Blog sur la production de framboises biologiques avec une méthode utilisant les "mauvaises herbes" comme engrais-paillage. la technique est une amélioraion du BRF:"Bois,Rameaux Fragmentés". elle nécéssite très peu de matériel donc très peu d'investissement; elle ne nécéssite pas non plus de travail de force style bêchage ou passage de motoculteur. en double-cliquant sur les photos,vous verrez mieux les détails. pour laisser un commentaire, choisir l'identité anonyme.

mercredi 9 avril 2008

le rêglement Européen 2009 sur l'agriculture bio ne fait pas RIRE tout le monde

l’agriculture biologique, oui ! Mais pour combien de temps encore ?
jeudi 21 février 2008,

Le projet de nouveau règlement pour l’agriculture biologique, qui sera applicable en 2009, organise insidieusement l’exclusion des petits paysans diversifiés (ceux qui sont l’âme même de la bio !),qui seront incapables d’appliquer les contraintes imposées par des normes pensées pour la seule industrie agroalimentaire.
Les mécanismes à l’œuvre vont tous dans le même sens et touchent des secteurs apparemment très éloignés : fonctionnement non démocratique, système de contrôle et de certification confidentiels et anonymes, paquet hygiène et normes HACCP, autorisations de mise en marche (AMM) ou encore Organismes Génétiquement Modifiés (OGM).
Au-delà de l’agriculture, les fabrications artisanales traditionnelles, le commerce de proximité, les écomatériaux de construction, les écocarburants, les énergies renouvelables, les médecines traditionnelles... sont menacés par cette même vision normalisatrice propre à l’industrie.
De la guerre des étoiles aux acteurs de la chaîne alimentaire : Les exigences spécifiques à la sécurité des aliments
La norme ISO 2200
Cette norme est applicable à tous les acteurs de la chaîne alimentaire. Elle spécifie des exigences comprenant 5 éléments qui sont reconnus comme essentiels pour assurer la sécurité des aliments à tous les niveaux de la chaîne alimentaire :
l’approche systémique ,la communication interactive ,la traçabilité, les programmes préalables (PRP) et le plan HACCP
Ces éléments font partie intégrante des exigences de la norme.
Le chapitre 7 de la norme porte sur la planification et la réalisation de produits sûrs. Il associe de façon dynamique les programmes préalables (PreRequisite Program=PRP) avec les phases d’application d’un plan HACCP telles que décrites par la Commission du Codex Alimentarius. En cohérence avec les dispositions de l’article 18 du nouveau règlement européen n°178-2002 fixant les procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires, la norme exige également que l’entreprise établisse un système de traçabilité.
La Méthode HACCP : petit historique
Cette méthode a vu le jour dans les années 1970, dans l’industrie chimique américaine.
Rapidement, cette méthode a trouvé des applications dans le domaine agro-alimentaire.
Notamment pour la gestion des dangers de contamination des fournitures alimentaires des programmes spatiaux de la NASA ou le risque botulinique dans l’industrie de la conserve. Par la suite, les grands groupes européens de l’industrie alimentaire ont utilisé cette méthode pour la gestion de la sécurité de leur fabrication (Unilever, Nestlé, BSN). Suivant les recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et du Codex Alimentarius, la Communauté Européenne a introduit l’utilisation du système HACCP dans la directive 93/43 du 14 juin 1993 relative à l’hygiène des denrées alimentaires. Cette réglementation européenne a rapidement été retranscrite en droit français pour les produits de 2ème et 3ème transformation. La généralisation de l’emploi de la méthode à l’ensemble des filières agro-alimentaire se met ensuite en place.
La démarche HACCP est devenue obligatoire depuis 1998 pour les entreprises désirant réaliser du commerce international.

Interventions de Cécile Rousseau et Pierre Péguin, tous deux membres de l’association Nature et Progrès, enregistrées lors du Contre-Grenelle de l’environnement tenu le Samedi 6 Octobre 2007 à Lyon au 33 rue Bossuet, salle Victor Hugo.
Depuis 1964 , l’objet de l’association « Nature et progrès » est de regrouper des producteurs et des consommateurs de l’agriculture biologique. Nature et progrès est une fédération de groupes locaux situés dans plusieurs départements en France qui réalise l’animation d’événements pédagogiques pour promouvoir l’agriculture biologique. Sur le mode de la recherche participative , elle travaille aussi à la mise en œuvre d’une mention permettant le contrôle de ses adhérents producteurs, sur un cahier des charges technique et sur une charte qui comporte des critères environnementaux et sociaux.Se faisant force de proposition en matière de réflexion concernant l’évolution de la réglementation européenne ou encore le processus de normalisation industriel, « Nature et progrès » déplore de ne pas être entendu par les pouvoirs publics.
Huit organisations, dont Nature et Progrès se sont rassemblées pour promouvoir les systèmes de garanties participatifs (SGP) et publient à cette occasion un communiqué : "Contre la consommation dirigée, pour une démarche citoyenne"

