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samedi 5 avril 2008

petite saga des profiteurs de la misère des pauvres

Chez Leclerc, Michel-Edouard ne fait pas la loi
Gilles Tanguy - 01/02/2006 - L'Expansion

On ne voit que lui, mais en interne, l'homme qui incarne le no 1 français de la distribution est aux ordres des tout-puissants patrons de magasins.
Ce jeudi de décembre, à Franconville, Michel-Edouard Leclerc fait salle comble. Toute la presse s'est rendue dans le Val-d'Oise pour entendre le plus célèbre patron de France vanter son dernier bébé : une boutique de lunettes à prix cassés. Comme à chacun de ses shows, Michel-Edouard sourit, tutoie et se prête de bonne grâce à la traditionnelle séance de photos. Mais, derrière le bateleur, un homme se fait plus discret : Roland Loury. C'est pourtant lui, le PDG de l'hypermarché attenant, qui a eu l'idée du concept, lui qui a investi 180 000 euros de sa poche pour qu'il voie le jour, lui seul enfin qui en encaissera les bénéfices, ou qui en assumera les pertes.
La discrétion de Roland Loury ne l'empêche pas de tirer les ficelles en coulisse. Car il fait partie de la caste très fermée des « barons » qui dirigent vraiment la première chaîne de distribution de France, cantonnant le très médiatique Michel-Edouard au simple rôle de porte-parole.
A la différence de Carrefour ou de Casino, sociétés anonymes possédées par leurs actionnaires, les 460 patrons des magasins Leclerc de France sont non seulement propriétaires de leur point de vente, mais aussi copropriétaires du groupement à travers l'ACDLec, l'Association des centres distributeurs Leclerc. Michel-Edouard Leclerc en est le coprésident avec son père Edouard, mais il ne peut rien faire sans leur accord. Quand il tombe à bras raccourcis sur le ministre du Commerce Renaud Dutreil, critique Unilever ou menace Danone, il agit sur commande de ses adhérents. « C'est un peu notre Jean-François Copé [le porte-parole du gouvernement]. A nous le savoir-faire, à lui le faire-savoir », résume Anny Courtade, « baronne » et PDG d'un hypermarché au Cannet (Alpes-Maritimes), membre du comité stratégique, l'instance suprême du groupe. André Jaud, le patron du centre de Saint-Berthevin, près de Laval (Mayenne), y a également longtemps siégé. Depuis l'ouverture de son premier magasin à Nantes, en janvier 1968, cet ancien cégétiste a connu toutes les structures du mouvement et bâti un empire familial : son fils Vincent dirige un Leclerc à Laval, son frère Hervé s'est implanté à La Roche-sur-Yon, son beau-frère Michel Payraudeau est à Rezé, près de Nantes, et son oncle Robert Nauleau a dirigé celui d'Argentan, dans l'Orne. C'est aussi lui qui a cornaqué le jeune docteur en sciences économiques Michel-Edouard Leclerc à son entrée dans l'entreprise, en 1978.
L'influence de la famille Jaud dépasse largement les frontières de l'Ouest. Le cousin Rémy Nauleau est le « parrain » de Leclerc en Midi-Pyrénées. Près de Toulouse, ses hypers de Blagnac et de Saint-Orens-de-Gameville totalisent 300 millions d'euros de chiffre d'affaires. Il est l'« inventeur » du Manège à bijoux, en 1986, et des agences de voyages Leclerc, en 1987. Des efforts dont il est bien payé en retour, puisqu'en 1999 il a pu assouvir sa passion du vin en s'offrant puis en rénovant à grands frais le célèbre Château-Cransac, à Fronton.
Il faut dire qu'un magasin Leclerc est une véritable machine à cash.
Les patrons achètent les magasins sans un sou d'apport grâce à des prêts bancaires cautionnés par les autres adhérents.
Des emprunts qu'ils remboursent très rapidement, en dix ou douze ans en moyenne, grâce à leur abondante trésorerie. Indépendants, ils fixent eux-mêmes leur rémunération. « Cela va du smic à plus de 15 000 euros par mois », selon un ancien adhérent. Sans compter les avantages en nature, souvent importants, comme l'illustre l'alignement de Porsche Cayenne ou d'Audi rutilantes sur les parkings des centrales régionales quand les patrons s'y réunissent, chaque jeudi. « Ils s'enrichissent en se levant à 5 heures tous les matins et en consacrant toute leur vie » à leurs magasins, commente Michel-Edouard Leclerc. Mais les rois des hypers ne réalisent réellement leur fortune que lorsqu'ils revendent leurs fonds de commerce. Ceux-ci sont généralement valorisés à quatre mois de chiffre d'affaires, soit 50 millions d'euros pour les plus importants.
Conscients de détenir des pépites, certains d'entre eux rechignent d'ailleurs à signer la clause de préemption, instaurée en 2001, qui les oblige à céder leur centre au réseau et non à des concurrents comme Carrefour ou Auchan, prêts à surenchérir de 30 à 40 % pour s'offrir de nouvelles surfaces. Me Wilhelm, défenseur de plusieurs anciens adhérents, a fait condamner cette clause par la cour d'appel de Nancy en 2004. Leclerc s'est pourvu en cassation.
Généreux avec eux-mêmes, les patrons d'hypers le sont parfois moins avec leurs salariés. Selon la coutume maison, un quart du bénéfice du magasin leur est redistribué chaque année sous forme de participation et d'intéressement.
Pourtant, Jeanine Lecot-Lothoré, secrétaire fédérale à Force ouvrière, dénonce « des conditions de travail déplorables, une main-d'oeuvre à bon marché et une tendance antisyndicale très forte ».
Mais les protestations restent locales : Leclerc ne compte ni comité d'entreprise national ni syndicat central comme il en existe à Carrefour ou à Casino.
« A chaque fois que nous l'avons sollicité, Michel-Edouard Leclerc nous a répondu qu'il ne pouvait rien faire », explique Bernard Aimé, le secrétaire national de la fédération CFDT des services.
Intransigeants, les patrons de magasin le sont aussi dans les achats, le coeur du métier, qu'ils contrôlent de bout en bout. Le lundi et le mardi, ils montent au siège d'Issy-les-Moulineaux, dans la banlieue parisienne, pour participer aux travaux du Groupement d'achat des centres Leclerc (Galec), la centrale de référencement national des fournisseurs. Objectif : pressurer ces derniers le plus possible pour négocier des ristournes maximales. Quelques cadres sont là pour apporter études et expertise, mais la signature finale revient toujours aux adhérents. Quant à Michel-Edouard, son rôle n'est que secondaire : « Si la négociation est bloquée, L'Oréal m'appellera pour que j'organise un nouveau round. Mais je ne suis qu'une deuxième porte. »
Un rôle d'arbitre qu'il essaie de jouer aussi lors des assemblées générales trimestrielles qui réunissent les 460 PDG de magasin au palais des Congrès, à Paris. Car les débats y sont souvent chauds. Michel-Edouard Leclerc a beau le démentir, certains patrons ont beaucoup grogné ces derniers mois contre la féroce course aux prix bas engagée par l'enseigne. Si elle séduit le client, elle rogne aussi dangereusement leurs marges, comme le confirme une étude récente du cabinet Eurostaf : « Selon nos estimations, la marge brute d'exploitation des magasins Leclerc aurait baissé de 4,1 à 3,6 % depuis 2002 », détaille son auteur, Fabien Kay. D'autant que, pendant ce temps, les cotisations au réseau continuent de grimper. Selon nos informations, la contribution au Galec (actuellement 0,17 % du chiffre d'affaires) aurait fortement augmenté pour financer la construction du futur siège pharaonique que Leclerc s'offre à Ivry-sur-Seine : 180 millions d'euros pour 60 000 mètres carrés de bureaux flambant neufs signés par le célèbre architecte Jean-Michel Wilmotte. « Nous avons les structures nationales les moins coûteuses de la distribution », se défend Michel-Edouard Leclerc.
Cette grogne peut-elle le faire vaciller ? Pas à court terme. En même temps que son père vendait la marque aux adhérents pour 120 millions d'euros (lire ci-contre), en 2003, Michel-Edouard a obtenu la garantie de conserver son poste au conseil d'administration de l'ACDLec pendant quinze ans. A 53 ans, il compte bien en profiter.

Les barons du groupe
François Levieux
Gendre d'Edouard Leclerc, il dirige l'un des plus gros hypers de France, près de Bordeaux.
André Jaud
Le PDG de l'hyper de Saint-Berthevin (Mayenne) est un des hommes clefs du Galec, la centrale nationale de référencement, depuis 1972.
Anny Courtade
Patronne d'un hyper au Cannet (Alpes-Maritimes), elle préside la centrale d'achats du Sud-Est et la commission qui agrée les nouveaux patrons de magasins Leclerc.
Rémy Nauleau
Propriétaire de deux gros magasins près de Toulouse, il est à l'origine des activités bijoux et voyages chez Leclerc.
Roland Loury
Il a pris le risque de lancer dans son hyper de Franconville (Val-d'Oise) le dernier concept Leclerc : la vente de lunettes.
Le super dir'com
Michel-Edouard Leclerc incarne le groupement dans les médias. Il arbitre les débats entre adhérents, mais n'a pas de pouvoir hiérarchique sur eux.
Un nom qui vaut de l'or
Je ne possède pas de magasin, pas de stock-options, pas de rémunération liée à mon nom. » Le défenseur des consommateurs ne supporte pas qu'on le prenne pour un milliardaire. Aussi Michel-Edouard Leclerc préfère-t-il préciser qu'il paie bien l'impôt sur la fortune depuis quatre ans, mais avec un patrimoine de 2,2 millions d'euros, à des années-lumière de celui de ses collègues épiciers : 7,5 à 10 milliards pour la famille Mulliez (Auchan) et 3,7 milliards pour les Halley (Carrefour).
Pendant longtemps, le fondateur du groupement Edouard Leclerc n'a pas profité d'un bas de laine bien plus fourni que celui de son fils. Jusqu'à ce qu'il cède son nom, fin 2003, aux 460 adhérents à travers l'Association des centres distributeurs Leclerc (ACDLec).
Le prix ? 120 millions d'euros, selon le magazine spécialisé LSA. Un chiffre jamais confirmé par les intéressés, mais validé par de nombreux adhérents. « Il aurait pu demander bien davantage, car la marque vaut largement plus que cela », estime un PDG. Certes. Mais certains adhérents estiment avoir dû payer une marque qu'ils avaient eux-mêmes collectivement bâtie.

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Qui êtes-vous ?

paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.