Blog sur la production de framboises biologiques avec une méthode utilisant les "mauvaises herbes" comme engrais-paillage. la technique est une amélioraion du BRF:"Bois,Rameaux Fragmentés". elle nécéssite très peu de matériel donc très peu d'investissement; elle ne nécéssite pas non plus de travail de force style bêchage ou passage de motoculteur. en double-cliquant sur les photos,vous verrez mieux les détails. pour laisser un commentaire, choisir l'identité anonyme.

samedi 24 novembre 2007

un autre prix Nobel opposé aux nécro-carburants

extrait du blog de Fabrice Nicolino:

Harmut Michel. Prix Nobel, interrogé par MÓNICA SALOMONE 12/09/2007.
Question : Selon une directive de l’Union Européenne, 5,75% de tous les transports utilisant les énergies fossiles devra être remplacé par des agrocarburants avant 2010. Est-ce une mauvaise stratégie ?
Réponse : Je recommanderais d’abolir cette directive: avec les agrocarburants, on n’économise pas les émissions de gaz carbonique. Il est évident que nous devons réduire les émissions de gaz carbonique si nous voulons freiner ou réduire le réchauffement climatique. Nous devons passer des énergies fossiles aux énergies renouvelables. Mais, en ce qui concerne la production de CO2, la production et l’utilisation du biogaz et du biocarburant ne sont pas neutres, parce qu’au moins 50% de toute l’énergie contenue dans le biogaz ou dans le biocarburant provient de sources fossiles.
Question : Pouvez vous l’expliquer plus en détail ?
Réponse : Pour produire certains agrocarburants, comme l’éthanol, il faut investir beaucoup d’énergie sous forme d’engrais, de transport, etc… Il en est de même pour la distillation de l’alcool. Ce qu’on obtient quand le végétal fermente, c’est un peu comme le vin à 10 degrés d’alcool qu’on doit convertir en alcool pur. Il faut pour cela investir presque autant d’énergie que celle qu’il y a dans l’éthanol. Et si on obtient cette énergie des combustibles fossiles, on finit par émettre plus de CO2 que ce qu’on émettrait en utilisant simplement de l’essence pour sa voiture.
Question : N’est ce pas quelque chose qu’on peut améliorer avec de nouvelles techniques de culture, avec plus de recherche en général ?Réponse : Le problème, c’est qu’au départ, l’efficacité globale de la photosynthèse est très faible. Moins de un pour cent de l’énergie solaire est stocké sous forme de biomasse, et il n’est pas possible d’améliorer cela. L’agrocarburant qu’on peut produire par unité de surface et par an contient moins de 0,4 % de l’énergie solaire que cette surface a reçue en un an.
Question : Autrement dit, il faudrait cultiver des surfaces gigantesques pour obtenir suffisamment d’agrocarburants…
Réponse : Même si nous ne comptons pas l’énergie qu’il faut investir pour produire les agrocarburants, il faut tenir compte que couvrir la demande d’électricité de l’Allemagne avec des agrocarburants, exigerait de consacrer toute la surface du pays aux cultures énergétiques. En comparaison, les cellules photovoltaïques sont de 50 à 100 fois plus efficaces en ce qui concerne la conversion de l’énergie solaire en électricité et elles ont besoin de beaucoup moins de sols. Les cultures énergétiques sont une façon très peu efficace d’utiliser le sol.
Question : Vous avez aussi parlé de déforestation associée à l’utilisation des agrocarburants.
Réponse : Oui, les agrocarburants favorisent la perte des forêts tropicales en Indonésie, en Malaisie, dans certaines régions d’Afrique et au Brésil. Au Brésil, c’est le soja. On cultive de plus en plus de soja dans la forêt et brûler la forêt pour produire du soja libère une quantité énorme de CO2 dans l’atmosphère.Question : Dans votre conférence vous avez même dit qu’il est plus efficace d’utiliser directement les cultures pour se chauffer et que ça évite plus d’émissions de CO2.Réponse : Oui, si on doit cultiver, ce serait plus économique d’utiliser le bois pour se chauffer, au lieu d’utiliser le pétrole ou le gaz naturel. Le pétrole, on le laisserait pour les voitures. De cette façon, on triple ou quadruple l’efficacité et on ne paie pas d’impôt pour convertir la biomasse en biocarburants.Question : Mais vous avez dit aussi que produire des agrocarburants est énergétiquement moins cher dans certains pays que dans d’autres. Les agrocarburants sont ils au moins rentables dans certains pays ?
Réponse : Oui, ça peut être un processus rentable si on produit les agrocarburants à partir de la canne à sucre dans les pays où cette culture pousse comme si c’était de l’herbe, sans engrais. C’est le cas du Brésil. Au Brésil, on presse la canne et on utilise les restes de la plante pour distiller l’alcool. Mais en Europe, avec le blé et la betterave, ce n’est pas rentable. Ici, la canne à sucre ne pousse pas.
Question : Et si on utilise les méthodes biotechnologiques, les enzymes, qui digéreraient toute la plante – même la lignine - pour augmenter l’éfficacité des biocarburants?
Réponse : On ne gagne pas beaucoup. L’efficacité de la conversion de la biomasse en agrocarburants oscille entre 0,15 % et 0,3 %. Les cellules photovoltaïques ont, elles, une efficacité qui oscille entre 15 % et 20 % .Et les autres façons de profiter de l’ énergie solaire sont intéressantes, comme par exemple l’énergie solaire thermique.
Question : Ainsi, d’ après vous, il faut favoriser l’énergie solaire.Réponse : La meilleure manière de résoudre notre problème, c’est l’énergie solaire. Ce qui ne va pas, c’est que les cellules photovoltaïques sont très chères. Nous pourrions avoir une ferme solaire dans le Sahara, par exemple, et convertir l’énergie qu’on obtiendrait en une autre forme d’énergie qu’on pourrait transporter, comme l’hydrogène. Cela, jusqu’à ce qu’on développe des câbles supraconducteurs à température ambiante.Question : S’il est si clair que les agrocarburants ne sont pas une option, pourquoi tout le monde parie sur eux?
Réponse : C’est qu’ils sont une idée très attirante, le terme “bio”(carburants) se vend très bien. Mais je ne suis pas le seul qui critique les agrocarburants. Il suffit de faire les calculs.

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Qui êtes-vous ?

paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.