Blog sur la production de framboises biologiques avec une méthode utilisant les "mauvaises herbes" comme engrais-paillage. la technique est une amélioraion du BRF:"Bois,Rameaux Fragmentés". elle nécéssite très peu de matériel donc très peu d'investissement; elle ne nécéssite pas non plus de travail de force style bêchage ou passage de motoculteur. en double-cliquant sur les photos,vous verrez mieux les détails. pour laisser un commentaire, choisir l'identité anonyme.

lundi 31 mars 2008

juste pour montrer à notre papounet jusqu'à où peut aller la REDEFINITION INDUSTRIELLE du BIO

pour prétendre être bio,il suffit de mettre 5% d'agro-carburant dans son réservoir:
ça s'appelle une NORME.
pour imposer le bio industriel,c'est la même chose:il suffit de changer la norme,le rêglement.
c'est ce que l'Europe est en train de faire.
tu prétends que c'est un progrès:
regarde en face où ça a mené avec les carburants "bio",
prouve moi que c'est un progrès,
et surtout explique moi à quel moment les producteurs bio ont été écoutés dans cette histoire,
tu te rappelles?les spécialistes des gérémiades...

il n'y a même pas besoin d'avoir une bonne mémoire,il suffit juste de regarder comment évolue notre monde,aujourd'hui.

Agro ou « bio » carburants : petit precis d’une supercherie mondiale, Green is beautiful, Webmagazine n°5, 25/03/08
Emmanuelle Grundmann