Ci-dessous, le texte de Cécile Rousseau publié dans l’ouvrage intitulé : "Pour repolitiser l’écologie", disponible aux éditions Parangon/Vs

La norme industrielle, ou l’exclusion au nom de la sacro-sainte sécurité sanitaire.

Aujourd’hui, dans la plupart des cantines scolaires ou les maisons de retraite, les repas ne sont plus préparés sur place.

Les carottes du petit producteur local sont bannies des petites cuisines collectives, qui n’ont plus, pour travailler, que des chauffe-plats !

Les normes sanitaires et les « cuisines centrales » industrielles sont passées par là.
Consommateurs, soyez tranquilles, votre nourriture est sous contrôle : le grand inquisiteur HACCP ou le « Paquet hygiène » veillent à votre sécurité... et les petits producteurs disparaissent !
Sécurité sanitaire, Paquet hygiène, tous ces termes semblent rassurants.
Derrière eux, pourtant, se cache un projet de société mortifère, centré sur le marché.

La vie, par définition, est irréductible à des normes applicables partout : c’est sa nature même d’être diversifiée, exubérante.
Sans cette faculté à se répandre, à s’enrichir de tout, à se renouveler en se diversifiant constamment, elle aurait tout simplement cessée d’être.
Mais, comme le souligne le chercheur Jean-Pierre Berlan, la nature a le défaut de se reproduire gratuitement et abondamment.
Or, par les temps qui courent, la gratuité est devenue politiquement incorrecte.
Rien ne doit échapper au marché.
Dans cette traque au fric, toute niche est bonne à prendre ! Parmi ces niches, il y avait les petits producteurs non équipés de vitrines réfrigérantes sur les marchés de plein vent : danger de listeria, nous a-t-on dit.
Au nom de cette chasse à la bactérie, les petites fromageries, les modestes structures de transformation ou de restauration collective, les petits abattoirs locaux... se sont vus infliger les mêmes normes de sécurité que les structures industrielles.
Ne pouvant suivre ces normes trop coûteuses pour des petits volumes, inadaptés et parfois contraires à leur métier, ils ont été éliminés.
Derrière des règlements ou décrets, des appels d’offre ou des documents techniques, des critères d’autorisation ou d’accessibilité, se cache un processus qualifié ici de « normalisation industrielle ».
Quand il se réfère à des produits ou méthodes de l’industrie relatifs à la matière inerte (aéronautique, automobile, informatique), ce terme peut revêtir une approche pertinente.
En revanche, lorsque les produits ou méthodes sont artisanaux, fermiers, et surtout lorsqu’ils touchent le vivant, dont l’humain, la pertinence vole en éclats.

Selon sa définition même, la normalisation ne consiste-t-elle pas en « l’élimination des complications et des variétés superflues » ?

