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samedi 21 mai 2011

trouvé :un socialiste qui pense,qui se rend compte de l'imposture...

Les vices cachés de l'affaire DSK


20 Mai 2011 Par Paul Alliès

Nous en sommes aux explications "psy" en tout genre sur le registre: le pouvoir, l'homme et le sexe. Des causes plus systémiques concernant la nature des partis et la responsabilité des institutions sont passées par profits et pertes sauf rares exceptions. Elles sont pourtant bien présentes dans l'explosion de la machine Strauss-Kahn.



Une question majeure concerne les partis dits de gouvernement et la sélection des élites qu'ils opèrent. On n'évoquera que ceux de la gauche social-démocrate donc européenne qui ont tous connu une mutation essentielle au cours des deux dernières décennies, quels qu'aient été leurs rapports à la "3° voie social-libérale" ( on sait combien le PS s'est toujours vanté d'avoir gardé ses distances vis-à-vis de celle-ci). Sur quelles bases s'est donc faite cette sélection ? En deçà des gestions locales de l'économie, partout la sphère de l'Etat a été réduite à une fonction résiduelle qui a entraîné l'aggravation de l'inégalité des revenus et de l'injustice dans la répartition des richesses.



"L'Etat ne peut pas tout" avait proclamé Lionel Jospin. C'est ainsi qu'ont été laissées à l'encan les prestations sociales, le droit du travail, la culpabilisation des chômeurs, la sous-rémunération et la précarisation des salariés, le partage de la valeur ajoutée entre le capital et le travail.

A partir de cette idée que la politique ne pouvait plus rien faire dans ces domaines alors même que l'Etat dirigeait une privatisation généralisée dans tous les secteurs (record battu toujours par le gouvernement Jospin), la fragilisation de la société s'est installée comme une norme: dégradation des salaires et des conditions de travail, réduction des progrès technique et de productivité à la performance économique et à la consommation des biens matériels, fétichisme de la croissance. Le concept de solidarité s'est délité au profit d'une consécration de la société du spectacle (dont l'épisode que nous vivons est un grand moment). La social-démocratie a repris pour l'essentiel la vision unidimensionnelle de l'homme et de la société véhiculée par le "consumérisme" (Ernst Hillebrand).



Qu'est-ce qu'une "bonne vie" ou une "bonne société" ? Ces questions essentielles qui prendraient au sérieux le bien-être psychique et la qualité de l'existence ont été occultées par les partis sociaux-démocrates; leurs dirigeants ont partagé avec les élites libérales un consensus sur la richesse matérielle qui ferait le bonheur de tous pour peu que l'on se protège de la misère absolue et de l'indigence. On oubliait ainsi que l'injustice peut rendre malheureux et désespérer la société. Ces partis sont ainsi devenus ce que de bons chercheurs ont nommé des "agences semi-étatiques" participant à l'affaiblissement des processus démocratiques, le soutien forcené à l'édification d'une Europe dépolitisée aidant (voir les positionnements de la direction du PS en 2005 lors du référendum sur le TCE). La professionnalisation de ce qu'il faut bien appeler des carrières électives a vidé un peu plus le contenu populaire de ces formations. Elles sont devenus des machines à produire des experts pour des "gouvernements par commission" dans des démocraties de basse intensité.

 La moindre représentativité sociale des mandants a été méprisée. Le partage d'une histoire, de symboles et de ressources culturelles communes a été perdu; et la croyance dans l'effectivité d'une morale publique aussi. Un cynisme du pouvoir et du rapport de force est devenu l'horizon hédoniste de ce qu'il faut bien nommer une caste.
Le Parti socialiste l'a permis; la scène sondagière et médiatique l'a fabriqué: Dominique Stauss-Kahn était devenu l'autorité congruente au profil requis pour être président de la V° République. Ici se greffe la particularité très française d'un délire institutionnel qui veut que toute réalité plie devant la logique de la "mère des batailles": la conquête à tout prix d'une institution dévastatrice des équilibres de la société du respect. DSK était l'autre nom de cette grande transformation chez nous, de la nature des partis sociaux-démocrates.



Son crash le 14 mai a dévoilé le système. Il fait peser un doute sur la forme "parti" comme mode séculaire et principal d'organisation et représentation des intérêts. Cette forme est devenue inadéquate à des populations dont le niveau d'éducation et de connaissances n'a jamais été aussi élevé en particulier dans les nouvelles générations, là où l'information est déjà un bien commun. La révolution arabe s'est élancée sans les partis, avec les réseaux sociaux et elle se répand sous cette même forme jusqu'à chez nous (en Espagne cette semaine). Elle exprime de façon spectaculaire les aspirations d'un nouveau monde d'individus dont la nature première est l'espèce démocratique. Les revendications participatives des citoyens réinventent l'individu autogestionnaire, très loin des communautarismes comme du mondialisme des élites et de la sclérose des partis.



De ce "désastre obscur" naîtra-t-il du nouveau ? Dans l'immédiat les Primaires peuvent devenir un instrument de reprise populaire de la liberté du choix du candidat de gauche, confisqué jusqu'ici par les Instituts, les Think Tanks et autres grands médias. Par les appareils partisans aussi.
On entend déjà les pleureuses antiques se désolant des millions de citoyens qui s'apprêteraient à leur confisquer le monopole de l'arbitrage.
En Italie le Parti Démocrate songe à cesser d'user des Primaires (généralisées aux élections locales) car ses propres candidats y sont de plus en plus souvent battus; sauf que les personnalités investies gagnent ensuite les élections même difficiles car elles font campagne avec le viatique de la confiance des et aux citoyens ordinaires. Ce défi des Primaires ne concerne pas que le PS : les autres formations devraient s'y impliquer tant la crise ouverte est profonde et favorable à des rassemblements et comportements inédits. Et elles n'y échapperont pas.



Au-delà, il faut parler de la nouvelle société que nous voulons: de la démondialisation, de la fixation de nouvelles normes dans le secteur de l'emploi, des conditions et des buts du travail comme de la re-règlementation de son marché, de l'intérêt général et de la sanctuarisation du périmètre de ses services, des coopératives et de l'économie sociale, de l'impératif écologique et de bien d'autres choses sans doute qui n'étaient pas sur l'agenda de DSK. Faisant cela nous reprendrions l'antienne qu'énonçait Pierre Mendès-France en concluant sa galerie de portraits d'hommes d'Etat (La Vérité guidait leurs pas. Gallimard. 1975): " Il faut s'élever au-dessus des incidents et des épisodes, même quand ils nous atteignent douloureusement, il faut embrasser le grand mouvement qui entraîne irrésistiblement les peuples et les nations. (...) L'heure est venue de la lucidité en face des problèmes, de l'ardeur et de l'énergie en face des difficultés et des obstacles. Messages (...) qui sont autant de rappels à un petit nombre de règles morales hors desquelles la politique n'est qu'une vaine parade et la démocratie un concept sans substance et sans vérité - autant de rappels aussi à de grandes raisons d'espérer et de croire".

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Paul Alliès
Professeur à l'Université de Montpellier. Secrétaire national adjoint à la Rénovation du Parti Socialiste. Président de la Convention pour la 6° République (C6R)

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paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.