Blog sur la production de framboises biologiques avec une méthode utilisant les "mauvaises herbes" comme engrais-paillage. la technique est une amélioraion du BRF:"Bois,Rameaux Fragmentés". elle nécéssite très peu de matériel donc très peu d'investissement; elle ne nécéssite pas non plus de travail de force style bêchage ou passage de motoculteur. en double-cliquant sur les photos,vous verrez mieux les détails. pour laisser un commentaire, choisir l'identité anonyme.

samedi 29 septembre 2007

pour appuyer ce que dit Kempf

La mondialisation accroît les inégalités
La mondialisation et la croissance se traduisent par des inégalités croissantes : c’est ce qu’a conclu l’OIT (Organisation internationale du travail), dans un document de synthèse publié au printemps lors de la Conférence mondiale du travail. Les médias n’en ont pas dit un mot. Le rapport, précisément documenté, n’en dresse pas moins un tableau limpide de la situation : le capital voit sa part augmenter sans cesse au détriment des revenus de la main d’œuvre. Au sein des sociétés comme entre pays, l’inégalité ne cesse d’augmenter. « La paix ne peut être fondée que sur la justice sociale », rappelle l’OIT dans ce document exceptionnel.
OIT - mai 2007

Chapitre 4. La contraction des salaires et l’augmentation des inégalités menacent le développement durable
L’OIT a pour mandat constitutionnel d’assurer la justice sociale et d’améliorer des conditions de travail «impliquant pour un grand nombre de personnes l’injustice, la misère et les privations, ce qui engendre un tel mécontentement que la paix et l’harmonie universelles sont mises en danger» . La tendance de plus en plus évidente à privilégier le rendement du capital au détriment de la main d’œuvre et le creusement des inégalités de revenu sont inquiétants, en raison notamment des menaces qui en résultent pour le développement durable dans une économie mondiale ouverte. Cela vient nous rappeler que pour l’OIT «le travail n’est pas une marchandise» et que la paix ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale.
Il ressort de nombreuses analyses que ces tendances trouvent probablement leur origine dans les effets de la mondialisation sur les marchés du travail, ainsi que dans des inégalités historiques. On remarquera surtout que la part des revenus du travail dans le revenu national baisse alors que celle des profits augmente dans beaucoup de pays. Les tableaux d’un chapitre des Perspectives de l’économie mondiale du FMI (avril 2007) montrent que dans 6 pays industrialisés la rémunération du travail salarié (salaires plus cotisations des employeurs à la sécurité sociale) est passée, entre 80 et 2004, d’environ 58 pour cent à 55 pour cent du PIB. Si l’on y ajoute les revenus du «travail» des personnes qui travaillent pour leur propre compte et autres travailleurs indépendants, la baisse est encore plus marquée : de 68 pour cent environ à 62 pour cent. Des études préliminaires du BIT portant sur un groupe plus important de pays industrialisés, de pays en transition et de pays en développement font ressortir la même tendance, quoique limitée en moyenne et variable selon le pays. Cette contraction de la part relative des revenus du travail renvoie au changement perçu de l’emprise respective du travail et du capital sur le marché suite à l’intégration de plusieurs pays fortement peuplés dans le système économique mondial et sous l’effet des évolutions techniques provenant des pays avancés et permettant d’économiser de la main-d’œuvre.
Lorsqu’une part croissante du revenu national va aux détenteurs du capital, et non aux travailleurs, l’inégalité dans la répartition des revenus tend à s’accentuer puisque le rendement du capital revient principalement à une minorité prospère. De plus, les salaires des cadres et des travailleurs relativement qualifiés ont souvent augmenté beaucoup plus vite que ceux de la main-d’œuvre non qualifiée, qui ont dans certains cas stagné, voire diminué, malgré la croissance économique.
En raison de ces deux tendances, dans beaucoup de pays, tant développés qu’en développement, les revenus des catégories supérieures ont augmenté beaucoup plus vite que ceux des catégories intermédiaire et inférieure.
Une autre façon d’étudier l’inégalité au niveau mondial consiste à comparer les revenus moyens par habitant entre plusieurs pays. On constate que dans un certain nombre de pays en développement, y compris dans ces deux géants que sont la Chine et l’Inde, les revenus par habitant ont augmenté plus vite que dans les pays riches. L’écart entre ces pays en développement performants et le monde industrialisé s’est donc significativement réduit. En revanche, ailleurs, notamment en Afrique, les revenus ont augmenté beaucoup plus lentement que dans les économies avancées.
L’écart entre les pays les plus pauvres et les pays les plus riches s’est donc dans l’ensemble sensiblement élargi : les revenus moyens par habitant des 20 pays les plus riches sont aujourd’hui fois plus élevés que ceux des 20 pays les plus pauvres, contre 9 fois au début des années soixante.
La croissance contribue généralement à relever les revenus des pauvres et les revenus moyens, de sorte que les progrès accomplis dans les pays performants, dont la Chine, ont permis à des centaines de millions de familles de passer au-dessus du seuil de pauvreté (ou 2 dollars par jour). Cependant, même s’il diminue relativement à la population mondiale, le nombre des personnes vivant dans la misère demeure élevé dans l’absolu et il n’a pas baissé en Afrique.