Or, la vie est un phénomène complexe dont une des caractéristiques fondamentales est justement la variabilité qui crée la diversité. Elle permet évolution et adaptation aux changements de l’environnement naturel et sociétal. La définition explicite encore : « Permettre une production rationnelle sur la base des techniques du moment. » Une production rationnelle, oui, mais pas uniquement, puisque « l’irrationnel » permet d’introduire plus d’intuition et de créativité, voire de culturel dans le fait même de produire. Ensuite, ayons un peu de sagesse, les techniques du moment doivent être mises à l’épreuve du temps. Le principe de précaution doit être appliqué lorsque le doute subsiste.
Le problème de cette normalisation, c’est qu’elle est faite en « considération de besoins déterminés », ce qui signifie in fine « en considération des besoins du marché et des profits des entreprises ».
La société se trouve ainsi devant un rouleau compresseur qui a pour objectif la simplification des processus du vivant et/ou artisanaux afin de mieux les maîtriser, les contrôler pour les intégrer dans le grand marché économique mondialisé.
Aujourd’hui, seules les groupes les plus importants peuvent s’aligner sur ces normes.
Et le marché a pû changer. Ainsi, concernant la restauration collective, la Sodexho-Alliance voit son chiffre d’affaires croître d’environ 4 % par an, pour un total annoncé de plus de 11 milliards d’euros.
Pour en revenir à la listeria, présente dans un milieu vivant, autrement dit équilibré, elle ne prolifère pas, car d’autres bactéries la concurrencent et la régulent.
C’est l’asepsie qui est dangereuse et qui fragilise nos organismes.
Imposer le lavage des crudités dans des bains d’eau chlorée, l’irradiation des aliments, le suremballage, n’est nécessaire qu’aux conservations et aux transports trop longs, pas pour les produits frais : voila bien des normes qui profitent plus sûrement aux firmes industrielles qu’a l’amélioration de notre sureté sanitaire !
La sécurité, quel que soit le secteur qu’elle touche, de la vidéo-surveillance aux bracelets électroniques, en passant par les chaines du froid industrielles, représente un vrai pactole qui attise bien des convoitises.
L’industrialisation, voilà le vrai danger.
Prenons le fameux virus H5N1, dont on a voulu nous faire croire qu’il était transmis par les oiseaux migrateurs. Avant qu’il ne soit rappelé qu’il avait pris sa source dans les immenses élevages industriels asiatiques , le Tamiflu était vendu en quantités astronomiques, au profit des laboratoires pharmaceutiques et avec l’argent des contribuables... Ces élevages surdimensionnés qui ont vu proliférer le H5N1 sont, de façon presque caricaturale, une incarnation du danger que représente l’industrialisation, ici alimentaire. Une seule race s’y développe, avec les mêmes fragilités, les mêmes tares génétiques, si bien qu’un seul virus peut éradiquer l’ensemble du cheptel. Les élevages familiaux diversifiés sont en revanche bien plus équilibrés. Des races différentes s’y côtoient, avec des systèmes immunitaires dissemblables. De sorte que si un individu contracte un virus pour lui mortel, un autre saura y résister. Non seulement il transmettra son potentiel à sa progéniture, mais l’élevage lui-même survivra, avec seulement quelques bêtes en moins, qui auront vite fait d’être renouvelées... La vie se nourrit ainsi de ces multiples facteurs héréditaires : la biodiversité est sa meilleure défense face aux attaques. C’est pourquoi l’uniformité qui prévaut dans les élevages industriels - des poulets de même lignée, des milliers de vaches ou de brebis issues d’un même géniteur « prime », etc. - est une aberration en terme de sécurité justement. Cette uniformisation dangereuse gagne pourtant du terrain, des cultures terrestres aux cultures spirituelles.
Et la bio n’échappe plus à cette régie. Dans sa dernière proposition, la Commission européenne veut « faire entrer dans le moule » cette agriculture qui, par nature, ne peut y tenir.
La bio a déjà perdu pas mal de plumes au contact de la grande distribution : les calibres, les exigences vétérinaires, les monoproductions sont passées par là.
« Peut mieux faire », semble dire la Commission européenne. Dans les tiroirs, l’interdiction des semences paysannes et des traitements auto-produits par les paysans (tisanes, purins ou essences de plantes...), parce qu’il ne faut pas vendre ou utiliser des produits ne possédant pas d’autorisation de mise sur le marché - une procédure lourde et coûteuse, inaccessible aux paysans ou artisans.
Surcontrôlée afin de s’assurer d’en bien maîtriser tous les paramètres, la bio rend l’âme au contact de la norme et des règlements.
Comment peut-elle se préserver dans cette logique qui la condamne ? La réponse, notamment proposée par Nature & Progrès, parait naturelle... A méfiance, elle répond confiance ; à mécanisation, elle répond humanisation ; à circuits longs, elle répond proximité à dictature de la régie et du contrôle anonyme, elle répond transparence et participation citoyenne.
Alors, la bio pourra rester bien... vivante

http://www.passerellesud.org/spip.php?article1240

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Les normes bio ont été faites sans l'Inra, sans la FNSEA, sans le Ministère de l'agriculture, sans De Gaulle et Pompidou, sans Giscard etc,etc ...
Il suffit de recommencer.
Auparavant les normes bio étaient reconnues par personne, sauf par les intéréssés, producteurs bio, acheteurs bio.
Le reste n'est qu'un merdier de la finance destructrice!