Dimanche 24 fevrier 2008, premier vol commercial « vert » par la compagnie Virgin. Vert ? Vous avez dit vert ? Eh oui ! A partir du moment ou vous mettez dans votre reservoir ne serait-ce que 5% d’agro-carburants, vous pouvez vous targuer d’etre un ecolo en herbe qui oeuvre pour sauver la planete. Ou du moins en apparence. Car, contrairement a ce que l’on voudrait vous faire croire, vous ne roulez pas pour, mais contre votre planete.
En effet, les agro-carburants ne constituent pas une solution pour contrer le rechauffement climatique, pire, ils l’accelerent et accentuent l’insecurite alimentaire.
Ces carburants sont issus de la biomasse vegetale d’ou leur surnom de carburants « verts ». Cependant, si l’idee de depart consistait a transformer des dechets vegetaux, aujourd’hui, les agro-carburants sont issus de plantes cultivees uniquement ou presque a cet effet. Ce surnom verdoyant qui anime notre cote bucolique ravit les industriels car il leur permet de surfer sur une vague ecologiste post-Grenelle et sur le reveil d’une conscience environnementale d’une partie de la population mondiale. Un theme ayant ete repris en coeur par les medias lors du lance­ment de ces agro-carburants, qui se sont largement fait les por­te-paroles de l’industrie automobile et petroliere desireuse de verdir leur image et de tromper un peu plus le potentiel consom­mateur …
Puis de « vert », nous sommes passes a « bio », une maniere de tromper un peu plus avant le consommateur car ces carbu­rants n’ont rien de BIO au sens du label adopte par le Ministere de l’Agriculture francais et par la Commission europeenne. Or, en France, le mot « bio » entre en resonance avec l’agriculture biologique, ce qui est loin d’etre le cas de ces agro-carburants engloutissant de titanesques rations de pesticides et d’engrais sans parler de la pollution associee.
Revenons sur les carburants en eux-memes : il en existe deux types, selon la matiere premiere utilisee et le processus de trans­formation effectue.
- La filiere ethanol pour les vehicules essence : ce sont les su­cres et cereales qui sont utilises et transformes en ethanol puis melanges a de l’essence.
- La filiere des huiles vegetales pour les vehicules diesel : les hui­les vegetales subissent une trans-esterification puis ces EMHV.
- Ethyl Methylique d’Huile Vegetale - sont melanges a du gazole pour obtenir des « biodiesels ».
Ces EMHV sont plus couteux a produire que l’ethanol et de­mandent plus d’apports en energie mais ils sont tres facilement utilisables en remplacement de gazole traditionnel car jusqu’a une incorporation de 30% dans le melange, les moteurs n’ont aucunement besoin d’etre modifies. Cependant, meme l’ethanol de mais, moins gourmand, consomme, pour etre produit, quasi­ment autant d’energies fossiles que l’ethanol classique qu’il veut remplacer. Quel interet donc, si ce n’est d’enrichir un peu plus certaines filieres et industriels ?
Aujourd’hui, l’Europe produit des EMHV essentiellement a partir de colza et les Etats-Unis du bioethanol a partir de mais et de canne a sucre en provenance du Bresil. Cependant, il ne faut pas oublier que ces cultures sont largement engraissees d’engrais et arrosees de pesticides, produits a partir de la filiere du petrole sans parler de la pollution induite par ces substances qui n’ont absolument rien de BIO. Prenons un exemple : pour produire un litre de bioethanol il faut de 3 a 5 litres d’eau utilisee pour l’irriga­tion des cultures. Puis, la production de ce litre de carburant vert produira environ 10 litres d’eaux usagees qui necessiteront pour leur traitement un equivalent energetique de 110 litres de gaz naturel. Vu le cout energetique, ces eaux usagees seront a cout sur relachees dans la nature sans avoir ete traitees, polluant un peu plus les fleuves, rivieres et nappes phreatiques.
De plus, l’Union Europeenne a fixe des objectifs d’incorporation des bio ou agro-carburants a hauteur de 5,75 % d’ici 2010 et 10% d’ici 2020. Or, comme l’explique la chargee de recherche et coordinatrice de programme European Biofuels Policy (EBP) a propos de l’accent mis sur le biodiesel, « un probleme de surface va se poser pour atteindre les objectifs europeens, l’importation d’huile de palme pourrait completer la production europeenne ». En effet, l’Europe devrait utiliser 70% de ses terres agricoles si elle souhaite atteindre ces pourcentages.
Le desastre est d’ores et deja en marche. En effet, l’huile de palme est largement utilisee pour la fabrication de « bio-diesels ». En mars 2006, le biofuel B5 palm oil ou ENVO Diesel (5% d’huile de palme + 95% de diesel) a ete lance en grande pompe en Malaisie, par ailleurs premier producteur mondial d’huile de palme (87% de la deforestation dans ce pays est imputable a l’installation de monocultures de palmiers a huile). La National Biofuel Policy de la Malaysia Palm Oil Board prevoit d’ailleurs d’utiliser cet ENVO Biodiesel dans tous les transports, alors l’in­dustrie mise sur l’exportation pour augmenter encore plus les profits de cette filiere.
Trois immenses raffineries destinees au traitement de l’huile de palme sont en cours de construction en Malaisie. En novembre 2006, la Natural Fuels Australia Ltd a ouvert une grande raffine­rie a Darwin dont l’objectif affiche est de produire 800 millions de litres de biodiesels a partir d’huile de palme debut 2008 et le developpement d’une autre raffinerie cinq fois plus grande est actuellement en projet a Singapour tandis que l’industriel etudie egalement l’implantation de plusieurs autres de ces raffineries a Houston, aux Pays-Bas et en Malaisie. Ceci allant de pair avec la conversion de milliers voire de millions d’hectares supplementaires de forets en monocultures de palmier a huile, en Indonesie, en Afrique mais aussi en Amerique latine comme au Perou ou l’industriel Romero s’est deja implante en rasant plusieurs milliers d’hectares de foret amazo­nienne et ce, bien que les etudes d’impact environnementaux n’aient pas encore ete menees a terme. En Indonesie, d’ici 2020, 98% du couvert forestier aura disparu pour faire place essen­tiellement a des monocultures de palmier a huile, s’etendant a perte de vue.
