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mercredi 4 juin 2008

Jeffray Sach: les engrais de la mort.

Afrique. Jeffrey Sachs prone une aide massive pour relancer l'agriculture africaine, Le Monde, 16/05/08
Jean-Philippe Remy

La valse des prix alimentaires est devenue une obsession depuis que la flambee s’est generalisee et amplifiee.
Ne sachant s'il doit fulminer, se desoler, ou exulter, Jeffrey Sachs fait tout a la fois. En Afrique, l'inflation violente, touchant les produits de base, affame les plus pauvres et jette dans les rues des emeutiers de la faim.
L'economiste americain, directeur de l'Institut de la terre, a l'universite de Columbia y trouve a la fois la confirmation de ses predictions les plus sombres, et la chance de promouvoir une solution passant par la creation d'un « Fonds global » pour lancer une « revolution verte » en Afrique. L'idee n'est pas si originale, mais Jeffrey Sachs, a la faveur de la crise actuelle, espere faire valoir sa propre solution, qui lui ressemble. D'une deconcertante simplicite portee par des moyens colossaux.

Le professeur Sachs prechait dans le desert depuis une decennie pour une aide massive a l'agriculture africaine. On l'a recu partout, sans jamais l'ecouter. « Tous [les gouvernements] me faisaient la meme reponse : «Nous n'avons pas de grands programmes pour le secteur prive. C'est le secteur prive qui s'en charge.» Le probleme est que le secteur prive n'est jamais venu. »
Jeffrey Sachs, apres avoir joue un role-cle dans le redressement de plusieurs economies de la planete menacees d'effondrement, defendait la necessite de briser le « cercle vicieux de la pauvrete » egalement mis en evidence par l'economiste d'Oxford, Paul Collier. Sans fonds, sans services de sante, sans ecoles, les petits exploitants ne peuvent ameliorer leur production. Jeffrey Sachs a donc imagine un « Fonds global » touchant a quelques secteurs-cles : techniques agricoles, semences, engrais, techniques d'irrigation, engrais.
Compte tenu de l'urgence, il preconise d'abord de s'en tenir a des plans de distribution d'engrais accompagnes d'apprentissages dans le domaine de l'irrigation. Il en couterait 10 milliards de dollars par an. Un cout qui permettrait de multiplier immediatement par deux ou trois le rendement des exploitations africaines, qui ne produisent aujourd'hui qu'environ une tonne par hectare, chiffre le plus bas de la planete.

Parallelement, Jeffrey Sachs propose de briser les mecanismes d'aide actuels, dont le but est d'envoyer en Afrique « encore plus d'aide alimentaire, le systeme le plus nuisible pour le developpement. » Et d'accuser le president Bush d'encourager ce systeme en raison de ses liens avec les lobbies cerealiers americains, debloquant des centaines de millions de dollars « pour acheter des cereales americaines, deja subventionnees, avant de les expedier de l'autre cote de la planete pour un cout de transport incroyablement eleve, representant plus de la moitie du cout global. »
Les arguments portent, alors que l'Afrique est menacee par la faim, que les cultures s'y font a 96 % avec l'eau de pluie et que les « sols y comptent parmi les plus epuises de la planete », rappelle Dennis Garrity, directeur general de l'Icraf, un institut de recherche en agroforesterie base au Kenya.
De plus, le cours des engrais a ete « multiplie par trois ou quatre en l'espace d'un an », a calcule Dennis Garrity. L'urgence est donc aux distributions de produits fertilisants, indispensables pour planter de nouvelles varietes de cereales a plus hauts rendements.
Pour appuyer sa demonstration, Jeffrey Sachs dispose d'un argument de poids. Le Malawi, en suivant ses recettes simples, est passe en trois ans d'un etat de dependance a celui d'exportateur regional. Apres la secheresse de 2005, rompant avec les preceptes des bailleurs de fonds, Banque mondiale en tete, poussant l'Etat a supprimer les subventions, notamment pour les engrais, le president Bingu Wa Mutharika lancait un programme de 60 millions de dollars mettant a disposition des agriculteurs des sacs d'engrais a bas prix. Trois ans plus tard, les rendements ont triple et le Malawi exporte des cereales dans la region.
<http://abonnes.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/ARCHIVES/archives.cgi?ID=9ae911528ea89a6fac3dd26876c974e4759880302136ce00>

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paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.