paysan bio a dit…

à l'époque,j'ai mis 5 ans à convertir mon terrain en bio:c'est de la terre à pêcher qui était morte à cause des produits phytos qui y avaient été "déversés".

pendant ces années-là,vendre des légumes bios sous le prix de ceux des hyper-marchés était une obligation pour pouvoir les vendre.
avec la différence de rendement,ce n'était pas évident de sortir un salaire,je compensais en faisant des heures.

les consommateurs ne faisaient pas la différence entre les modes de productions.

il y a eu,au fil des années,toute une éducation qui s'est faite.
les gens ont compris l'intérêt de la méthode bio paysanne.

le bio industriel va encore brouiller la perception des clients:
si tu donnes de tomates bio long-life dégueulasses à bouffer aux gens,leur opinion du bio va encore changer,et dans le mauvais sens.
ils n'accepteront plus de payer un prix correct par rapport au travail fourni.

le pire c'est que ce comportement des consommateurs va favoriser ceux qui feront ce bio industriel car ils seront forcément moins chers...
jusqu'à ce que les gens finissent par être dégoutés de se faire pigeonner...
c'est comme avec les fraises d'espagne:tu en achêtes une fois car elles font envie,tu en manges une et tu jettes le reste de la barquette.et surtout,tu n'en rachètes plus jusqu'à l'année suivante.

ça m'énerve car je croise plein de jeunes qui sont intéressés par mes méthodes de production,par un style de vie où on respecte le client,un client qu'on respecte car il est le consommateur du fruit d'un travail qui nous passionne,il est RESPECTABlE...,
alors je suis obligé de les prévenir ces jeunes qu'à mon avis,le jeu n'en vaut plus vraiment la chandelle.

c'est triste d'en arriver là.
le pognon salit tout ce qu'il touche.

Anonyme a dit…

J'ai fait du bio en élevage.Là c'est assez facile.
Lorsque j'ai fait du maraichage j'ai laissé tomber le bio, trop dur, pour des prunes.

Lorsque la neige a détruit toutes mes serres alors que tout le monde se prenait de pitié pour moi, et bien moi, j'étais content, vraiment content.
Enfin une raison pour tout arrêter. Ce que j'ai fait.
Lorsque la neige a commencée à tomber dans la soirée, j'ai dit tout haut: Putin, cela ne pourrait pas casser mes serres!! Je n'y ai pas cru, mais le lendemain, patatras, seule une serre était restée debout.Youpiee! Content le Den.

paysan bio a dit…

le pire c'est qu'avec les techniques de compostage,de paillage,de travail du sol simplifié,de permaculture,le maraichage bio est devenu facile et attrayant.
rien à voir avec les techniques compliquées de mes débuts...

mais si c'est pour laisser aux jeunes 2 choix:
-soit être intégrés
-soit vivre dans la misère

je ne vois plus l'intérêt.
autant aller faire autre chose.

le jardinage bio pour sa famille ,ses copains,ses voisins est aussi sympa à faire.
j'ai appris à plein de gens mes techniques de culture.
j'ai remarqué que quand les vieux arrêtent de faire leur jardin,ils meurent l'année qui suit.
au début j'allais bêcher chez eux pour qu'ils puissent continuer.
maintenant je leur ai appris à pailler et à ne pas bêcher.
on passe d'excellents moments dans les jardins.
record:Edith 87 ans qui passe tous ses après-midi au jardin qui n'achète aucun légume et qui au contraire en distribue.

Unknown a dit…

Bonjour.

En tant que consommateur je veux des produits sains, sans produits chimiques certes, mais aussi sans bactéries fécales (issues des lisiers et autres fumiers), sans mycotoxines (mortel pour l'ergot, cancérigène ou tératogène pour d'autres comme l'aflatoxine, l'ochratoxine A, la patuline et les toxines de Fusarium fumonisines).

Si vous les agriculteurs bio refusés de respecter les normes sanitaires qui garantissent la qualité des aliments vis à vis de ces produits alors vous êtes, non pas de producteurs propres, mais bien des empoisonneurs.
Et là je refuse de consommer vos produits.

Le bio doit produire sain comme les autres modes agricoles. Il ne doit pas s'affranchir des normes de sécurité sanitaire pour répondre à une idéologie au détriment de la santé du consommateur.

jasonbob a dit…

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paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.