L’huile de palme, issue de la destruction des forets tropicales, est deja arrivee sur le marche Europeen. Ainsi, la demande des Pays-Bas est actuellement de 400 000 tonnes uniquement pour la production d’electricite dite « verte », une supercherie de plus dans le domaine energeti­que ! Diverses centrales de production electriques par exemple fonctionnent a l’huile de palme comme BIOX bv qui fut neanmoins recemment obligee sous la pression du public hollandais de temperer ses ardeurs. BIOX bv s’investit egalement dans la production de biodiesel, un projet mene en partenariat avec Unimills, une filiale de la compagnie Malaise « Golden Hope Plantations ». Quelle cruelle ironie dans ce nom lorsqu’on connait le desastre environnemental et social sous-jacent a la filiere de l’huile de palme ! En Allemagne, plus d’un millier de stations services vendaient du biodiesel en mars 2007, cependant, face aux constats et rapports dŽemontrant l’impact terrible de la production d’huile de palme sur la deforestation et le rechauf­fement climatique, l’Allemagne a decide de moderer ses ardeurs et n’importera plus d’huile de palme tant que les pays producteurs ne pourront certifier que cette derniere est produite de maniere « ecologique ».
L’huile de palme, c’est un rendement de 500t/km2/an, qui necessite une importante main d’oeuvre pour la recolte des noix de palme, se pratiquant a la main. C’est donc une filiere viable dans des pays ou la main d’oeuvre est tres peu onereuse, taillable et corveable a merci. Ultime menace sur l’environnement, dans un souci de productivite (au vu des objectifs de l’Union Europeenne notamment), M. Chandran, directeur de l’association malaisienne pour l’huile de palme a declare en 2001 que la priorite residait aujourd’hui dans le developpement de palmiers transgeniques et ce, dans le but d’ameliorer la qualite de l’huile, d’augmenter la production et de diminuer la taille des arbres pour faciliter la recolte. Les etudes sont en cours. Une aubaine pour les grosses multinationales agro-alimentaires !
Enfin, penser que l’Europe se contentera de sa propre production d’oleagineux ou de sucres et cereales, c’est se voiler la face. Depuis 2005, l’Europe importe deja de l’huile de palme (bien plus rentable par ailleurs) et de l’huile de soja (dont les monocultures sont egalement issues d’une vaste deforestation de la foret amazonienne, notamment dans l’etat du Mato Grosso) pour produire une partie du biodiesel consomme, sans parler du bioethanol fabrique a partir de mais ou de canne a sucre plebiscite par le president bresilien Lula.
Ultime coup de couteau dans le dos de l’ecologie et de la preservation de l’environnement, ce communique de presse du 26 septembre 2006 dans lequel Thierry Breton, ministre de l’Eco­nomie, des Finances et de l’Industrie s’etait engage sans reserve pour le lancement en France, des 2007, de l’E85 (l’ethanol massivement utilise au Bresil, ou il est issu de la transformation de la canne a sucre), premier carburant de l’apres petrole. Que ceux qui doutaient de la sensibilite ecologique du gouvernement precedent et de l’equipe actuelle soient rassures : bientot, nous roulerons tous a l’ethanol et au biodiesel, pour preserver notre environnement. Quelle ignoble supercherie !
Car aux problemes environnementaux se superposent egalement un grave probleme humain. En effet, pour remplir en bioethanol le reservoir d’un gros 4x4, de ceux que l’on voit fleurir partout en Europe ces dernieres annees, il ne faut pas moins que l’equivalent de 200 kg de mais, autant de calories necessaires pour nourrir une personne pendant une annee entiere. Or, les terres agricoles ne sont pas extensibles a l’infini et le boom des agro-carburants a induit une flambee du prix des denrees alimentaires et donc egalement une hausse de l’insecurite alimentaire. Au Mexique, le prix de la tortilla a plus que double en 2006 suite a une tres forte demande d’ethanol a base de mais emanant notamment des Etats-Unis. Si l’ethanol est fabrique a base de mais jaune et la tortilla a base de mais blanc, cette demande accrue a entraine une penurie en mais jaune et les Etats-Unis se sont alors rabattus sur le mais blanc laissant les mexicains sans matiere premiere pour leur nourriture de base ; la tortilla.
La FAO estime que le prix des denrees alimentaires de base augmentera de 2 a 33% d’ici 2010, autant dire que nous sommes en plein dans ce schema... Et de 26 a 135% d’ici 2020. Or, chaque fois que le cout de la nourriture augmente d’1% seulement, ce sont environ 16 millions de personnes qui tombent dans l’insecurite alimentaire.
Plebisciter les agro-carburants, c’est ouvrir un peu plus grand la porte aux OGM, aux pesticides et participer au rechauffement clima­tique a travers une acceleration sans precedent de la deforestation en zone tropicale.
Au-dela de la supercherie climatique, ces agro-carburants constituent egalement un veritable crime contre l’humanite car leur expansion va priver de plus en plus de gens de leurs ressources alimentaires de base, entrainant au mieux des carences et au pire des famines. Les adopter, c’est egalement cautionner d’autres atteintes faites aux droits de l’homme et a ce nouvel esclavage mis en place au sein des immenses plantations de palmier a huile, de soja ou de canne a sucre, sans oublier les graves atteintes aux droits des peuples autochtones chasses de leurs terres ancestrales, ces dernieres etant convoitees par les industriels pour etendre les titanesques monocultures.
Ces agro-carburants ne representent finalement qu’un leurre permettant aux pays du Nord de continuer a gaspiller les reserves et l’atmosphere de la planete, au detriment des pays du Sud…
Lire l’excellent livre-enquete de Fabrice Nicolino La faim, la bagnole, le ble et nous : une denonciation des biocarburants paru chez Fayard (2007)
<http://www.green-is-beautiful.com.fr/IMG/pdf_green-is-beautiful-webmagazine-n5.pdf>

2 commentaires:

Anonyme a dit…

propagande libéral-libertaire , contre vérité flagrante et déformation honteuse de mes propos.

je me suis souvents exprimer sur le sujet , je pense une fois de plus qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain.
Personelement en agri bio je suis pour l'auproduction d'agro-carburant pure(huile de colza , éthanol pur) pour les engins agricole uniquement.
En bretagne 35 producteurs bio le font déja et c'est tout benéfice pour eux , indépendance en matiere premiere et cout de production, quand on s'organise a plusieurs, tres faible.
le papounet

olivieno a dit…

Bonjour,
Le numéro 8 du magazine GREEN IS BEAUTIFUL est sorti.
Vous avez désormais la possibilité de vous abonner.
> http://magazine.green-is-beautiful.com/

Bonne lecture. : )


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Qui êtes-vous ?

paysan bio producteur de framboises biologiques. passionné par mon métier. mais gêné par le fait qu'il ne procure pas un revenu suffisant pour faire vivre correctement ma famille. c'est elle la priorité,donc je vais certainement changer de métier.