Bien que la croissance ait joué un rôle important dans la réduction de la pauvreté, la hausse des inégalités dans un même pays donne à penser que le schéma actuel favorise les milieux plus aisés davantage que les pauvres. D’après une étude qui repose sur les statistiques de la consommation, 9,5 pour cent seulement de la croissance enregistrée entre 99 et 2000 a bénéficié aux 50 pour cent les plus pauvres de la population mondiale. Et les 9 pour cent de la population mondiale qui survivent avec moins de dollar par jour n’ont bénéficié que de 2 pour cent de l’augmentation de la consommation mondiale. Plus de 90 pour cent de cette augmentation sont revenus à la «classe moyenne mondiale», à savoir la moitié supérieure de la répartition mondiale des revenus, qui comprend le gros de la population des pays les plus riches du monde, à quoi s’ajoutent des effectifs nombreux de la Chine et d’autres pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est.
Une étude pionnière de l’Institut mondial de recherche sur les aspects économiques du développement de l’Université des Nations Unies (UNU-WIDER) donne des informations sur la répartition mondiale de la richesse, définie comme la valeur de l’actif physique et financier, moins le passif. Elle montre que, en 2000, 1 pour cent des adultes les plus riches détenaient à eux seuls 40 pour cent de l’actif mondial, et que 10 pour cent des adultes les plus riches en détenaient 85 pour cent, contre 1 pour cent seulement pour la moitié inférieure de la population adulte mondiale. Faire partie des 10 pour cent d’adultes les plus riches du monde supposait un actif de 6 000 dollars, et faire partie des 1 pour cent les plus riches un actif de plus de 500 000 dollars. C’est en Amérique du Nord, en Europe et dans les pays d’Asie et du Pacifique à revenu élevé que l’on trouve la plus forte concentration de richesses: près de 90 pour cent du total mondial y est détenu collectivement.
L’Amérique du Nord ne représente que 6 pour cent de la population adulte mondiale, mais 34 pour cent de la richesse des ménages. La concentration de la richesse au sein d’un pays varie sensiblement mais, selon les estimations, la part des 10 pour cent les plus riches se situe entre 40 pour cent environ, pour la Chine, et 70 pour cent, pour les Etats-Unis.
L’analyse de ces différentes tendances demande à être approfondie et élargie, afin d’avoir une meilleure idée de la manière dont les produits du revenu et de la richesse et les parts de la main-d’œuvre et du capital interagissent avec le fonctionnement des marchés du travail, en particulier dans les pays en développement. La question doit également être abordée sous l’angle des différences entre hommes et femmes pour quantifier plus systématiquement la surreprésentation des femmes au bas de l’échelle des revenus et des richesses.
Il faudra surtout essayer de mieux comprendre les relations actuelles entre la croissance, l’investissement et l’emploi et les répercussions des politiques sur ces trois éléments. Dans la plupart des pays en développement, le facteur qui influe le plus à lui seul sur les marchés du travail est l’afflux constant de ruraux, des hommes en majorité, mais aussi de plus en plus des femmes, qui quittent la campagne pour la ville, où la plupart se retrouvent à faire du commerce sur la voie publique ou des travaux occasionnels et gagnent peut-être un peu plus que dans l’agriculture, mais guère plus. Sous-employés, ils travaillent par intermittence, et avec peu d’outils, mais n’ont guère de choix étant donné l’absence de toute aide sociale. Dans le secteur très diversifié des services, on trouve aussi bien des travailleurs qualifiés et bien rémunérés que des cohortes qui vivent tant bien que mal des petits métiers du commerce informel, où les femmes prédominent.
La croissance que connaissent les économies mondialisées aujourd’hui n’arrive pas jusqu’à elles. Cette croissance ne génère pas suffisamment de travail décent et ne permet donc pas d’accélérer la réduction de la pauvreté. C’est aujourd’hui une nécessité politique de ralentir ou d’inverser cette tendance à l’aggravation des inégalités sociales au sein d’un même pays, tout en continuant de réduire les écarts entre pays et de faire reculer la pauvreté absolue. Cela doit être une priorité des politiques, tant économiques que sociales. Il est impératif que les politiques de l’investissement et de l’emploi favorisent l’accès des pauvres à un travail décent. A cet égard, les mesures qui visent à intégrer le travail informel dans l’économie formelle jouent un rôle essentiel pour accélérer le rythme de la réduction de la pauvreté, contrer la montée des inégalités de revenus et mettre fin à la discrimination, surtout à l’égard des femmes. Des stratégies d’éducation et de formation visant à remédier aux pénuries de main d’œuvre qualifiée et à éliminer la discrimination et l’exclusion sont elles aussi indispensables si l’on veut obtenir une croissance plus rapide et à plus forte intensité d’emploi et si l’on veut augmenter la capacité de gain des plus démunis. Par ailleurs, des améliorations de la législation du travail, des systèmes de sécurité sociale, des politiques actives du marché du travail et de la négociation collective ne pourront que contribuer à l’instauration d’un nouvel équilibre entre flexibilité et sécurité qui soutienne le dynamisme de la concurrence, tout en multipliant les possibilités d’emploi, surtout pour les plus défavorisés.

Source : « Le travail décent au service du développement durable », CIT 96-2007/Rapport I (A).
Contexte : www.ilo.org

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paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.