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mercredi 13 février 2008

une crise alimentaire majeure se profile

Analyse.Une crise alimentaire majeure se profile, Le Monde, 08/02/02
Frederic Lemaitre, editorialiste

Il y a un an, a la fin du mois de janvier, quand les Mexicains sont descendus dans la rue pour protester contre l'augmentation du prix de la galette de mais, beaucoup ont souri.
En septembre, quand le meme motif a pousse les associations de consommateurs italiens a boycotter vingt-quatre heures durant l'achat de pates, le folklore a egalement semble prevaloir. A tort, dans les deux cas.
Ces mouvements sont en fait le reflet d'une crise majeure : les difficultes accrues que rencontrent de par le monde des centaines de millions de personnes pour se nourrir. La raison est simple : viande et cereales sont devenus inabordables pour les plus modestes, dans les campagnes mais aussi dans les villes, un phenomene nouveau.
Le Mexique et l'Italie ne sont pas des cas isoles.
Les emeutes de la faim se multiplient. Le Maroc, l'Ouzbekistan, le Yemen, la Guinee, la Mauritanie et le Senegal ont egalement ete le theatre de manifestations directement liees a l'augmentation du prix de produits alimentaires de premiere necessite. "Ce phenomene inquiete bien davantage les gouvernements que l'augmentation du prix de l'essence", confiait, au Forum de Davos en janvier, le responsable d'un grand organisme international.
Signe de l'inquietude grandissante : alors que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) tente de boucler dans les semaines a venir un accord liberalisant les echanges de produits agricoles, les pays sont, au contraire, de plus en plus nombreux a limiter les exportations de cereales, en instaurant des quotas ou en relevant les taxes de maniere parfois prohibitive. Apres l'Argentine et l'Ukraine, la Russie et la Chine (exportatrice de mais) viennent d'adopter de telles politiques restrictives. Leur objectif est clair : privilegier le marche interieur pour eviter les tensions sociales.
L'envolee des prix en 2007 est, il est vrai, impressionnante. Sur un an, l'indice de la FAO, l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, a bondi de pres de 36 %. "En valeur absolue, nous ne sommes pas a des records historiques, mais on a rarement vu de telles variations", constate Abdulreza Abbassian, economiste a la FAO.
Plusieurs facteurs se conjuguent. L'augmentation de la demande, la stagnation de l'offre et les couts croissants du transport maritime.
L'augmentation de la demande est une bonne nouvelle. En s'embourgeoisant, Bresiliens, Chinois et Indiens adoptent de nouveaux gouts alimentaires. En moins d'une generation, la consommation de viande par Chinois est passee de 20 a 50 kilos, ce qui a une incidence directe sur la demande de cereales fourrageres. Vue la croissance economique des pays emergents, tout indique que ce phenomene va se poursuivre.
Comme on denombre par ailleurs 28,5 millions de bouches supplementaires a nourrir par an - la population doit passer de 6,5 milliards aujourd'hui a environ 9 milliards dans la deuxieme moitie du siecle -, la demande n'est pas pres de diminuer.
De son cote, l'offre est a la peine. En raison d'aleas climatiques, les recoltes ont souvent ete mediocres voire mauvaises dans plusieurs greniers de la planete comme l'Ukraine et l'Australie. Les stocks n'ont jamais ete aussi bas depuis trente ans. L'Europe, qui croulait jadis sous ses reserves, devrait cette annee importer 15 millions de tonnes de cereales. Un record.
La flambee des cours du petrole provoque, de son cote, un double effet negatif : elle rencherit le cout du transport maritime, qui represente desormais le tiers du prix des cereales. Surtout, elle rend les biocarburants de plus en plus attractifs. Sucre, mais, manioc, oleagineux sont donc detournes de leur finalite nourriciere. "Dans certains pays africains, l'huile de palme est directement indexee sur le prix du petrole.
Les Africaines qui font leur marche n'ont plus les moyens de s'en procurer", constate Josette Sheeran, directrice general du Programme alimentaire mondial (PAM). Celle-ci tire la sonnette d'alarme. "Le PAM nourrit environ 90 millions de personnes sur les 860 millions qui souffrent de la faim. L'augmentation des cereales nous oblige a faire un choix : soit nourrir 40 % de moins, soit diminuer de 40 % les portions offertes", resume-t-elle.

En Haiti, les plus pauvres en sont reduits a se nourrir de galettes d'argile.

Pression demographique, croissance economique, rechauffement climatique... A ces trois raisons souvent mises en avant s'en ajoute une quatrieme, tout aussi fondamentale : l'erreur des politiques menees jusqu'a present.

Dans son rapport sur le developpement publie en octobre 2007, la Banque mondiale le reconnait sans fard : pendant vingt ans, les responsables ont tout bonnement oublie l'agriculture.

Alors que 75 % de la population pauvre mondiale vit dans les espaces ruraux, seulement 4 % de l'aide publique va a l'agriculture dans les pays en developpement.

Prenant le contre-pied de la politique privilegiee jusqu'ici par le Fonds monetaire international (FMI) et par elle-meme, la Banque mondiale reconnait que la croissance de l'agriculture et donc la reduction de la pauvrete dependent d'investissements publics dans les infrastructures rurales (irrigation, routes, transports, energie...).
Ces efforts seront d'autant plus necessaires que le rechauffement climatique constitue, d'apres les experts, un danger majeur pour l'agriculture mondiale. "Les zones touchees par la secheresse en Afrique subsaharienne pourraient augmenter de 60 a 90 millions d'hectares (...) d'ici a 2060. (...) Le nombre de personnes souffrant de malnutrition pourrait augmenter de 600 millions d'ici a 2080", prevoyait l'ONU en 2007.

Chaque etude semble plus pessimiste que la precedente.

Le 1er fevrier, la revue Science a publie les previsions de l'universite Stanford de Californie selon lesquelles le sud de l'Afrique pourrait perdre plus de 30 % de sa production de mais, sa principale recolte, d'ici a 2030. De leur cote, l'Indonesie et l'Asie du Sud-Est verraient leurs principales cultures diminuer d'au moins 10 %. "C'est inquietant.
On ne pensait pas que cela irait si vite", reconnait la FAO.
Il va donc falloir produire davantage. Certains preconisent d'augmenter les surfaces agricoles, mais le rechauffement climatique et l'urbanisation croissante vont plutot reduire l'espace disponible. Accroitre le rendement est egalement possible.
Mais l'agriculture intensive consomme davantage d'eau, un bien qui devient rare et precieux.
Reste le developpement des organismes genetiquement modifies, mais leur utilisation est, on le sait, contestee.

A l'aube du XXIe siecle, l'agriculture est donc redevenue un probleme majeur pour l'humanite.

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Qui êtes-vous ?

paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.