont montre plus de difficultes a entreprendre l’echange attendu lorsque les aliments avaient (pour eux) des valeurs plus proches», expliquent Sarah Brosnan et ses collegues du Michael Keeling Center de recherche et de medecine comparative de l’Universite du Texas.
Dans ces cas, ils avaient tendance a consommer la friandise qu’ils appreciaient moins, plutot que des aliments plus desirables qu’ils pouvaient obtenir grace au troc.
Les chercheurs avancent deux hypotheses pour expliquer ce comportement: le risque eleve de «defection» du chimpanze qui a recu une marchandise et doit en donner une autre en retour, mais peut aussi s’en aller en courant.
Dans le cas d’un echange avec l’homme, le singe ne craindra pas d’etre dupe et sera plus enclin a effectuer la transaction.
La deuxieme explication est l’absence d’accumulation de biens chez les chimpanzes. Ces primates, commentent les scientifiques, «obeissent a des regles de possession de biens qu’ils controlent physiquement», mais un individu «ne peut pas se specialiser dans la production ou dans du troc sur une grande echelle», comme dans le modele de developpement des societes humaines decrit au XVIIIe siecle par l’economiste Adam Smith.
«Les humains non plus ne maximisent pas toujours leurs gains, en particulier lorsque le cout des transactions est eleve», relevent enfin les chercheurs qui esperent que de futurs travaux reveleront comment le troc de produits a forte valeur «est devenu une forme importante de cooperation chez les hommes».
<http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/307080.FR.php>
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire