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vendredi 17 août 2007

l'appat du grain.à qui profitent réellement les agrocarburants?quelle HONTE!

L’appat du grain fait flamber les cours, Liberation, 23/07/07
L.O.

Le prix des matieres agricoles decolle, notamment grace au succes des agrocarburants. Mais le consommateur risque de trinquer.
Cela ne fait plus de doute, le pouvoir d’achat des Francais sera grignote a la rentree par les hausses de prix de certains aliments. En cause : les records battus ces derniers mois par les cours des cereales et autres produits agricoles, comme le soja et la poudre de lait. Le ble a bondi de 50 % en un an, passant de 121 euros a 180 euros la tonne, selon La Depeche, reference sur le marche agricole francais. Au niveau mondial, c’est du jamais-vu depuis 11 ans. Le mais a augmente de son cote de 52 %, le soja de 40 % et la poudre de lait de 85 %. Un cocktail explosif de facteurs conjoncturels et structurels cree ce phenomene. Explications.
D’ou vient la flambee ?
Elle a d’abord des raisons immediates, propres a la recolte 2006-2007. La premiere : les aleas climatiques. La secheresse en Ukraine et en Australie a entame les recoltes de ble. Pour proteger son propre marche, Kiev a fini par suspendre ses exportations. Les stocks mondiaux sont ainsi au plus bas, au moment ou l’appetit pour ces denrees s’accelere dans le monde. «En raison du developpement des usages non agricoles des produits agricoles, comme les agrocarburants et la chimie verte, les prix vont rester eleves», estime Herve Guyomard, directeur scientifique a l’Inra, l’Institut national de recherche agroalimentaire. Et la consommation croissante des pays emergents renforce la tension du marche. «La hausse des cours du ble en Europe se repercute sur les autres cereales. Par effet de substitution, la demande d’orge et d’autres produits augmente», explique un industriel. Meme chose aux Etats-Unis pour le mais, dont les cours explosent en raison de la demande pour l’ethanol.
S’ajoute un facteur financier. L’appat du gain des fonds d’investissement ne pouvait laisser longtemps sommeiller ces actifs, explique Guyomard. BNP Paribas a cree en septembre un fonds «agriculture et betail», base sur les «potentiels de marche que representent les biocarburants et la demande de viande des pays emergents». A la Societe generale, «l’exposition aux produits agricoles dans le portefeuille matieres premieres est passee de 2 % a 6 % cette annee», confirme Raphael Dubois, gerant du fonds de la banque.
Cette envolee est-elle durable ?
La bulle ne va pas eclater de sitot, a en croire les professionnels, meme si elle devrait se stabiliser a un haut niveau. Avec l’essor des agrocarburants et la hausse de la demande la Chine et de l’Inde, le desequilibre offre-demande est profond. «A moins que l’on augmente les surfaces cultivables», nuance un industriel. «A terme, l’offre va reagir et augmenter et les prix agricoles vont certainement, sinon rebaisser, au moins etre plus calmes», analyse Philippe Martin, economiste.
Certains pays vont-ils devenir de grandes puissances agricoles ?
Des pays fortement dotes en terres cultivables et exportateurs nets, comme l’Argentine et les pays d’Europe de l’Est, devraient en profiter. Ils devront arbitrer entre les cultures industrielles, pour les carburants vegetaux, et les cultures alimentaires. «Mais l’ouvrier argentin verra son pouvoir d’achat baisser, a cause de la hausse des prix, meme si le pays dans son ensemble voit son revenu augmenter», precise Philippe Martin.
Quelles sont les consequences de cette ruee ?
Les heureux gagnants sont les agriculteurs; en France, leur revenu a augmente de 16 % en 2006, selon l’Insee. «On peut se demander si a terme, le secteur agricole francais ne sera pas capable de se passer de subventions», avance prudemment Philippe Martin. Une euphorie productive qui pourrait relancer le debat sur les OGM, qui permettent d’accroitre les rendements, et a l’origine de la decision de Bruxelles de supprimer les 10% de jacheres obligatoires pour la prochaine recolte.
Les perdants sont plus nombreux. «Les eleveurs de porcs, lapins, volaille et bovins ont de grosses difficultes», explique un fabricant d’aliments pour animaux, qui leur vend cereales et tourteaux de soja. «Les delais de paiement s’allongent», constate-t-il.
Dans le clan des victimes, les industriels, qui achetent leurs ingredients au prix fort et peinent a repercuter cette hausse des couts dans la distribution, tres hostile a modifier ses etiquettes ou a reduire ses marges. Au bout de la chaine, les consommateurs vont voir grimper le prix des produits alimentaires les moins transformes : fromages et produits laitiers, biscuits, poulet, saucisses. Pour l’instant, les professionnels du secteur sont en pleine negociation, pour eviter «la valse des etiquettes», conformement aux souhaits de la ministre de l’Economie, Christine Lagarde. Agriculteurs, transformateurs et distributeurs se reuniront en septembre, armes d’un «tableau de bord objectif qui permettra de ne pas contester les chiffres», a affirme la semaine derniere Jean-Michel Lemetayer, president de la FNSEA.
<http://www.liberation.fr/actualite/evenement/evenement1/268485.FR.php>
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paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.